Chapitre 3 (1/2)

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Alors que je me réveille lentement, je me sens ballottée dans tous les sens, de manière très inconfortable. J'ouvre les yeux précautionneusement, au cas où il ferait jour. A mon grand soulagement, c'est encore très sombre autour de moi. Cela ne fait donc que quelques heures que je suis évanouie. Sans bouger, je tente de déterminer où je suis et ce qu'il se passe.

Premier constat, légèrement gênant : je suis trimballée sur l'épaule d'un inconnu comme un sac à patates. Je retiens un soupir affligé et essaye de reconnaître l'environnement dans lequel nous sommes. Avec l'obscurité, il est difficile de distinguer grand-chose, néanmoins je peux dire que nous ne sommes pas en ville. Je crois que nous longeons une forêt, si je me fie à la masse sombre à ma gauche. Vu les soubresauts que j'endure, nous marchons plutôt vite. Ravie de savoir que mon poids ne dérange pas mon porteur le moins du monde.

Luka. Mon fils. Quelques images soudaines me reviennent en tête, juste avant que je n'aie perdu connaissance. L'homme aux cheveux d'argent. Avec sa complice. Les terroristes. Ils nous emmènent dans leur repaire. Bon sang, nous sommes des otages ! Mais Luka, où est-il ? J'espère qu'ils ne lui ont rien fait. Même si je ne sais pas me battre, je n'hésiterai pas à tout tenter s'ils ont fait quoi que ce soit à mon enfant !

Je relève un peu la tête, pour ne plus avoir à observer le sol, et regarder aux alentours. En face de moi, la jeune femme tient mon fils dans ses bras. Ou du moins, elle essaye. Le petit se débat comme un vrai diable, et voir notre assaillante aussi désemparée m'amuse grandement. Pas de doutes, Luka tient du tempérament de son père. J'aperçois un bâillon dans sa bouche. C'est pour ça que je ne l'ai pas entendu.

A force de remuer, mon fils finit par dégager le morceau de tissu qui l'empêche de parler.

— Lâche-moi, méchante ! Mamaaaan !

Mon instinct maternel réagit aussitôt et j'utilise mes jambes libres pour envoyer un coup dans l'estomac de celui qui me tient. Sous la surprise, il se plie en deux, et me relâche suffisamment pour que je me détache de sa prise. Pendant ce temps, Luka a réussi à se libérer des bras de la jeune femme et court vers moi pour que je l'attrape. Alors que je pivote pour partir dans une direction opposée à la leur, Cheveux d'Argent se dresse face à moi, me barrant la route.

— T'es déjà réveillée, toi ? Mais t'es sacrément costaude, en fait !

Sur ces mots, je reçois un nouveau coup sur la tête, et je me sens sombrer à nouveau.

***

— Mange, je te dis !

— Non ! Je veux partir avec ma maman !

J'entends un soupir agacé et un bruit métallique, comme un objet jeté rageusement. Quelqu'un dans mon dos se lève, puis s'éloigne à grands pas rapides. Sûrement celui qui a envoyé au sol la gamelle. Le son me paraît distant, incertain. Ma tête me fait mal et je lève une main vers mon front en grimaçant. Le dernier coup était sacrément violent, dis donc.

— Maman !

Un mal de tête atroce décide de passer à l'attaque au moment où mon fils remarque mon réveil. Je gémis légèrement, et tente de me redresser. Deux petites mains se posent sur mon genou, et je baisse la tête vers le regard inquiet de Luka. Enfin, peut-être qu'il se demande juste ce que j'ai. Ma vision est floue, j'ai du mal à distinguer ce qui m'entoure.

Dès que la jeune femme remarque mon réveil, elle s'approche de moi, et pose une main sur ma tête, à l'endroit exact où ça me lance. Elle fait une moue dépitée avant de se retourner, pour attraper une gourde. Comment s'appelle-t-elle déjà ? Amy ? Oui, je crois que c'est ça. Amy attrape un bout de ma tunique, et en déchire un pan, avant même que je puisse protester. Elle verse un peu d'eau sur le tissu, avant de poser le tout sur ma blessure. La sensation de frais me détend aussitôt, tellement cela fait du bien.

La Lueur du PapillonOù les histoires vivent. Découvrez maintenant