Prologue : kkum 꿈

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Le froid glacial le fit frissonner, perdu il essaya de regarder autour de lui pour trouver de l'aide. Rien. Il ne voyait rien. Il faisait tellement noir qu'il était incapable de dire s'il était à l'intérieur ou bien à l'extérieur. Il fit quelques pas. Toujours rien. Il commençait à avoir la nausée, une impression d'être là sans vraiment l'être. Et puis, un bruit. Un coup de feu. Il sursauta et se retourna, pris de panique. Et vint la douleur.

Complètement déboussolé, le jeune homme passa une main sur son visage trempé de sueur. Il avait encore fait le même cauchemar. Tremblant, il se dirigea vers la salle de bain, se déshabilla avant de plonger sous une douche chaude afin d'enlever cette sensation de froid qui persistait sur sa peau. Trente minutes plus tard, il émergea et se décida à sortir. Les yeux vides il regarda son réveil qui affichait 6h57. Il n'avait dormi que 2h. Il soupira et se dit qu'il ferait aussi bien de se préparer à sa journée de cours.

Il choisit avec soin une chemise blanche, un pantalon marron et une veste en jean un peu large qui mettait en valeur sa silhouette, avant de descendre au rez-de-chaussée où se trouvait la cuisine. Le garçon soupira une énième fois, et finit par se faire un café avant de se saisir de son vélo et de prendre la direction de l'université.

A Séoul, capitale et plus grande ville de Corée du Sud, se trouve une université dont la renommée n'est plus à faire : l'Université Nationale de Séoul. Fondée en 1946, environ 28 000 étudiants parcourent aujourd'hui ses couloirs. C'était parmi eux que déambulait chaque jour Kim Se-Yoon. Même si parfois on avait plutôt l'impression qu'il venait assister à un enterrement. Cependant, malgré son air boudeur, il agissait comme un aimant sur la quasi-totalité du campus.

Dire de Kim Se-Yoon qu'il était beau, était un euphémisme. Le jeune homme de 22 ans faisait tourner de nombreuses têtes sur son passage, aussi bien filles que garçons se retournaient pour admirer l'étudiant en art. Ni grand, ni petit, son 1m75 semblait être devenus le fantasme de toute l'université, pour la plus grande gêne de celui-ci. Ses cheveux noirs en bataille lui donnait un air de « je viens de sortir du lit », ce qui en soit n'était pas totalement faux. Ses yeux bruns clairs pétillants attiraient eux aussi le regard de ses admiratrices, ou admirateurs. Mais le jeune homme ne s'en préoccupait pas, il était indifférent à toute cette agitation autour de lui, n'adressant la parole à personnes et se contentant d'assister aux cours, évitant la plupart des interactions avec les autres élèves.

C'est donc plongé dans ses pensées qu'il attacha son vélo avec les autres, prit son sac et se dirigea vers l'amphithéâtre où allait se déroulait son cours d'histoire de l'art. Le second semestre venait de commencer et il ne pouvait pas se permettre de relâcher ses efforts pour obtenir la première place aux examens de fin d'année. Il était bien décidé à faire un sans fautes pour prouver à sa mère qu'il pouvait très bien réussir dans la section arts.

Sa journée se déroula sans accrocs, dans une monotonie répétitive qu'était chaque jour passé à l'université. Lasse, Se-Yoon fit le chemin inverse, prenant la direction de son appartement, tout en disant qu'à force de faire la même chose tout le temps il allait finir par mourir d'ennui. Sa seule motivation était de pouvoir devenir un jour directeur d'une galerie d'arts. C'est ce qui le maintenait conscient. Au dernier moment il décida de faire un détour par le stand de gimbap de Tante Song. Ce détour n'allait sur le moment que lui coûter que 10min de plus de vélo. Mais dans les faits cela allait être bien plus que seulement 10min de vélo.

Arrivé devant le stand, il offrir à Tante Song son seul et unique sourire de la journée, il la remercia chaleureusement, lui souhaitant une bonne soirée tout en lui promettant de revenir bientôt. Rapidement il reprit sa direction première, évitant de justesse un chat qui passait par là, surement pour quémander de la nourriture à la vieille dame.

Le jeune homme s'arrêta et descendit de son vélo pour pouvoir traverser la route et rejoindre enfin son appartement. Alors que le feux passait au vert, il leva les yeux et son regard croisa celui d'une personne familière. Lui qui habituellement ne faisait pas attention aux gens, il ne pouvait pas détacher son attention de la silhouette qui était en face de lui.

Il était là, de l'autre côté du passage piéton. Son père. Non, c'était impossible. Son père était en prison. Il ne pouvait pas être là. Tétanisé, le jeune homme ne vit pas la voiture qui fonçait droit sur lui, pas plus que l'homme qui courut vers lui pour le pousser hors du chemin de la berline. Il heurta violemment le sol dans un bruit sourd. Pendant quelques instants le temps s'était arrêté, laissant Se-Yoon désorienté à la fois par la vision de son père et et celle d'être passé aussi proche de la mort. Les passants s'étaient eux aussi arrêté de bouger, figés par ce qui venait de se dérouler sous leurs yeux. Seulement quelques cris s'élevaient de la foule, choqués. L'inconnu qui venait de lui sauver la vie se releva et l'aida à se relever et tout en lui demandant inquiet :

" - Vous allez bien ?"

Se-Yoon, étourdit, mais vivant répondit :

"- Heu... Oui, je crois, merci."

Il leva la tête pour voir le visage de son sauveur, et réprima un hoquet de surprise.

Agmong (Cauchemars)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant