Un monde cruel

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Vous avez déjà eu l'impression de perdre une chose essentielle dans votre vie sans pouvoir rien faire ? Avec ce sentiment d'impuissance ? Moi oui. Cette chose essentielle je l'ai perdu il y a 1 an.
En toute honnêteté, je ne pensais pas qu'écrire notre histoire, mon histoire était vraiment bénéfique pour faire mon deuil mais ma psychologue en était persuadée. Alors je vais essayer, essayer de guérir en écrivant des mots, en me souvenant, en ressentant ce que je ressentais à l'époque. Peut-être que ça me guérira ? Qui sait après tout ?
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Depuis maintenant 5 longues années, les courses de chevaux ont pris une importance capitale dans la vie des personnes du monde entier mais elles n'étaient fréquentées que par une infime partie de femmes. Les courses étaient organisées et disputées par des hommes et seuls quelques femmes avaient le courage de faire face aux critiques.

J'avais toujours été fasciné par le monde des courses hippiques, cette excitation quand les chevaux s'approchent de la ligne d'arrivée est comme une drogue dont on ne peut plus se passer. J'étais née dans une famille «aisée», j'avais perdue mon père très tôt, inutile d'avoir pitié, je savais trop peu sur lui pour le connaître réellement. Ma mère était toujours quelque part au quatre coins du monde, elle faisait de l'humanitaire, ça l'aidait à apaiser sa peine et oublier la tristesse qu'elle avait enfuie au fond d'elle il y a déjà bien longtemps. Alors j'ai grandis et appris la vie seule. Il y avait des jours où j'aurais aimé tout abandonner mais j'avais toujours ce rêve au fond de moi qui me forçait à rester dans le bon chemin. Vivre seule de son plus jeune âge à sa majorité est très dur. Ma mère s'occupait seulement de payer ce qu'il fallait payer mais parfois les fins de mois étaient dures. J'ai appris très jeune à me débrouiller seule et à me battre quand il est fallait le faire. J'ai été très jeune confronté à la réalité de la vie.  La vie n'est pas rose, à vrai dire c'est loin d'être rose. A mon adolescence, j'ai appris à me défendre. J'ai été confronté au sexisme du monde d'aujourd'hui.
Je n'avais jamais vraiment su ce que voulait dire le mot « famille ». J'avais été seule si longtemps.

Je me rappellerais toujours le jour où j'avais décidé de m'acheter mon propre cheval de course, j'étais légalement majeure depuis 3 ans (21 ans), j'avais économisé avec mon job, j'étais enfin prête. J'allais enfin réaliser le rêve qui m'avait maintenue si longtemps en vie. Avoir mon cheval de course.

C'était un merveilleux après-midi de septembre, j'avais tout préparé, la pension dans un haras pour chevaux de course, l'argent, le van, tout était enfin prêt. J'avais roulé 3 bonnes heures avant d'enfin arriver à l'endroit des enchères. Les enchères se déroulaient en trois parties «repérer», «enchérir», «remporter».

Le monde des courses me fascinait mais était tellement cruel, les poulains des enchères étaient arrachés à leurs mères pour être vendus au plus offrant. Les poulains n'avaient que 1 an.
La pitié et les sentiments n'étaient pas permis dans le milieu, si un cheval de course ne pouvait plus courir alors il était abattu, c'était barbare mais légal. Quand un cheval devenait trop vieux pour les courses avec un peu de chance il était donné à une famille aimante mais généralement il était abattu. Mais quand un cheval remportait les courses, il était traité comme un dieu et chouchouté par le monde entier. C'est drôle à vrai dire, à l'heure où j'écris ces mots, tout a changé et Ikova est en partie la cause.

Reprenons, je suis entrée dans le bâtiment sous les regards indiscrets des hommes à l'entrée, ils me regardaient comme ci je n'étais pas à ma place, pas de leur monde. Le bâtiment était très long en longueur mais court en largeur. Les box des chevaux étaient de chaque côtés de la porte d'entrée tout le long du bâtiment et un box face à l'allée de la porte. Tout le monde s'était rué pour enchérir sur le fils d'Hyppe du Gers, grand champion de courses, et Talia, jeune jument prometteuse, il s'appelait Dreamer. Tous les acheteurs avaient de yeux que pour Dreamer mais mon regard était attiré vers le box au fond du bâtiment pile en face de moi.

J'avais réussi à me faufiler à travers la foule qui hurlait pour renchérir sur Dreamer, j'étais, après 10 min, enfin arrivée au sombre box, à l'écart. Quand j'avais croisé son regard, c'est peut être cliché, mais j'avais l'impression que c'était ce poulain, ce poulain qui serait le bon.
Il était blanc jaunâtre, recouvert de crottes, boue et paille délassé de tous, autant dire que son prix était plus qu'abordable. Il avait de magnifiques yeux bleus clairs. Il avait beau être un futur cheval de course et être magnifique, personne ne croyait en lui et personne n'en voulait. Il était seul dans son petit box. J'avais l'impression de me voir en lui. Il était seul et terrifié comme je l'avais été.
Je m'étais approchée de lui, confiante, je lui avais tendus la main et il s'était approché avec prudence. Il était très craintif sûrement traumatisé par les enchères. J'avais passé quelques minutes avec lui pour faire connaissance, le caresser et le rassurer.
Quelques heures plus tard, je l'avais récupéré et ramené au haras. Mes premiers réflexes ont été de le nettoyer, l'emmener chez le vétérinaire, lui faire ses papiers. En allant au vétérinaire, j'avais appris que ce poulain était en réalité une pouliche et qu'elle était en parfaite santé, étonnamment. Le vétérinaire avait fait ses papiers et j'avais décidé en quelques minutes de l'appeler Ikova.
Ikova avait toujours été un nom que j'aimais, il n'avait aucune signification personnelle pour moi mais je l'adorais. Il me donnait de l'espoir.

Les courses sont autorisées, pour les plus jeunes chevaux, à partir de 3 ans. Il me fallait donc attendre 1 an avant de pouvoir commencer l'entraînement pour les courses. J'avais tellement hâte !

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Coucou !

C'était juste pour vous dire que la plupart de mes chapitres sont assez courts. Je préfère vous prévenir dès maintenant ^^

Bonne lecture !
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Ikova, cheval de courseOù les histoires vivent. Découvrez maintenant