Chapitre 3 : Les Origines.

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Déjà vingt longues minutes que nous marchions sur des chemins en mauvais état et très peu fréquentés.

J'observai ma blessure au bras gauche. Les griffes de la bête avaient dues m'entailler profondément car malgré la minceur de la coupure, le sang n'avait pas encore arrêté de couler. Laurent le remarqua, me dit qu'il avait de quoi me soigner et qu'il ne fallait pas s'inquiéter.

La rue que nous parcourions comptait à peine deux maisons, dont l'une semblait insalubre et abandonnée depuis des décennies.

J'observai l'autre habitation : le jardin était bien entretenu ; le lierre grimpait sur la façade en briques, des roses rouges poussaient ici et là dans des arbustes et un sentier en gravier minutieusement désherbé menait à une porte imposante de bois sombre. Rien n'attirait particulièrement les regards sur cette habitation, elle était simple et d'une monotone banalité. La rue se terminait en cul-de-sac juste devant elle.

-Nous sommes arrivés. C'est ma maison. Laurent montra du menton l'habitation aux rosiers.

Soudain, une fenêtre s'ouvrit à l'étage. Je n'avais pas pu apercevoir la personne qui l'avait ouverte mais je fus étonnée de constater la présence de quelqu'un d'autre liée à ce Laurent.

Une douce mélodie s'éleva alors dans l'air. Je me mis automatiquement à en fredonner la suite, comme si je l'avais chanté des centaines de fois auparavant, avant même qu'elle fut jouée. Je devais déjà l'avoir entendue quelque part.

-Qui joue cette musique ? Quelqu'un nous attend ? Demandais-je au garçon.

-Tu reconnais cette mélodie peut être ? M'interrogea Laurent.

-Elle m'est juste familière, c'est tout. Lui répondis-je inquiète.

Qui diable pouvait se trouver chez Laurent ? Un de ses parents ?

Un silence gênant pesait désormais sur la ruelle. Les sapins qui bordaient la rue frémirent au gré d'un vent chaud.

-Rentrons, nous y serons tranquilles pour les explications que je te dois.

-Je peux vraiment te faire confiance ?

Je me méfiais toujours et je ne le cachais pas. Comment être sûre de ce qu'il avançait ? Je l'ignorais. Mais une chose était certaine : je n'allais pas rebrousser chemin après ce que j'avais vu. Laurent m'avait protégée et j'avais peur. Peur des monstres, peur de l'inconnu, peur de mes souvenirs soi-disant perdus...Une peur de tout que j'expliquais par ma totale incompréhension de la situation. Je n'avais pas la moindre idée de ce qui allait se passer désormais.

-Tu peux faire le guet dehors si tu veux ! Ricana Laurent.

J'émis un petit rire nerveux avant de le suivre. Il se pencha et ramassa une clef cachée sous un pot de fleur vide. Quand Laurent inséra la clef dans la serrure, la mélodie s'évanouit aussi brusquement qu'elle avait commencé, laissant une note inachevée dans l'air.

Nous entrâmes dans la maison. De l'intérieur, elle était richement décorée. Des tableaux recouvraient les murs du hall sans qu'il soit trop chargé, une horloge traînait au-dessus de la porte d'entrée et des rideaux bordeaux rendaient la pièce assez gothique. La suivante était une grande bibliothèque aux murs verts. Le feu dans la cheminée brûlait alors que Laurent me faisait visiter. Un sofa volumineux trônait au milieu de la pièce et un petit bureau était rangé dans un coin. Un ordinateur y était ouvert sur des pages Internet concernant des réservations de billets d'avions, des programmes que je ne connaissais pas-il fallait dire que je n'y comprenais rien en informatique- ou encore sur des onglets vi

-Fais comme chez toi. Je te demanderai juste de ne pas monter à l'étage. Tu dois être fatiguée...Je vais te rapporter une compresse et du désinfectant pour ton entaille.

Elenaria: Les OriginesOù les histoires vivent. Découvrez maintenant