C'est le coeur léger et le sourire au coin des lèvres qu'elle rejoint Carter. Car oui, c'est après des mois et des mois que la jeune fille a découvert son prénom. Apparemment, il en a honte. Mais, Astrea trouve que les mauvais garçons dans son genre aiment rarement des choses, ils ont besoin de temps.
En parlant de temps, la voici enfin au repère à l'heure habituelle. En effet, dès que retentit 16h, elle se met en route avec toute la hâte du monde. Elle s'était attaché à ce petit moment dans leur antre secret.
Elle monte les escaliers, les grincements de tous les jours ne la surprennent plus.
Les chaises du dehors sont tous d'un côté. -sûrement un changement de déco. Elle continue sa route joyeusement, pousse la porte et retrouve son chez-elle de depuis le début des vacances.
Son habitacle intérieur et la décoration n'ont pas changé. Les belles couleurs équilibrées, les meubles bien vernis.
-tiens...mais où sont-ils? Chuchota t-elle pour elle même.
-bizarre, d'habitude killer arrive en premier et Carter ne dure pas après lui. Pensa t-elle.
Elle entend alors des voix et des petits bruits provenant de la chambre. On aurait dit que monsieur faisait du rangement.
Elle se soustrait à la contemplation pour s'y rendre. Le couloir n'étant pas si long elle y parvient assez vite. Voulant faire une petite surprise, elle pousse la porte de la chambre et y pénètre.
-alors, Picasso a quelques minutes de retard aujourd'hui ?
Son sourire et sa bonne humeur s'effacent sur le champs. Le jeune homme est étalé au sol dans un bazard volontaire à première vue d'œil, le visage sombre et avide, torse nu.
Killer est allongé sous la fenêtre.
Le lit est rempli de paperasse, de valise, d'habits, d'outils d'arts plastiques.
-mon dieu!! Carter!! Que se passe t-il ici?! Hurle t-elle en se jetant à sa hauteur.
Il est adossé au dos du lit, l'air désespéré de la vie qu'il mène.
-Carter!! Elle le secoue mais n'obtient pas de réponse tout de suite.
-CARTER!! Hurle t-elle plus fort.
Le concerné bouge enfin, prenant son temps et se redresse pour lui faire face.
-tu peux rentrer chez toi. Il n'y a pas cours aujourd'hui. Arrive t-il à articuler.
Ses cheveux soyeux autrefois, ne sont plus que le résultat d'un entretien irrégulier et négligé. Ses cernes sont larges et pas du tout dissimulées. Sa voix est engourdie, vraiment rauque à en faire peur.
-qu'est ce que tu racontes, voyons? Allez lèves toi, je t'attend au salon.
Il soupire bruyamment.
-putain...qu'est ce que tu comprends pas?! C'est fini!!
-qu'est ce qui est fini? Tu ne peux pas y mettre fin, c'est moi qui décides. Tu te souviens ?
-c'est pas possible d'être aussi bornée. Vas t'en!!
-pas avant que tu m'aies dis ce qui se passe.
Il émet un rire amer.
-c'est ça. Joues l'innocente.
Astrea n'y comprenait décidément plus rien. De quoi est-ce qu'il parle? Se demande t-elle.