Le Dernier Été.

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𝐻𝑜𝑤 𝑚𝑢𝑐𝘩 𝑠𝑜𝑟𝑟𝑜𝑤 𝑐𝑎𝑛 𝐼 𝑡𝑎𝑘𝑒𝐵𝑙𝑎𝑐𝑘𝑏𝑖𝑟𝑑 𝑜𝑛 𝑚𝑦 𝑠𝘩𝑜𝑢𝑙𝑑𝑒𝑟𝐴𝑛𝑑 𝑤𝘩𝑎𝑡 𝑑𝑖𝑓𝑓𝑒𝑟𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑜𝑒𝑠 𝑖𝑡 𝑚𝑎𝑘𝑒𝑊𝘩𝑒𝑛 𝑡𝘩𝑖𝑠 𝑙𝑜𝑣𝑒 𝑖𝑠 𝑜𝑣𝑒𝑟

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𝐻𝑜𝑤 𝑚𝑢𝑐𝘩 𝑠𝑜𝑟𝑟𝑜𝑤 𝑐𝑎𝑛 𝐼 𝑡𝑎𝑘𝑒
𝐵𝑙𝑎𝑐𝑘𝑏𝑖𝑟𝑑 𝑜𝑛 𝑚𝑦 𝑠𝘩𝑜𝑢𝑙𝑑𝑒𝑟
𝐴𝑛𝑑 𝑤𝘩𝑎𝑡 𝑑𝑖𝑓𝑓𝑒𝑟𝑒𝑛𝑐𝑒 𝑑𝑜𝑒𝑠 𝑖𝑡 𝑚𝑎𝑘𝑒
𝑊𝘩𝑒𝑛 𝑡𝘩𝑖𝑠 𝑙𝑜𝑣𝑒 𝑖𝑠 𝑜𝑣𝑒𝑟


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Lorsque Harry avait pris la décision finale et catégorique de mettre fin à ses jours, environ un mois avant son vingtième anniversaire, il n'avait pas prévu d'y survivre et, accessoirement, d'empirer les choses.

  C'était un peu après la mort violente de Charlie, que les médecins et les passants au coin de la rue Saint-Dominique, là où avait eu lieu l'accident de moto, n'avaient su décrire que comme une boucherie.

  Charlie était décédé sur le coup, le 14 décembre.

  Le 20, Harry quittait Paris et retournait à Bordeaux chez ses parents pour les fêtes.

  Le 2 janvier, il avalait le contenu d'une bouteille d'antalgiques dans la salle de bain, celle au carrelage bleu, alors que sa mère était partie faire les courses.

  En réalisant à mi-chemin qu'elle avait oublié son portefeuille, Anne était revenue. En voulant passer aux toilettes, elle l'avait trouvé, effondré sur le sol froid face contre terre, immobile à l'exception de ses doigts qui tremblent, pâle comme la mort.

  À l'hôpital, on le sauvait de justesse.

  Harry ne se souvenait pas avoir vécu pire moment dans sa vie que le réveil dans la chambre blanche aux lumières qui brûlent les rétines.

  Placé sous surveillance pendant quelques jours et soumis à milles et un tests, le verdict tombait et était sans appel : dépression clinique, non traitée depuis des années. On lui prescrivait des antidépresseurs à prendre de manière régulière, on lui donnait l'adresse d'un psy, et on le renvoyait enfin.

*

  Son appartement dans le 15e n'était pas très grand. Charlie et lui étaient colocataires depuis l'année où il avait emménagé sur Paris après le lycée, pour intégrer l'école du Louvre, là où il étudiait l'histoire de l'art. Il s'y était même trouvé un travail en temps partiel. Charlie, lui, bossait dans la finance, c'était ce qu'il lui disait, mais Harry trouvait toujours étrange la quantité d'argent liquide qu'il avait sur lui en tout temps. C'est en vivant ensemble pendant une petite paire d'années qu'il avait vraiment commencé à comprendre qui était son meilleur ami. Un type à la façade lisse et parfaite, mais qui lui cachait beaucoup de choses. Il prenait soin de Harry, comme personne n'avait jamais su le faire auparavant. Il maîtrisait cette capacité à toujours savoir comment le rassurer, avoir les bons mots, les bons gestes. Et il comprenait aussi qu'il avait besoin de son espace, de temps seul. Quelques fois, il disparaissait, une nuit ou deux, mais revenait toujours vers lui, revenait l'enlacer dans la cuisine alors qu'il préparait à manger, revenait l'embrasser sur la joue pour le rassurer. Harry ne posait pas beaucoup de questions. Charlie avait toujours été un mec à l'orientation sexuelle un peu ambiguë, qui lui envoyait des signaux mixtes, que Harry n'avait jamais appris à lire, il ne savait pas trop quoi penser de lui. Même s'il leur arrivait encore de dormir ensemble (alors que Charlie avait sa place désignée sur le canapé-lit du minuscule séjour), ils n'avaient jamais dépassé de réelles limites.

Trois ÉtésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant