~ three ~

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New York
12h30

Ce sont les doux rayons du soleil qui me réveille. J'ouvre lentement les paupières et grogne lorsque la lumière m'agresse. Je me relève en position assise sur mon lit, m'étire puis jette un coup d'oeil à l'heure. Je soupire, ça faisait longtemps que je ne m'étais pas levée aussi tard. Je sors de mon lit, lasse, et me dirige immédiatement vers la cuisine. Je me fais un chignon désorganisé avant de prendre une casserole et de la remplir d'eau afin de faire des pâtes. Je dépose le récipient sur le feu puis je vais m'asseoir lourdement sur le canapé. Je m'empare de mon téléphone et remarque deux appels manqués : l'un de Matt et l'autre, plus surprenant, de Daryl. J'envoie un message à Matt lui disant que je viendrais pas bosser aujourd'hui puis décide de rappeler l'autre. Il répond rapidement :

- Tiens Reyes !
- Qu'est-ce tu veux Ortega ?
- J't'ai déjà dit d'me vouvoyer, siffle-t-il à l'autre bout du fil, sinon c'était juste pour savoir si c'est toujours bon pour ce soir ?

Je devine au son de sa voix qu'il sourit.

- Bien sûr que c'est toujours bon, que crois-t...croyez-vous !
- Je ne crois rien, dans ce cas-là, à ce soir.

Il ne me laisse pas le temps de répondre qu'il me raccroche au nez. Je peste, m'étends un peu plus sur le canapé puis ferme les yeux.

[...]

Après avoir mangé, je repars dans ma chambre pour trouver des vêtements adéquats pour ce soir. Je trouve un débardeur, un jean souple, un cache nez, une paire de gants ainsi que mes bottes, tout ça en noir. J'enfile le tout puis mets mon double holster de cuisse où, d'un côté, est glissé mon tokarev, tandis que de l'autre sont disposés trois poignards. Je souris face à mon reflet dans le miroir puis retourne vaquer à des occupations plus "normales".

New York
19h45

Je monte dans ma Mercedes AMG GT R. J'adore cette marque de voiture et encore plus ce modèle, un moteur V8 et pouvant allée jusqu'à 318 km/h. Ce n'est pas un V12 mais bon, on s'en fiche un peu. Je roule jusqu'à la villa Ortega et passe le portail sans encombre. Je me gare non loin d'une Lamborghini Aventador S Roadster rouge passion. Moteur V12, ce petit bijou passe de 0 à 100 km/h en moins de trois secondes. Je sors de ma contemplation et descends de ma voiture. Je marche fièrement dans l'allée, quand j'arrive dans la villa, je vois Daryl embrasser à pleine bouche une blonde refaite de partout. Je fais une grimace avant de claquer ma langue contre mon palais pour l'avertir de ma présence. Ce dernier se détache de sa pute et se tourne vers moi, un sourire en coin sur le visage. Il pousse la pouffe, lui disant de revenir plus tard, puis s'approche de moi. Trop près de moi, ma poitrine touche son torse et nos nez se frôlent je ne sais par quelle manière étant donné qu'il doit faire une demi-tête de plus que moi. Je plonge mon regard dans ses prunelles noisettes et m'y perds un instant. Je dis simplement :

- Qu'est-ce tu fais ?

Son sourire s'agrandit puis il m'attrape par les hanches et colle son bassin au mien. Dans un réflexe, je pose mes mains sur son torse, musclé en passant, et le repousse. Il ne bouge pas d'un poil. Ma respiration s'accélère et j'ai chaud. Il faut dire que Daryl est vraiment pas mal du tout.

- Combien de fois j'vais devoir te répéter de me vouvoyer ?
- Bonne question...

Et à ce moment-là, je me détache violemment de lui et me recule à une distance raisonnable de lui et son maudit corps d'apollon. Je lui lance :

- Sinon, c'est pour quand cette maudite mission ?
- Bientôt, bientôt. Hardin arrive dans deux minutes.
- Mmh.

Je regarde autour de moi et remarque une sorte de mini salon dans un coin, je me dirige vers celui-ci et m'installe sur le canapé, n'hésitant pas à prendre mes aises et donc de me coucher littéralement dessus. J'entends soudain le rire de l'autre. J'incline la tête pour le voir et l'aperçois rapidement se diriger vers moi. Il s'assoit sur le canapé d'en face et lâche :

- T'es bien là ?
- Vraiment trop bien là, patron.

