C'est l'été.
Harry a quatorze, quinze, puis vingt ans.
En vacances, à l'âge fragile où tout se joue, il rencontre Louis, un garçon plus vieux pour qui il éprouve rapidement une vive admiration.
Si au début tout semble les opposer, ce sont pourtant...
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En décembre de la même année, à l'aube de ses dix-sept ans et à quelques mois de la fin de la Première, Louis passe son temps à faire des recherches sur les différents instituts d'architecture. Il navigue à travers la liste des vingt ENSA du pays. Celle de Paris l'attire particulièrement, et il reste un peu plus longtemps sur le site d'accueil. Allongé sur son lit dans le noir, seule la lumière vive de son écran d'ordinateur éclaire son visage à moitié caché par le col de son gros pull en laine.
Deux petits coups se font entendre à sa porte. D'un geste, il allume sa lampe de chevet et se redresse quand sa mère entre dans sa chambre. Dans sa main, elle tient encore le combiné du téléphone de la maison; ses joues sont roses, Louis sait que c'est bon signe, d'habitude. Elle demande si elle peut s'asseoir sur son lit. Il hoche la tête.
- J'ai eu Anne au téléphone.
- Ah bon ?
- Oui. Elle vient ici avec Harry, l'été prochain, quand les filles seront chez Mark.
Louis fait mine de rien. Il ferme son ordinateur portable et s'adosse au mur. Il regarde sa mère, s'attendant à ce qu'elle comprenne sa détresse sans dire un mot. Elle était douée pour ce genre de chose, d'habitude. Mais aujourd'hui, elle semblait n'y voir que du feu.
- Gemma vient ? Il demande doucement.
- Non, je ne crois pas. Mais Harry vient à coup sûr.
Pour se distraire, Louis se met à jouer avec le câble du chargeur, l'enroule autour de son doigt.
- Y'a rien à faire à Poligny. Ils vont s'emmerder ici.
- Mais ils ont vécu là, hein, tu sais. Ils ne viennent que pour une semaine. En tout cas, à propos de Harry... Anne m'a dit qu'il s'est fait un compte sur Facebook, il y a quelques mois. Tu pourrais l'ajouter et vous pourriez vous parler. Ce serait peut-être plus facile.
Louis ne répond pas.
- Parce que s'il vient en juillet et que tu nous refais le coup de l'été dernier...
- Okay, il la coupe, lassé d'entendre parler de son comportement à Maravilla.
- C'était pas cool, Louis.
- Je sais, il proteste en passant une main anxieuse à travers ses cheveux. Mais tu comprendrais pas...
