(NDA: cette histoire ressemble beaucoup à la première)
Le vent faisait voler les feuilles d'automne dans le parc. L'air frais du soir repoussait loin des gens l'idée de sortir. Mais pas Hae-Sha. La brise de novembre passait dans les branches nues avant de venir s'abattre sur sa nuque, la fesant frisonner.
Les gouttelettes humides emblématiques de la saison venaient si écraser aussi, longeant sa colonne, dans son long manteau.
Les poches sous ses yeux traduisaient bien les nombreuses insomnies dont avait soufferts la jeune fille.
Il était vingt-trois heures. Les lumières de la ville se reflétaient dans l'eau claire du fleuve.
Hae-Sha tournait la tête à droite. Un petit chat jouait avec un bouchon de bouteille en plastique. Le chaton donnait un petit coup de patte dans celui-ci. Il s'arrêta à ses pieds. L'animal levait sa petit tête vers elle. Ses yeux s'agrandir formant deux grosses billes rondes et noires. Les oreilles baissaient, il partit aussitôt se cacher derrière une poubelle. La jeune fille donnait un petit coup de pied dans le bouchon qui roulait jusque devant celle-ci. Elle restait à la regarder dans l'espoir de voir le mignon petit chat en ressortir, mais ses espoirs furent vînt. La jeune fille détourna les yeux dans lesquelles une fine couche salée s'était formée. Une perle roula sur sa joue rougie par le froid de novembre.
''Personne ne m'aime'' se dit elle à elle même, comme le faisaient tous les dépressifs. C'était faux bien sur, mais pour elle il s'agissait d'une réalité tellement vrai qu'elle avait fini par s'en vouloir à elle même pour ça.Il est vrai que la plupart des dépressifs avaient une vision tellement noire du monde et de la vie en général qu'il était difficile de faire pire. Mais Hae-Sha voyait les choses différemment : elle aimait la vie en général, mais elle détestait son existence. Selon elle, les choses de ce monde avaient un temps d'existence bien définit par rapport à leur importance dans l'histoire de cette Vie. Et pour elle, elle avait très largement dépassé ce temps. Elle se considérait aussi utile que les moustiques. Elle se voyait comme un parasite, une erreur de la nature, un bug dans le système. Mais elle vivait avec ses idées noires. Ou plutôt elle survivait avec ses idées noires. Son quotidien n'était pas une vie, c'était un enfer, une torture.
Le vent ballayait ses cheveux dans son visage, rien ne semblait pouvoir la perturber, même pas le bruit du bouchon qui roulait à nouveau. Elle semblait envoûtée par le fond sous ses pieds. La barrière en métal sur laquelle elle était assise ne parressait pas la gêner non plus, malgré qu'elle lui glace les mains. Elle était totalement absorbée par le fond du fleuve. Une feuille morte se posait à la surface faisant des ronds dans l'eau. Elle aimerait être comme ses feuilles... Elles apparaissaient au printemps et disparaissaient en automne. Si seulement elle était comme elles... Éphémère... Elle s'imaginait à la place de cette feuille, volant dans le vent et venant s'écraser dans l'eau du fleuve, sous ses pieds. Elle s'avançait vers le trou, tenant fermement la rambarde dans ses mains gelées, centimètres par centimètres, les yeux fermés, le sourir aux lèvres. Elle ne souriait jamais d'habitude, même après les milliers de tentatives de sa mère. Mais pas cette fois. Elle souriait aux portes de la fin. Qui cru qu'il faille lui rendre son éphémérité pour obtenir un petit rictus de sa part ?
Elle tombe. Ça y est son corps était au fond. Mais pas son âme. Elle s'était transformée en papillon et avait rejoint les cieux.Voilà comment elle s'était libérée.
Voilà comment elle s'était suicidée.
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Recueil d'histoires
Conto(Je préfère vous prévenir les enfants, c'est pas gai) Bonheur ? Malheur. Erreur. Rancœur. Froideur. Horreur. Laideur. Maigreur. Frayeur. Sueur. Pleures. Antidépresseurs. Malheur. Malheur. Malheur. (il s'agit d'un concentré de sad end parsemé d'un s...