Il ricane de nouveau et je souffle bruyamment, commençant à m'impatienter. J'ai hâte d'aller sur le terrain et là, je montrerais enfin à Daryl ce que je vaux. Au bout de quelques minutes d'attente, un gars plutôt grand et imposant, châtain aux yeux clairs, apparaît dans mon champ de vision. Il vient s'asseoir à côté de moi, et je continue de l détailler, les muscles de ses bras sont voyants et se contractent lorsque Hardin se penche pour prendre l'un des Beretta sur la table basse qui nous sépare du canapé de Daryl. Ce dernier prend d'ailleurs la parole :

- Alors, alors...

Daryl joint ses deux mains et nous observe un par un.

- La cargaison d'armes passent dans environ 1h à une dizaine de kilomètres d'ici, je veux que vous l'interceptiez et que vous prenez toutes les armes de poings qui sont à l'intérieur ainsi qu'une ou deux mitraillettes et d'un sniper.
- Bien patron, dit Hardin sans laisser la moindre expression apparaître sur son visage.
- À deux ? m'enquiers-je.

Je joue la comédie. J'aurais pu le faire toute seule sa mission mais je préfère faire mine que ça m'impressionne pour justement lui donner l'impression que je vais me surpasser.

- Reyes, je sais que t'aurais pu faire cette mission seule alors arrête de faire genre, souffle Daryl.

Oups, démasquée. Je me contente de sourire et de me tourner vers Hardin.
Celui-ci reste impassible, les sourcils froncés et semblant être perdu dans ses pensées.

- Je vous demande aussi d'abattre tous les hommes qui seront présents.

Un frisson d'excitation parcourt mon dos et Daryl le remarque, il hausse un sourcil visiblement surpris puis il s'adresse à Hardin.

- Fais gaffe à toi, fin, fais gaffe à elle, qu'elle te troue pas le crâne.

Mon "partenaire" ricane et déclare :

- Ça risque pas d'arriver.
- On verra.

Je souffle, je ne vais pas pouvoir tuer ce Hardin ! Quel dommage ! C'est de l'ironie hein. La voix d'Ortega me ramène à la réalité.

- T'es plutôt tokarev à c'que j'vois.
- Ouaip, c'est ma came.
- Et poignards...

Une étincelle de je ne sais quoi brille dans les yeux de Daryl et, à vrai dire, c'est plutôt flippant.

- Euh oui, c'est toujours pratique pour...

Je ne finis pas ma phrase que je suis coupée par Hardin.

- On devrait y aller.

Je jette un rapide coup d'œil à l'heure et acquiesce. Je me lève et pars en première, laissant mes deux hommes derrière moi, j'entends alors une bribe de conversation :

- Tu la prends avec toi dans l'Huracan, fais en sorte d'être en retrait pour qu'elle se débrouille seule, si la situation dégénère t'interviens, j'aurais pu t'envoyer seul mais faut que Reyes fasse ses preuves...

Je ne parviens pas à entendre le reste de la conversation. Mmh, tout ça est très intéressant. Rien qu'à l'entente « d'Huracan » j'étais refaite, mais si en plus on me laisse gérer, c'est encore mieux !

New York (zone industrielle)
20h50

Je suis côté passager à bord de la lambo. Hardin est un vrai pilote, il passe entre les voitures sur le périph. On doit aller dans une sorte de zone industrielle près de l'océan où sont entreposer des conteneurs. On se gare entre deux conteneurs et descendons de la voiture, je mets mon cache-nez et ressers ma queue de cheval haute. Mes cheveux légèrement ondulés bougent à cause de la légère brise qui souffle depuis le début de la soirée. Il est 21h moins deux, dans deux minutes le semi-remorque va passer sûrement entouré de voitures de l'armée. Le voilà arriver, comme prévu il y a bel et bien deux voitures qui l'entourent. Je sors de ma cachette et saute au milieu de la route, leur barrant le chemin, le convoi freine immédiatement et des hommes sortent des voitures. Tous lourdement armés, je m'approche les mains en l'air et le vent souffle d'autant plus faisant fouetter mes cheveux. L'un des hommes dit :

- Qui es-tu ?! Que veux-tu ?! Réponds moi sinon on ouvre le feu !

Je me contente de sourire et arrivée à environ trois mètres de l'escadron, je me jette en avant...

Is It Love ? Daryl ~ CriminelleOù les histoires vivent. Découvrez maintenant