Éclatantes Brisures (épilogue )

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"Jimin.

Il y a tellement de choses que j'aimerais te dire, et je ne sais pas vraiment par où commencer mais... Tu me manques. Tes mots me manquent, ton sourire me manque, ta voix me manque, ton rire me manque, tes instants idiots me manquent, ton amour me manque. Je sais que tu ne reviendras pas, que tu es parti en fumée, et mon coeur avec. Mais quelque part, j'espère toujours ton retour. Parce que je t'aime encore... parce que je crois encore en tes promesses, en cet avenir que tu me peignait où nous vivions ensemble, toute les deux. En ce rêve que nous avions réalisé, dans ce lit froid, à serrer dans nos bras nos corps nus, enivrés d'odeurs. Malgré tout ce que je peux dire, une part infime de moi persiste à vouloir ce futur là et à espérer qu'il ne soit pas fini : une semaine n'a bien évidemment pas suffi à t'oublier.
Je sais que je ne t'oublierai jamais. Comment le pourrais-je alors qu'il fut un temps où chacune de mes respirations soufflait ton nom ? Un temps où mon coeur battait au rythme de tes mots ? Un temps où je m'endormais en pensant à toi, ou je me réveillais en pensant à toi, ou je vivais pour toi ? Je ne saurais dire si c'est bien ou mal mais.... j'ai vécu pour toi. À travers ta douceur et tes baisers. Et tu resteras toujours une part de moi même... Depuis que je te connais, ma couleur préférée est devenue la tienne. Mon odeur favorite est devenue celle de ton parfum et tous mes codes et mes mots de passes contiennent les chiffres de ton anniversaire. Ce sont de petites choses comme ça qui impriment quelqu'un dans une vie. Des détails insignifiants qui sont autant de marques au fer rouge sur ma peau. Et puis, quand même bien je viendrais à t'oublier... et bien je ne le veux pas. Parce que...
Tu me manques.
Reviens.
Je t'en supplie.
Je t'aime.
Souvent... j'en viens à me dire que le temps passe et que je t'oublie. Parfois ça me fait sourire et d'autres fois ça me rends fou mais... je finis la plupart du temps par pleurer en me demandant ce que j'ai bien pu faire pour que tu partes... ou bien je tente désespérément de me changer les idées...
J'en viens assez souvent à me dire que si j'avais insisté pour que tu viennes te promener avec nous, tu serais encore là. À côté de moi.
Pourtant je sais que tu ne partiras jamais vraiment. Que tu seras incrusté sous ma peau comme l'encre d'un tatouage, qu'il y aura toujours des moments où je penserais à toi. En regardant le ciel ou un feux d'artifice, en embrassant quelqu'un et en me demandant si tes lèvres avaient meilleur goût, en entendant ton nom, en voyant des enfants ou des mains enlacées... Tu est partout : mais surtout, tu as et auras toujours dans mon coeur cette place là.
La place d'un garçon au visage délicat et au sourire angélique, celle d'une voix douce et caressante, celle de mots qui ont touché mon coeur et l'ont transpercé de toutes parts, celle d'un damoiseau plus petit de taille, plus jeune d'âge, et bien plus grand encore d'âme. D'une âme qui, même si elle a pu blesser de son invisible venin et de sa mélancolique puissance, fut d'une douceur parfaite et magnifique qui ravit mon coeur et pansa ses brisures. Peu importe les mots horrifiants que l'on peut oser placer sur cette âme, je persisterais en mon fort intérieur ( et c'est peut-être là toute la beauté naïve de l'amour ) à la croire douce, aimante et débordante d'une bonté sans pareille.
Et puisque tu ne reviendras pas, toi, qui fit déborder mon être de liesse, qui troublai mes yeux des plus beaux feux d'artifice que je ne verrais jamais, qui fit fondre cet étaux hérissé de larmes qui compressait ma maigre personne, qui fit éclore des pétales blanches au milieu de la rose sanglante qui transperce ma poitrine, alors je vois déjà comment je te décrirais aux autres. Comme une étoile qui naquit, soudainement, au beau milieu d'un ciel d'une encre profondément noire, et bouleversa le monde mille fois ; en faisant déborder tous les fleuves lorsque sa lumière faiblissait ; en faisant naître mille tournesols lorsque, d'une exclamation ou d'un sourire amusé, elle se mettait à briller bien plus fort qu'auparavant.
Il y eut des temps, et tu le sais, où cette rose dont je parlais ondulait vicieusement autour de mes bras, me perçant trop souvent de ses épines aveugle, flattant mon orgueil de sa jolie couleur carmin, et noyant ma peau sous ces marques longilignes et suintantes de douleur.
