| Promenons-nous dans les bois | Let's walk into the woods

CHAPITRE 1 | La réunion|

C'était une journée aussi froide que les autres. En fin d'après-midi  Ania, s'était rendu au lycée pour assister à ces cours " particuliers" que l'on persistait à enseigner aux enfants de méchants: Chimie pour génie diabolique, Histoire du mal, Communication avec l'au-delà. Arriver en retard et être le plus indiscipliné possible, était la clé pour être considéré comme mauvais élève ("bon élève" dans votre jargon).

Elle ne prenait pas la peine de se presser, et marchait dans l'établissement, le long d'un couloir sombre et délabré.  Les murs étaient tous tagués et menaçaient de s'effondrer. Le sol compte à lui était crasseux et glissant, tel, qu'elle manqua de tomber. En se dirigeant vers sa salle, elle aperçu son reflet à travers un miroir brisé qui était accroché au mur. Elle prêta attention à sa chevelure  crépus et volumineuse, noire comme la nuit, qui retombait sur ses épaules et caressait son dos. Mais son regard se rabattait aussitôt vers les cernes qu'elle avait eu à cause de la nuit blanche qu'elle avait passée. Elle en passait de plus en plus ces temps ci, sans pour autant en connaitre la raison.

Arrivée devant la porte de sa salle de cour, un brouhaha se faisait entendre à l'intérieur. Tout le monde parlait de l'annonce faite par le roi Ben. Le fameux décret qui donnerait le privilège à certains enfants de l'île de poursuivre leur scolarité à Auradon. Évidemment, ces enfants avaient été sélectionnés au préalable, tous des jeunes pousses inoffensives, faciles à dompter.

Toutes les conversations tournaient autour du décret. Comme toujours certains complotaient des plans malfaisants, trouvant l'occasion rêvée pour régner une fois pour toute sur le royaume de lumière. D'autres, qui auraient souhaité se retrouver dans ce pays merveilleux, se mettaient à rêver d'une vie meilleure. Quant à Ania, elle restait neutre, et se contentait d'observer où les choses mèneraient. Le parti des ténèbres ayant puisé échec après échec, il était peu probable qu'il s'en sorte victorieux cette fois.

Elle alla s'asseoir à sa place au fond de la salle, prêt de la fenêtre, et faisait mine de consulter son manuel de « chimie pour génie diabolique ». Cependant, celle-ci écoutait d'une oreille attentive les murmures de ses camarades. Elle surprit alors une discussion intéressante entre trois commères. La conversation tournait autour de leurs parents, qui depuis une semaine, sortaient souvent à la même heure chaque soir, et ne revenaient que tard dans la nuit.

Voulant en savoir plus, elle tendit davantage l'oreille, quand soudain, un bruit assourdissant vint l'interrompre. Ayant l'ouï très sensible, elle se boucha les oreilles avant de lâcher des grossièretés à l'hôte de ce vacarme.

- Nom d'une gorgone ! Arrêtes c'est agaçant ! ; grogna-t-elle les mains sur les oreilles.

- Sans blague ? Peut-être que je devrais continuer alors !

Elle arracha la clochette que faisait gigoter son agresseur. Il s'agissait de Shun. Un grand gaillard brun, aux yeux ébènes et bridés, un des seules à qui la jeune fille pouvait faire confiance. Enfin, confiance étant un bien grand mot.

- Tu étais encore sur écoute à c'que je vois. T'as entendu quelque chose d'intéressant ? Demanda-t-il en s'installant de manière nonchalante sur sa chaise.

- Malheureusement, le son de ton instrument de torture m'a empêché d'aller au bout de ma quête. Dit-elle en le regardant de travers

Shun était un de ses voisins, il vivait dans les montagnes enneigées, où l'hiver ne semblait jamais s'arrêter. Juste à côté de la forêt sombre, où logeait Ania et son paternel, comme la plupart des loups. Le garçon la fixa en sortant son canif, avec lequel il aimait particulièrement jouer. Il le planta sur table, avant de prendre la parole.

- Tu écoutes donc toutes ces absurdités ? Je pensais que tu préférais rester en dehors de tout ça.

- Ma curiosité a pris le dessus. Si quelque chose se manigance autant être au courant. Tu ne crois pas ? Répliqua-t-elle le sourire aux lèvres.