𝐈𝐧𝐯𝐢𝐬𝐢𝐛𝐥𝐞 ᴷˑˢʲ

V

𝙿𝚒𝚌𝚝𝚞𝚛𝚎𝚜

Wɪᴅᴇ ᴀᴡᴀᴋᴇ﹐ ᴡɪᴅᴇ ᴀᴡᴀᴋᴇ﹐ ᴡɪᴅᴇ ᴀᴡᴀᴋᴇ
Dᴏɴ·ᴛ ᴄʀʏ

𝓢eokjin aimait observer le monde qui l'entourait, principalement la beauté du paysage urbain. Ces grands immeubles trônant sur la ville, dominant ainsi de leur hauteurs les habitants qui y vivaient, les rendant vulnérables face à leur immensités silencieuses.

𝓘l aimait découvrir les petites ruelles, se perdre entre les allées asphaltées, bondées de passants, et découvrir les différentes galeries commerciales. Se laissant bousculer et toucher par la foule, trouvant cela agréablement doux contrairement à ses violentes bousculades qu'il subissait par lui.

𝓘l aimait marcher sur les tapis oranges de feuilles mortes d'automne et les sentir craqueler délicieusement à ses pieds. C'était le seul son de crépitement et craquement qu'il aimait entendre, pas comme ceux que subissait ses petits os lorsque son démon se déchaînait.

𝓘l aimait voir ces maisons les unes à côtés des autres, chacune de taille différente, donnant une ambiance chaleureuse à travers les petites ruelles. Il admirait l'architecture et l'ambiance qui y régnait.

𝓘l s'arrêtait souvent à travers une allée s'imaginant à quel décors pourrait appartenir ce paysage, à quel scénario pourrait s'apparenter le tableau présent devant ses yeux.

𝓜ais il chérissait par dessus tout ses photos qu'il collectionnait.

𝓢es photos qu'il capturait, ses paysages qu'il enfermait dans le petit boitier de sa caméra, les ambiances qu'il réussissait à immortaliser sur ses petites pellicules.

𝓣outes ses photos qui reflétaient ce qu'il voyait, et c'était ce qu'il aimerait seulement voir durant ses courts moments de sommeil. Il souhaitait se les tatouer, tous ces petits détails citadins, paysages métropole et jardins publics dans lesquels il aimait tant rêvasser.

𝓛es murs de sa chambres étaient recouverts de ses photos, on ne pouvait plus percevoir le beige du papier peint, envahissant même le bois de son lit. Il souhait secrètement qu'elles agissent en tant qu'attrape rêves. Ses attrape rêves à lui.

𝓒ar Seokjin redoutait tant chaque soir, lorsqu'il fallait fermer les yeux et se laisser aller. Ces moments où les yeux clos, le corps et l'esprit se devaient de se reposer. Mais s'en était une tout autre histoire quand à ses moments concernant Seokjin, c'était le troisième et dernier moment de la journée qu'il redoutait le plus.

𝓘l avait peur de ce qu'il allait voir les yeux fermés, de ce que son corps immobile allait ressentir et des sentiments ténébreux qui allaient l'envahir à nouveau.

𝓒haque nuit était pour lui un supplice de plus, venant clôturer sa journée lourde en épreuves.

𝓒ar le soir, lorsque malgré lui ses yeux se referme, que ses muscles tendus se relâchent et que son corps se détend, son esprit s'amuse à se balader à travers les tristes ruelles sombres de ses souvenirs, venant s'arrêter sur chaque vitrine de souvenirs douloureux en admirant les vestiges de son vécu.

𝓛es monuments de son passé, où plutôt ce qu'il en restait venait le hanter chaque nuits. On ne percevait ni l'ombre du bonheur, ni de la joie, comme s'ils avaient déserté les ruelles de ses souvenirs depuis des lustres. Laissant trôner sur la place principale la peur comme attraction à ses pensés.

𝓢eokjin était atteint de ce que l'on appelle les terreurs nocturnes. Des cauchemars journaliers qu'il subissait sans cesse. Son passé refaisait surface prenant inlassablement la place à son présent en l'étouffant.

𝙸𝚕 𝚟𝚒𝚟𝚊𝚒𝚝 𝚍𝚎 𝚖𝚎𝚗𝚜𝚘𝚗𝚐𝚎𝚜 𝚕𝚎 𝚓𝚘𝚞𝚛 𝚎𝚝 𝚍𝚞 𝚙𝚊𝚜𝚜𝚎́ 𝚕𝚊 𝚗𝚞𝚒𝚝.

𝓛e décès de sa mère l'avait affecté malgré lui, mais il s'était surpris à lui en vouloir. Non pas de l'avoir laissé, non, elle n'avait jamais été vraiment présente à ces côtés de son vivant, mais plutôt d'être morte au sens propre du terme.
Elle était morte dans son petit cœur depuis qu'il avait la capacité de se souvenir, c'est-à-dire lorsqu'il n'était pas plus haut que trois pommes, car depuis son plus jeune âge, il ne savait pas pourquoi elle agissait ainsi avec lui.
Mais Seokjin lui en voulait d'avoir été la clé qui ouvrit la porte à ses souffrances. Celle qui déclencha cette avalanche de malheur qui lui tombait sur ses épaules frêles.

𝓘l avait même assimilé le mot haine à mère, et par la suite ce fût famille qui rimait avec haine et était aussi synonyme de dégoût.

𝓘l avait une définition de famille bien à lui.

𝓒e fut donc à partir de ce décès que ces fameuses terreurs nocturnes l'avaient rencontré et ne l'avaient plus jamais lâché. Et ce jusqu'à la fin, il subissait ces cauchemars durant la courte existence que fut sa présence sur terre.

𝓒es cauchemars n'étaient pas nombreux, ils étaient quasi tous identiques. Le principal étant malgré lui la cérémonie d'enterrement de sa mère.

𝓘l se revoyait à l'église face au corps froid de sa mère dans son cercueil, les regards haineux rivés sur lui le menaçant de faire ses adieux rapidement avant que les personnes n'entrent au sein du lieu sacré.
Il ne put même pas y participer. Lorsqu'il avait fallu placer le cercueil à sa place, en terre, lui était resté à l'intérieur de la voiture, observant le cercueil de sa mère s'enfoncer petit à petit au sol. Il l'avait très mal vécu, car il était seul dans cette voiture sans aucune compagnie alors que sa mère était entourée de personnes venant l'accompagner jusqu'à ses derniers instants sur terre. Comme si c'était elle qui devait être réconfortée et être prise de compassion.

𝓘l était aux yeux des autres invisible.

𝙽𝚒𝚐𝚑𝚝 𝚝𝚎𝚛𝚛𝚘𝚛

𝑳𝑶𝑽𝑬 𝒀𝑶𝑼 𝑴𝒀 𝑩𝑼𝑻𝑻𝑬𝑹𝑭𝑳𝑰𝑬𝑺

.

⚜ HEAVEN PAIN ⚜