5 - La Cabane

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J'insère la clé dans la serrure et pousse doucement la porte. Malheureusement pour moi, son grincement bruyant s'est fait entendre dans tout le hall. Toujours aussi délicatement, j'ai fermé la porte derrière moi et me suis retournée.
J'ai sursauté en voyant la tête d'Alex, posté devant moi, l'air assez énervé avec les bras croisés sur son torse.

- Salut, dis-je avec un faux sourire.

- T'étais où ? s'énerve-t-il.

- Et ben... Je..., balbutiai-je, Je suis sortie avec une... amie

- Mais tu as vu l'heure putain ?

- Il n'est que minuit...

- Je t'ai appelée au moins dix fois !

- Excuse moi.

Estimant la conversation à son apogée, j'ai contourné Alex avec pour intention de m'enfuir de tous ces problèmes en plongeant dans un sommeil profondément réconfortant, mais un main m'a attrapé le bras au même moment où je me rappelais que j'étais insomniaque. Mon premier réflexe fut de le repousser brutalement. J'ai entendu ses omoplates cogner le mur derrière lui. J'ai lâché précipitamment le col de son t-shirt que j'avais attrapé deux secondes plus tôt sans même m'en rendre compte.

- Excuse moi, répétai-je une seconde fois.

- Tu pourrais pas être douce de temps en temps ?

- Je n'y arrive pas ! Ça a toujours été comme ça et tu le sais très bien !

Je me recule et cours dans les escalier pour rejoindre ma chambre, dans laquelle je sais déjà comment la nuit va se passer. Un éternel et répétitif ennuiement sans pouvoir fermer l'oeil. Je n'ai pas répondu lorsqu'Alex a donné trois coups dans la porte.

- Hay ? C'est rien tu sais, tu ne me fais pas mal...

Merci, c'est super réconfortant. J'ai toujours considéré la vulnérabilité comme un énorme défaut, ce pour quoi j'ai choisi la boxe comme sport.

- Je sais, répondis-je enfin après plusieurs secondes d'hésitation.

Il a ouvert la porte, prenant ma réponse comme une invitation à entrer. Je suis allée m'asseoir sur mon bureau. Je suis assise sur une chaise toute la journée à poireauter, et je trouve ça barbant à la fin.

- Si c'est pour te relancer dans l'un de tes discours prévisible sur les changements qu'on doit faire dans une vie, ne te fatigue pas. Je suis comme je suis, et c'est tout.

- J'allais plutôt te dire que je t'accepte comme tu es, et peu importe qui tu aimes.

J'ai haussé les sourcils, surprise.

- Je t'ai vue Hay, avec elle.

J'ai baissé les yeux sur mes pieds qui se balançaient d'avant en arrière comme une enfant.

- Je n'ai aucun mal avec ça. Maman aurait dit que l'important c'est que tu sois heureuse, et je suis toujours sa voie.

S'ensuit un long silence durant lequel je repense à ce petit con d'Ismael, qui devrait ouvrir les yeux sur le monde, et par la même occasion, ouvrir son esprit.

- Elle s'appelle comment ? Finit par demander Alex.

- Ariana.

Il hoche la tête, l'air surpris, puis il sort de la pièce en me souhaitant bonne nuit. Je reste plantée là sur mon bureau.

Mon réveille sonne, je sursaute. Je suis assise sur la chaise de mon bureau, mon livre préféré, La 5ème Vague, posé sur mes genoux encore ouvert à la page à laquelle je me suis endormie.
Minute. Il est 7h30 ? Merde !
Je me suis levée précipitamment, avec pour intention de me préparer en une dizaine de minutes, mais après ma douche, j'ai tout fait sauf aller vite devant mon armoire. Je n'ai absolument aucun style, qu'est ce que je vais faire ?

ArianaOù les histoires vivent. Découvrez maintenant