Chapitre 1

137 4 18
                                    

Mes pas crissent sur la neige encore fraîche tombée dans la nuit. Le ciel est couvert mais je ne peux pas attendre pour aller récolter ces herbes médicinales. Un léger vent souffle dans mes oreilles, accompagné du bruit de quelques écureuils peu discrets grimpant sur les branches d'un grand chêne a ma droite. A travers les arbres, je remarque difficilement le lac gelé qui se trouve a quelques centaine de mètres de moi. Sa blancheur le rends presque invisible, comme s'il n'y avait qu'une clairière au centre de la foret.

Je continue d'avancer malgré le froid de la neige qui se glisse entre mes orteils nus et m'enfonce dans la forêt vide.

Une lueur bleue vient a moi malgré la pénombre et je tourne mon regard vers elle. Il s'agit d'un immense cerfs, avec des bois majestueux et doté d'une musculature qui me paraît sans faille. Mais malgré ça, il n'est pas tout a fait lui même. Ce n'est que son image de son vivant, car sa peau se transforme en un liquide d'un bleu si profond que mes yeux se perdent dedans. Il semble chercher de l'aide, approchant ce qu'il reste de son pauvre corps vers moi. Malheureusement, il termine sa transformation avant même d'avoir pu me toucher.

Je m'avance alors, m'accroupissant devant le cadavre de l'âme de cette pauvre bête et plonge ma main dans le liquide encore chaud .Cela ressemble un peu a du plomb chauffé, mais cela dit en moins dangereux. Mon mentor m'avais souvent parlé de cette transformation, mais c'est la première fois que j'assiste a ce spectacle. Lorsque l'esprit d'un animal a enfin réussit a être en paix avec lui même, il devient une sorte de poison menant directement a l'enfer, selon la plupart des récits.

Je sors de ma poche une fiole et en récupère quelques gouttes. Mon statut dans l'étude de la magie fait que j'acquière les mêmes pouvoirs qu'un demi dieu, alors, contrairement aux autres membres de ma race, je ne risque rien si je suis en contact de quelque manière qu'il soit avec le poison.

Je reprends alors sereinement ma marche, espérant enfin trouver ce pour quoi je suis sortie du camps si tôt par ce froid.



Au fin fond de la forêtOù les histoires vivent. Découvrez maintenant