Sirène

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Sur un océan d'huile voguait un fier gréement
Autour d'eux pas une île, ni terre, ni continent
Au milieu de ce calme, de ce ciel sans nuage
La lune veillait leurs âmes offrant un doux présage.
Les marins ne dormaient, profitant de l'air frais
Tous étaient éreintés, par la chaleur d'été.

Soudain, un chant surgit au beau milieu des flots
Les hommes furent surpris par ce subtil morceau
Un concert angevin aux accents mélodieux
Et leur cœur furent étreints par ces sons harmonieux
La musique ondoyant comme mer en furie
Dans les âmes pénétrant immisçant la folie.

Quand des bustes de femme vinrent percer la surface
Alors aucun des hommes ne vit cette menace
Tant ils furent éclairés par leurs sublimes traits :
Leurs cheveux ondulés de la couleur des blés
Parés de coquillages aux reflets bigarrés.
Les femmes du rivage ne peuvent égaler
Le bleu de leurs regards, comme un ciel azuré
Leurs visages d'ivoire que l'on dirait sculpté.
Quand l'une d'elle plongea tel une beauté nymphale
Ils virent alors qu'elle a une nageoire caudale.
Une queue de poisson irisée par la mer
Ils perdent la raison, leurs âmes et leurs repères.

Car le plus courageux jette alors à l'eau
Dans l'espoir hasardeux de saisir assez tôt
Un des corps de déesse à voix voluptueuse
L'étreindre de caresses, de paroles chaleureuses.
Il fut bientôt rejoint par tous ses compagnons
Par l'inconscience oints, oubliant la raison.

Quand l'aube se leva éclairant le bateau
Arriva leurs trépas engloutis sous les eaux.
Le trois-mâts fut trouvé sans personne à son bord
La légende était née et on raconte encore
Qu'on entend chaque nuit hurler les âmes en peine
Qui crurent dans leur folie embrasser leur sirène.

Angelina - le 10 mai 2007

[Recueil de poésie] ContemplationsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant