꧁𝑐ℎ𝑎𝑝𝑖𝑡𝑟𝑒 3꧂

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Je ne suis qu'un pauvre idiot. Un bon à rien. Je l'ai repoussé dans le pire des moments et de la pire manière qui soit. Je l'ai blessé et c'est par ma faute qu'elle se sent aussi mal. Je suis la cause de sa douleur. Cette simple pensée suffit à mon coeur pour se serrer. Lentement. Douloureusement.
J'aimerai m'excuser pour l'avoir rejeté de la sorte et la prendre dans mes bras comme est en train de le faire ce type en ce moment. Le simple fait qu'elle trouve réconfort dans les bras d'un autre me rend malade. Je n'aime pas être en froid avec elle. Je n'aime pas ça du tout. Et mes pensées me laissent perplexe. Est ce normal de penser ça de sa meilleure amie ? De vouloir être au près d'elle et lui apporter tout le réconfort dont elle a besoin. De ne pas supporter de la voir aussi proche d'un autre homme. Plus les jours passent et plus l'intérêt que je lui porte m'a l'air de moins en moins amical. Mais je n'ai jamais osé me l'avouer. Peut-être que ça me faisait peur. Peut-être que j'étais effrayé à l'idée de la perdre. Ou que mes sentiments pour Ladybug refoulaient ceux que j'ai pour Marinette. Je ne sais pas. Je ne suis jamais sûr de rien quand il s'agit d'elle. Et ça me frustre au plus haut point. Ce matin, je n'avais pas réfléchi. Je ne savais pas ce que je voulais. Je ne savais pas si c'était réellement une bonne idée. Pourtant, ce n'était qu'un simple action/vérité. Il n'y avait pas de quoi s'emballer. Mais avec elle, c'est différent. Alors instinctivement, je l'ai repoussé. Sa réaction m'a déchiré le cœur en deux. Et j'essaye de m'imaginer à sa place. Si c'était elle qui m'avait repoussé comme ça, je n'aurais évidemment pas aimé du tout. Ma réaction aurait même pu être plus poussée que la sienne. Je m'en veux terriblement. Mais je ne peux pas revenir en arrière. En revanche, je peux tout de même tenter d'arranger les choses. Je m'élance sur les toits de Paris jusqu'à finalement atterrir au dessus du sien. Je peux l'apercevoir à son balcon, les bras croisés sur la balustrade, en train de contempler les étoiles. Comme tous les soirs. Je bondis hors du toit et me positionne sur le lampadaire se trouvant juste en face de la petite terrasse. Juste à côté d'elle. Elle cligne des yeux plusieurs fois de suite puis les écarquillent brusquement.

- Chat Noir !? Mais qu'est-ce que tu fais là ?

- Je t'ai manqué, princesse ?

- Pas vraiment... me taquina-t-elle.

- Je passais dans le coin et je me suis dit pourquoi ne pas te rendre visite. Ça fait longtemps que je ne t'ai pas vu. Alors dis moi, quoi de nouveau ?

- Rien de spécial. Je me suis juste fait rejetée par le gars dont je suis amoureuse.

Mon cœur freine d'un coup. Elle vient clairement de dire qu'elle est amoureuse de moi. Ou plutôt d'Adrien. Je déglutis difficilement. Un monstre. Voilà ce que je suis. Voyant ma mine choquée, elle s'empresse d'ajouter :

- Mais ne t'en fais pas, je tiens le coup ! me sourit-elle.

- Tu n'es pas obligée de faire semblant. Je sais ce que c'est de se faire rejeter. C'est assez amer comme sensation. Je l'ai vécu pas mal de fois, toi même tu sais...ricané-je.

Elle fut encore plus attristée et je crois même avoir aperçu comme une lueur de culpabilité dans son regard. Je fronce les sourcils.

- J'ai dit quelque chose qu'il ne fallait pas ?

Son regard se plante dans le mien. Elle me fixe plusieurs secondes puis secoue la tête négativement.

- Tu n'as rien fais de mal.

Bien sûr que si. Je suis le seul responsable de ton mal être et ça me tue de me montrer devant toi sous cette forme. Car je ne mérite pas que tu me parles à l'heure qu'il est. Je ne mérite pas ton sourire. Ni ta gentillesse. Ça me fait sentir profiteur de mon alter-ego. Je crois que je préférerais recevoir tes foudres. Ça me ferait sentir moins honteux et j'aurais au moins eu   ce que je mérite.

- Qu'est ce que je peux faire pour que tu te sentes mieux ?

Elle plongea la tête entre ses bras.

- Je n'en sais rien.

- Je peux te raconter une blague !

- Pitié, non.

- C'est l'histoire d'un...

- Stop ! M'arrêta-t-elle en rigolant.

- Mes blagues ne sont pas si nulles que ça.

- Un peu quand même.

Une idée traversa soudain mon esprit. Je souris.

- Oulah... c'est quoi ce sourire...?

Je descends du lampadaire sur lequel je me trouvais et me place en face d'elle.

- Si mes blagues ne te conviennent pas, peut-être qu'une petite promenade te sera préférable.

- Quoi ? Mais qu'est-ce que...

Je ne lui laisse pas le temps de finir et la hisse dans mes bras.

-Chat noir, non !

Je ne prends pas en compte ses protestations et bondis sur les toits des maisons, portant la jeune fille entre mes bras.

- Arrête de faire le con et pose-moi !

Je la vois batailler des jambes et des bras pour que je la fasse descendre. Ses réactions me font rire. Alors je continue de me balader de toit en toit tout en riant. Ayant compris que je n'avais pas l'intention de la faire descendre, elle cesse de se dandiner et croise les bras, la mine boudeuse.

- Préviens-moi quand tu daigneras enfin me poser.

Elle laissa sa tête basculer sur mon torse et elle ferma les yeux. J'esquisse un léger sourire puis, après quelques minutes à me balader dans la nuit noire, je finis par la ramener sur sa terrasse. Je descends par la trappe menant à sa chambre et la dépose délicatement sur son lit. Mais lorsque je m'apprête à repartir, une main saisit mon poignet et me stoppe dans mon élan. Elle se lève du matelas et me retourne de sorte à ce que je me tienne face à elle. Elle passe ses bras autour de ma taille et enfouit sa tête contre mon torse. J'accueille son étreinte en plongeant mon visage dans le creux de son cou, passant ma main dans ses cheveux lâchés. C'est d'ailleurs si rare qu'elle les laisse comme ça. J'ai toujours pensé que ça lui allait mieux. Je les caresse tendrement et nous restons ainsi plusieurs secondes. Je me sens bien. J'aimerai rester comme ça un peu plus longtemps mais je vais bientôt me détransformer. Alors à contre cœur, je m'éloigne de son corps. Je m'en veux de devoir mettre fin à ce moment, mais je n'ai pas le choix. Je dépose un baiser sur son front et chuchote :

- Bonne nuit, princesse.

Et c'est sur cette note de douceur que je quitte sa chambre, les émotions chamboulées et le cœur tout retourné.

« Quand tu tombes amoureux de la lune, tu arrêtes de regarder les étoiles et mon étoile c'est toi... »

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⏰ Dernière mise à jour : May 03, 2021 ⏰

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