-Alors, as-tu trouvé une solution ?
Pas un bonjour, pas un «comment ça va mon ami Blaise?». Rien. Juste un regard froid et une phrase castratrice.
Blaise déglutit. Il évita le regard de son meilleur ami en répondant :
-Non, pas encore... mais tu sais, je peux toujours retourner voler une éprouvette?
-N'y pense même pas.
Draco le foudroya du regard et Blaise n'osa rien rajouter.
Depuis qu'il s'était levé ce matin, le blond était d'une humeur massacrante. Non pas que le sang de la jeune fille fût infect, au contraire, les pucelles possédaient le meilleur des sangs qui soit - mais cela ne lui avait pas suffi.
Il avait presque dû boire le tiers de son liquide rouge avant que les autres vampires ne l'arrêtent sous peine qu'il ne la tue. Et attirer l'attention avec un meurtre était vraiment le dernier de ses souhaits. Et même après s'être autant abreuvé, Draco avait encore eu soif. Il lui manquait ce goût si singulier de la magie, de la puissance, ce goût si fort, si prononcé, si juteux qu'il avait ressenti en buvant le sang de Potter.
Deux jours étaient passés depuis cette nuit-là, et Draco avait plus que jamais soif. Il mourrait de soif.
Sa dernière nuit avait été agitée, son corps en feu n'avait cessé de réclamer ce manque. Ses yeux n'avaient repris leur couleur naturelle qu'au petit matin, et ses canines lui faisaient encore mal. Il mourrait d'envie de mordre... Potter.
Et bien que son corps réclamait celui de l'ex-Gryffondor, sa raison criait au scandale. Jamais dans ses rêves les plus fous il n'avait pensé une seule fois à le mordre. Il avait déjà rêvé de le frapper de ses mains, encore et encore, sur tout son corps jusqu'à ce qu'il n'en ait plus de souffle. Mais jamais il n'avait pensé le tuer en lui enlevant son sang.
Draco Malfoy respectait trop Harry Potter pour le tuer.
Il le considérait comme son seul véritable ennemi, la seule personne à pouvoir lui tenir tête et à ne pas trembler devant lui. Leurs chamailleries étaient si amusantes, si distrayantes, qu'il n'avait jamais pensé y mettre un terme en tuant Potter.
Bon, peut-être que lors d'une de leur intense dispute il avait songé lui arracher ses lèvres avec ses dents, mais jamais de façon vampirique. De toute façon, son héritage n'avait jamais autant pesé sur son aspect physique et mental que depuis cette dernière année.
En très peu de temps, il avait changé de façon spectaculaire. Et il n'en était pas peu fier.
Bref, malgré tout sa bonne volonté, Draco désirait le sang de Potter. Et cette idée ne cessa pas de s'agiter dans sa tête et dans son corps lorsque le brun en question pénétra dans le réfectoire.
Ses yeux ne le quittèrent pas une seule seconde, analysant chacun de ses déplacements. Il détailla chaque partie de son corps, s'arrêtant sur son col déboutonné et sur ses manches relevées qui laissaient apparaître les veines de ses bras musclés.
Potter ne semblait pas avoir bien dormi lui non plus. Il bailla et s'ébouriffa les cheveux au moins trois fois, signe de son anxiété et de sa fatigue. Draco le vit se servir un bol de lait d'un air absent, et se beurrer une tartine de confiture à la fraise, qu'il porta nonchalamment à sa bouche... .
La confiture était rouge.
Draco sentit sa bouche s'assécher.
-Arrête de le fixer comme ça, tu me donnes la chair de poule, lui chuchota Blaise.
Draco sortit à grande peine de sa contemplation, et reporta son regard sur Théodore Nott assis en face de lui. Ce dernier l'observait, un vague sourire aux lèvres. Draco était sûr qu'il avait tout compris.
VOUS LISEZ
Bloody you
Vampir« À cause de leur attraction mutuelle. (Ils s'aimaient si fort que chacun d'eux désirait être l'autre.) Et c'est seulement quand on aime si fort qu'on peut aussi haïr si fort... ». Vampires, sang, drogue, sexe, ennemis, haine et sentiments. Pour les...