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Les émotions les plus belles sont celles que tu ne sais pas expliquer Charles Baudelaire

La nuit est tombée depuis quelques heures maintenant mais je ne compte pas rentrer chez moi. Un mois est passé depuis que j'ai commencé à voir Camila. Pas simplement pour le livre. Presque chaque jour, nous nous voyons pour que j'apprenne à connaitre mes enfants. Ainsi que réapprendre à connaitre Camila.

Mais ce soir, je ne suis pas avec eux. Je ne les ai même pas vu aujourd'hui. La première fois depuis des semaines. J'ai passé la journée dans la forêt, à rebâtir ma cabane. Elle n'était pas détruite mais les planches allaient bientôt céder et je ne sais pas comment j'aurais fais pour remonter les meubles qu'il y a dedans. Personne ne sais que je suis ici et je n'ai pas envie que quelqu'un le sache. Pas pour l'instant, en tout cas. J'ai fini que remplacer les planches du sol depuis quelques heures et j'ai été me chercher mon repas. Je compte rester dormir ici pour continuer la rénovation demain.

J'ai dit à ma famille et mes amies que j'allais dormir chez Camila et j'ai dit à Camila que j'allais en camping. Je sais qu'elle doit surement se douter que ce n'est pas vrai mais je m'en fou. J'avais besoin d'une pause.

Ce dernier mois n'a pas été de tout repos. Entre lecture, rendez-vous chez le psy, ma rééducation, etc. je n'étais plus capable. J'avais l'impression que j'allais devenir folle. Il fallait que je respire.

J'approche mon assiette de lasagne afin de la poser sur mes cuisses. En regardant autour de moi, je ne peux m'empêcher d'avoir envie que Camila soit avec moi. Juste nous deux. Comme avant. En un mois, j'ai lu presque dix chapitres. Mais je n'ai eu pas beaucoup de souvenir qui ont refait surface. Que quelques-uns sans utilité.

Non loin de moi, mon téléphone se met à sonner. La chanson Just A Kiss de Lady Antebellum brise le silence qu'il y avait dans la cabane. Et je sais directement que c'est Camila. Sans une once d'hésitation, je décroche en mettant mon téléphone en haut-parleur.

—Coucou Lau... je ne te dérangerait pas longtemps. Je voulais juste savoir si je pouvais t'amener quelque chose à la cabane...
—Eh... je... je n'y suis pas.
—Je te connais. Quand tu dis « je vais en camping », c'est que tu vas dormir à la cabane. Alors... est-ce que je peux venir? Je ne resterais pas longtemps c'est promis. Dinah garde les enfants pour la nuit et j'ai trouver quelque chose qui pourrait t'intéresser.
—Je t'attends alors.

Je range vite fait le bordel que j'ai mis et l'attend en finissant de manger. Peu de temps après, Camila arrive avec un magnifique sourire et un sac à dos. Elle referme la trappe et regarde les planches neuves du sol.

—Comment est-ce que tu as fait pour remonter les meubles?
—Je ne les ai pas descendu... j'ai changée planche par place en bougeant les meubles pour pouvoir les remplacer.

Elle rit et je ne peux m'empêcher de sourire. Elle a un rire si mignon, si contagieux. Camila s'assoit à côté de moi et sort ce qu'elle a dans son sac. Elle en sort un livre et un album photo. Je ne l'ai pas encore vu celui-là. Elle me le tend et je ne perds pas une seconde de plus pour l'ouvrir. La première page est composer de 4 photo de Camila et moi.

Sur la première, nous sommes à la plage. Camila à un petit bidon annonçant le début de sa grossesse. Elle est assise entre mes jambes, le dos contre mon torse, et je lis un livre avec une main sur son ventre. Comme si je lisais pour elle et les jumeaux. Je ne sais pas qui a pris la photo. Surement une des familles ou un membre de notre famille.

Sur la deuxième, je cuisine avec Camila qui est assise sur le comptoir. Elle tient une spatule remplis de nutella, je suppose, avec un magnifique sourire. Son ventre est un peu plus gros que sur la première. Au fond de la photo, je peux voir toutes les filles à la table avec mon frère et ma sœur en train de jouer à un jeu de carte. Connaissant mon frère, il avait surement convaincue les filles de jouer au poker. Camila semble si heureuse... elle a des étoiles dans les yeux et son sourire est à son maximum.

L'odeur de la lasagne qui cuit remplis toute la maison. De la musique latine sort d'une enceinte que j'ai placer sur le comptoir. Pendant que les filles, Taylor et Chris jouent à je ne sais quel jeu, Camila et moi faisons le dessert. Un gâteau à la vanille et fraise. Enfin, je le fais. Car ma petite-amie, après avoir fini de couper quelques fraises, elle a pris le pot de nutella, s'est assise sur le comptoir et me regarde cuisine en prenant des cuillères de nutella.

Arrête de me regarder comme ça et embrasse-moi.

Elle dépose le pot de nutella et colle ses lèvres sur les miennes. Je ne peux pas m'empêcher de sourire avant de lui rendre son sourire. Je savais qu'en la regardant avec désespoir elle me dirait cela. Durant le baiser, je pose ma main sur son ventre. Je fais toujours cela quand je l'embrasse.

Je relève les yeux et regarde Camila. Elle sort encore ce qu'il y a dans son sac. Je prends son sac dans mes mains et le dépose au sol. Je ne lui laisse pas le temps de dire quoi que ce soit que je l'attrape par la taille afin de la déposer sur mes cuisses. Elle a un petit cris de surprise qui fût très vite atténuer par mes lèvres sur les siennes. Pendant quelques secondes, elle ne bouge pas et au moment où je commence à reculer, elle pose ses mains sur ma nuque afin de me rendre mon baiser. Avec ferveur et passion. Rien de plus. Simplement nos lèvres qui se retrouvent après je ne sais combien de temps. Nos mains redécouvre le corps de l'autre.

Je suis allonger sur cette belle brune, toujours nos lèvres sceller à l'autre, mais aucune de nous n'ose faire un geste pour aller plus loin. Je ne sais pas si elle en aurait envie. Je ne sais même pas si j'aurais vraiment envie de coucher avec elle. Enfin, ce n'est pas parce qu'elle ne me plait pas et qu'elle ne me donne pas envie. Loin de là. C'est simplement que je commence tout juste à retrouver la mémoire, peu à peu, et je n'ai envie que de l'avoir dans mes bras et de l'embrasser.

Comme si elle l'avait comprise, elle se place plus confortablement dans mes bras en collant nos fronts. Nous sommes allonger sur le côtés, face à face. Mes bras sont enrouler autour de sa taille et les siens autour de son cou. Bizarrement cette position est tout de même confortable. Même extrêmement.

Je ferme les yeux et laisse mon sourire prendre place sur mes lèvres. Sa main se déplace de ma nuque à ma joue et je colle plus ma joue à sa main. J'ai besoin de la sentir près de moi. De la sentir dans mes bras. De sentir sa chaleur. J'ai tout simplement besoin d'elle. Mon cœur et mon corps le sait. Et ils me le font très bien comprendre. 

Une tragédie psychologique 2Où les histoires vivent. Découvrez maintenant