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CLAQUEMENT BRUSQUE contre nuit d'encre. les vents clandestins s'engouffrèrent dans la salle, les rideaux opalins entamèrent leur danse folle et un vase se fissura au sol. macaiah se réveilla en sursaut.
une silhouette se découpa contre la galaxie. les flèches de son carquois pointèrent vers le ciel. sa main gantée maintenait la balance contre le cadre de fenêtre. ses habits de mercenaire semblaient étrangers ; apparemment adaptés pour des températures extrêmement basses. l'épiderme, les iris et les cheveux très pâles, si pâles qu'ils étaient presque phosphorescents sous le clair de lune. qui était-il?
macaiah sourit. il fallait être très habile pour escalader jusqu'à sa chambre. elle attrapa sa dague dissimulée sous son oreiller et se releva, ses couvertures virevoltant avec la grâce des colombes. elle ne s'était jamais confrontée à des intrus, mais la jeune fille n'avait pas froid aux yeux. cette nuit allait bien être la plus excitante de sa misérable existence.
le jeune brigand ne bougea pas de la fenêtre. courant d'air ; les nuques devenaient frileuses. devant lui, la lame d'argent scintillait. le silence était si pesant, oppressant, qu'on aurait presque entendu la pointe de la lame trancher l'air d'un sifflement sournois. il faillit lécher les babines en effleurant par la pensée le prix que cette arme précieuse allait rapporter.
❝ je ne volerai rien, ❞ proposa-t-il, ❝ à condition que vous me cédiez cette dague... ❞
❝ ne me tendez pas votre main, ou je vous la tranche. ❞
quelle impudence. le voleur sourit en coin ; il aimait bien son attitude de défiance.
❝ quel âge avez-vous? ❞ finit-il par demander, narquois.
❝ l'âge d'accéder au trône. ❞ un vif éclat passèrent à travers ses yeux de venin. macaiah était bien à deux doigts de le trancher vif ; pourtant, elle n'osa faire un pas de plus.
la fleur, épinglée sur le gilet rembourré de l'étranger, lui avait attrapé le regard.
ce jeune garçon piqua de plus en plus la curiosité de la jeune héritière.
❝ supposons que... je vous laisse disparaître avec ma dague en votre possession. que m'offrirez-vous en échange? ❞
ce n'était pas très discernable, mais il y avait bel et bien une pointe d'insistance – ou encore d'espoir – dans sa voix.
le voleur cligna des yeux. pris au dépourvu, aucune suggestion lui passait par la tête, lui qui d'habitude était si beau parleur.
à présent, macaiah tenait sa dague avec ses deux mains, la pointe regardant le sol et le manche auprès du coeur, comme une prière.
❝ la liberté, ❞ prononça-t-il sans réfléchir, mais avant que macaiah ne pût entrouvrir les lèvres, il se détourna. ❝ nous nous reverrons, ❞ la rassura-t-il, puis se volatilisa dans la nuit.
la liberté.
comme éveillée d'une transe, macaiah retrouva la mobilité et s'élança vers la fenêtre. ❝ c-comment vous appelez-vous? ❞ s'écria-t-elle dans l'air frisquet. comme un rêve évanoui, il n'était plus là.
vertiges ; son cœur tambourinait contre sa poitrine. les mèches ivoire qui s'étaient échappées de sa longue tresse fouettèrent ses joues de miel. c'était à ce moment-là qu'elle réalisa que les étoiles étaient infiniment lointaines.
un écho, puis deux.
et, finalement,
❝ akès. ❞
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II. ❝ elles seront l'incarnation de la persévérance – et leur esprit, indépendant, se tendra vers le rebelle ❞ __________ Recueil Approfondi de la Science de la Botanique, Galanthus, Ext. 07:02.