C'était mon coeur qui explosait en mille morceaux sous la terrible pression d'une tristesse profondément ancrée dans un recoin oublié de ma tête et sous le poids infini de mon corps imparfait qui déformait les miroirs.
Mais la lumière des innocentes paroles dont tu m'as inondé ont retenu cette main, souillée de liquide rougeâtre, cette main folle à lier et assoiffée de souffrances, cette main qui tissait avec des lames les motifs d'un cauchemar traversé de fines veines bleues... J'étais, moi qui m'enfoncait encore à chaque fois un peu plus dans ce labyrinthe sanguinolent que je me plaisait à rendre infini, soudainement baigné d'une vive lueur d'espoir. Espoir que cette fois ci tu ne finirais pas par me détruire armé de mots terriblement aiguisés. Et puis, ce fut cette lumineuse promesse qui se glissa dans mes veines, guérissant mes blessures, amoindrissant mes tourments, enveloppant mon coeur de mielleuses tendresses. Chacun de mes souffles hurlaient ton nom et mes battements de coeur se calquaient au rythme de tes pas.
J'aimais.
Oui, et ce fût un choc véritable lorsque je m'en rendis compte. Dès notre rencontre, nous avions eu une relation qui allait au-delà de toute amitié, mais je ne l'imaginais certainement pas aller jusqu'aux portes de ton coeur larmoyant. Et ton premier "je t'aime", qui hante encore mes pensées, résonna si fort et tant de fois dans ma bouche que je crois bien avoir fait exploser de folie corps et esprit. Mon âme était à nouveau empreinte de folie, mais cette fois c'était un autre genre : c'était d'une folie amoureuse, d'une douceur de nuit d'été, et elle engloutissait mon âme et m'enveloppait de ses bras doucereux. J'étais fou de toi.
Aujourd'hui, alors que je livre mes tourments à cette lune d'argent, en regardant droit dans les yeux ces étoiles muettes, accoudé sur le rebord de cette fenêtre familière, j'ignore si cette flamme passionnelle qui me brûle les yeux est toujours aussi vive et ardente qu'elle le fut : cependant ce serait mentir que de dire qu'elle mourra demain.
Car ces souffles douloureux, d'une mélancolie nostalgique, je souhaite de tout mon être que le vent léger te les fasse parvenir, peu importe l'endroit tu te trouves.
Je ne sais plus où aller, je ne sais pas jusqu'où mes pas fatigués me mèneront ... Jusqu'à toi ? Ou bien simplement nulle part, afin de laisser le temps et ses ravages flétrir à nouveau la rose de mon coeur ?
Ce temps là détruit tout et efface : il fut un temps où j'étais malade au corps comme je l'était au coeur, mais après avoir suivi naïvement les grains réguliers du sablier c'est à l'âme que je me trouve malade. Et je ne craint qu'il n'y ai d'autre remède que d'attendre encore quelque million de douloureux millénaires, afin de me guérir.
Car ma souffrance est si grande, mais elle n'est que amour. Et que l'amour lui même, alors qu'il me conçut et que j'en rêve encore, nous tuera tous de sa gracieuse souffrance.
Aimer et souffrir sont deux pareilles choses, et je ferme les yeux pour ne plus y penser ; et enfin une trêve de misérable heures, où enfin je le peux et je l'éteint ce coeur, rêver et regretter de désirables bonheurs, qui, dès les yeux ouverts, raviveront les douleurs.
Je ne suis plus que cendres, je ne suis que poussière. Je ne suis plus que le reste d'une passion consumée par le temps, je ne suis que la dernière pièce du puzzle de ta vie. Je ne suis plus que celui qui n'oubliera jamais notre histoire, je ne suis plus que celui qui gardera toujours en mémoire ton sourire.

Je ne suis plus rien, parce que moi sans toi ça n'existe pas. Pourtant je suis là, n'est-ce pas ?
Je suis là pour toi.
Je suis là pour que personne ne t'oublies. Pour qu'on se souvienne de toi. Je suis là pour continuer à t'aimer.
À toi, petite ange au rire mélodieux qui fait brûler mon coeur d'une chaleur atrocement solitaire et qui tiens en son coeur ce qui reste de ma fleur, je t'offre mon âme pour l'éternité. Je t'offre de ne jamais t'oublier. Je t'offre de toujours exister, à travers mes mots, et mes souvenirs douloureux.
Ton prénom sera mon mot secret, ma tombe cachée et mystérieuse.
Jimin, je t'aime."

ʍ "


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!¡ J'espère que ce texte vous a plu, rendez-vous dans la partie suivante ¡!
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( oui j'avoue c'est probablement la création dont je suis la plus fière à l'heure actuelle ;-; j'espère que vous avez pas trouvé ça trop long )

Fake LovesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant