Les histoires de mon voisinage

Délices

Vous connaissez si bien ma rue et ses alentours?! Allez, je vous en ai si bien parlé. Les commerages par ci, par là... Mais pas que sa seulement. Depuis mon petit déjeuner du matin sobrement composé, le sieur estomac trouva propice la situation pour entrer en conflit avec ses chers colocataires du domaine viscéral et tout ceci dans un brouhaha rappelant un lointain tir de mortier datant du temps colonial. Fort déçu de ces hostilités qui me plongèrent dans les abîmes du malêtre via les sentiers noirs de la mauvaise humeur, mes pas m'emmenèrent vers les lieux de la providence situés à quelque 200 mètres de la grande voie.
Quelle ne fut ma joie lorsque mes narines captèrent quelques notes sucrés, caramélisés qui faisaient la sérénade gourmande dans les alentours. Tout simplement, c'était la mère ''ALLOCO'' qui en vrai maîtresse, remuait, tournait, les morceaux de banane plantain dans l'huile qui grésillait tout en faisant lever la vapeur concentrée en arôme caramel.
Comme tous les après-midi, le marché des célibats et des gourmandises battait son plein. La mère Alloco ,une femme un peu ronde, aux joues toujours brillante était celle que tout le monde attendait le plus non pas à cause de sa douce voix mais à cause de ses douceurs fondantes sous la langue.
Des bananes plantains frits avec amour et délicatesse étaient le met principal. Ne vous laissez pas distraire par ceux là. Le vrai clou de la place était composé de diverses variétés de poissons les uns plus appétissants que les autres, avec une texture dorée et craquante aux yeux, trahissant de leur croustillance à la surface et de la fine chair blanche et moelleuse en dessous.
C'était aussi le lieu de rendez-vous privilégié de quelques badeaux qui cherchaient à séduire quelques petites fillettes égarées en recherche d'amour pimenté.
Ah je n'ai parlé que d'alloco poissons...Oh non il y a de l'attiéké '' authentique'' comme le disais si bien, Mère Alloco, du poisson fumé, des frites de patate douce et d'ignames.
A côté de Mère Alloco, sa plus grande rivale: Dame Philo. Une jeune femme aux traits sévères marqués par des brûlures dûes à un excès d'applications de crèmes éclaircissantes. Dame Philo c'est celle qui faisait les beignets appelés ''claclo chaud'' et  quelques petits autres gateaux accompagnés de bouillie de mil bien chaud.
Ensuite il ya Tata Gatha, la tenancière du bar à bière locale où les mensonges, les bagarres, les ragôts, coulaient beaucoup plus à flôt que sa substance étrange. Allez je vous laisse visiter tout sa. C'est dans ma rue non loin de la grande route. Vous ne la manquerez pas surtout en ces temps très animés. Ah mon plat est arrivé. Je vous convie à ne pas venir partager ce plat si délicieux avec moi. Souhaitez-moi bon appétit :)