Destinée

chapitre XVIII

Point de vue de Militcha

Alors que j'arpente les rues devant le manoir, j'aperçois une jeune fille sur un balcon avec un verre d'eau à la main, ses yeux se remplissent de larmes.

Elle remarque que je l'espionne et me foudroie du regard, je saute jusqu'au balcon grâce à mes pouvoirs.

Quand je la vois en face de moi, je ressens une forte douleur au coeur, je ne tiens plus debout. Elle me rattrape de justesse et m'allonge sur son lit.

Ma présence s'efface, pour lui laisser sa place.

Point de vue de Maria

Je me réveille dans ses bras, elle semble heureuse. Soudain ma soif s'accroît, elle le remarque.

《- Je vois bien que tu as soif, bois mon sang.

- Vu mon état actuel, je ne saurais pas me contrôler. Si ça arrive je vais te...

- Je m'enfous. Je te fais confiance. Quand tu iras trop loin je te stopperai.》

Je décale la bretelle de son débardeur, j'approche ma tête de sa nuque doucement, puis la mord. Elle résiste à la douleur, enlaçant nos doigts.

Sa douce odeur, cette substance coulant dans ma bouche... C'est le sang d'une sorcière puissante... C'est le sien.

Cette sensation c'est la première fois que je la ressent, une sensation de chaleur qui coule à travers mon corps. Mon corps souhaite en absorber jusqu'à ce qu'elle en perde connaissance.

J'absorbe une grande puissance, j'entends des pas qui se rapprochent, ils ouvrent la porte.

《- Regardez, elle a réussi à reprendre le contrôle !》

J'enlève mes crocs de sa nuque, et me retourne. Je me lève doucement pour leur faire face.

Malgré le fait que nous soyons dans le manoir, j'utilise un feu très puissant pour les empêcher d'avancer plus.

《- Je vous conseille de ne pas avancer plus que ça.》

Un des trois hommes se matérialise près d'elle, je reste sur mes gardes. Il pointe le bout de son pistolet près d'elle. Elle s'interpose entre nous.

《- Recule ! Même si n'a pas duré longtemps, cet homme a quand même voulu te tuer ! Jamais je ne pourrai lui pardonner ! Il va le payer, même si ça signifie que tu vas me détester pendant je ne sais combien de temps...

- Ne dit pas une chose aussi triste !》

Je réalise ce qu'elle vient de dire, je décide d'arrêter.

《- Je vais venir avec vous mais laissez-moi encore quelques minutes !》

Ils acceptent ma requête. Elle m'étreint, si fort que je peine à respirer.

《- Est-ce que tu vas m'abandonner ?

- Non, mais l'entité en moi persiste à reprendre le contrôle. Je suis là mais, je risque de fondre et disparaître. Mais la barrière entre elle et moi est en train de s'effondrer progressivement, et au fur et à mesure que je grandissais, inconsciemment, je me suis mise à désirer ton sang... À un tel point que ça me remplissait la tête.

- Maria, je...

- Amber, je ne voulais que ton sang... Je le voulais tellement que c'en était tellement insupportable. Ne pas pouvoir être satisfait tant qu'on n'a pas dévoré la source de vie de l'autre. Ma mère m'a toujours dit étant enfant, "les vampires et même les démons, ne peuvent apaiser leur soif qu'avec le sang de celui ou celle qu'ils aiment".》

Les hommes de tout à l'heure viennent, je lui souris une dernière fois. Mes cheveux deviennent ceux de la femme ainsi que mes yeux, je m'efface petit à petit, je m'évanouis.

Point de vue de Militcha

Je reprends possession de son corps, désolée ma petite mais ce fameux jour n'est pas encore arrivé. Tu vas devoir me le laisser un peu plus longtemps.

Elle enlace ma tête, en murmurant : "J'attendrais le temps qu'il faut pour que tu me revienne... "

Le lendemain, alors que je parlais au chef actuel (l'autre est mort de vieillissement), nous avons été attaqué. Amber, la fille qui m'a soigné,  nous a prévenu qu'elle l'a capturé.

Je décide d'aller voir, toujours un sabre à ma ceinture. Ses bras son accrochés et tendus en haut, je ne peux pas m'empêcher de le titiller.

《- Qu'est-ce que ça fait d'être pris au piège comme un rat ? Tu pensais que c'était si facile de venir ici ?

- Sale sorcière ! Je vais te tuer !

- Voyons ! Ce n'est pas très gentil de parler comme ça à une femme !》

Sachant qu'il ne peux rien faire, je jubile mais c'est de courte durée, puisqu'il se libère comme si de rien n'était.

《- Comment as-tu pu...》

En deux temps trois mouvements, je me suis retrouvée par terre ligotée, les rôles sont maintenant inversés.

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Mes bras sont suspendus au dessus de ma tête, il prend un malin plaisir à me titiller comme je l'ai fait.