En Afrique, ce n'est pas comme dans les autres coins du monde. Pour baptiser le nouveau-né, on attend une semaine après sa naissance.
De ce fait, on était à la veille du baptême de Codou. C'est-a-dire au sixième jour du bébé. La maison était remplie de monde. Il y'avait tous les membres de la famille de Codou et de ceux de la famille de Souleymane. Ils étaient tous dans la préparation.
Les femmes assuraient les travaux ménagers. Certaines d'entre elles assuraient la propreté de la maison tandis que d'autres étaient parties au marché, accompagnées d'Oumy.
Quant aux hommes, ils étaient en pleine brousse, à la recherche du bois. Ils étaient en charrettes avec des coupe-coupes, des haches,etc. Ils étaient très contents. Ils chantaient de toutes leurs forces. Même à trois kilomètres, on pouvait entendre leurs voix, surtout celle Kory, ami d'enfance de Codou.Mame Fary ne voulait pas de tout cela. Elle voulait que le baptême soit organisé dans le calme. C'est-à-dire qu'on prépare une marmite de "lakh" seulement et que l'imam donne à l'enfant un prénom. Et c'est fini.
Mais Oumy avait réussi à la convaincre. Elle était prête à tout pour que ce baptême ait lieu. Elle avait demandé à Moussa la somme de trois cent cinquante mille francs pour uniquement cette cérémonie. Celui-ci ne pouvait pas refuser parce que c'est lui qui avait accaparé une bonne partie des biens du défunt père de l'enfant.
Puisque c'était le seul enfant que Souleymane avait eu, Oumy voulait donc un baptême assez spécial qui sera gravé dans les mémoires des voisins. Elle s'occupait de tout. C'est à elle que l'on demandait tout. Elle faisait des vas-et-vient entre les chambres et la cuisine. Tantôt elle est chez les femmes, à la cuisine, tantôt elle est dans la chambre avec Codou, tantôt elle appelle Alioune qui était avec les hommes à la brousse, à la recherche du bois. Elle était fatiguée mais elle ne se laissait dominer par la fatigue.Cette fois-ci, après la cuisine, elle était partie dans la chambre voir Codou et son bébé qui dormait profondément. Elle entra et dit:
- Je pense qu'il s'est déjà lavé ?
- C'est ce que tu demandes,tu es vraiment en retard. Dit Codou qui fit un sourire.
- Non! Tu sais les femmes là,si tu les laisses avec tous ces bagages,elles vont tout gâcher. Il faut que je les surveille de près.
- Ah ça mom, c'est vrai.
- Tu vois. Alors que je veux un baptême qui sera gravé dans les mémoires jusqu'à l'instinction du soleil.
- Thieuy sama taaw bi! Mais sais-tu que le bébé est fâché contre toi.
- Enh! Et pourquoi ?
- Parceque ce matin,tu ne lui as pas fait la bise.
- Ok! Je l'avais même oubliée, dit Oumy, en lui faisant une double bise sur le front.
- Arrêtes-moi ces folies way!
- Celui-là, c'est mon enfant. C'est mon aîné à moi. Heureusement pour toi. Si c'était une fille, oh.
- Continues ce que tu voulais dire, la demanda Codou qui la sourit silencieusement.
- Le prénom,n'en parlons même pas. Elle aurait sûrement mon prénom. Et donc juste après le baptême,je l'amenerai avec moi. Répondit Oumy.
- Où à l'Université ?
- Peut-être !
Elles se chamaillèrent un instant avant qu'on toqua à la porte.
-Entrez! Répondit Oumy.
Un enfant de moins de dix ans entra et s'adressa directement à Oumy.
- Tata Maréme a demandé de venir voir, à la cuisine. Stipula l'enfant.
- Elles ont fini le repas ? Lui interrogea Codou.
- Je ne sais pas dh. Répliqua qui fit demi-tour avant de sortir de la chambre.
- Codou, attends je pars les voir.
-Ok. Donc à tout de suite.
Oumy sortit de la chambre et alla directement à la cuisine. Le riz était bien cuit. Maréme et ses amies lavaient maintenant les bols pour servir le repas. Oumy les ordonna de laisser trois bols pour les hommes, car ils n'étaient jusqu'à présent pas de retour. Alors qu'il faisait déjà 15h30mn.
Oumy appela Alioune et ce dernier lui fit savoir qu'ils avaient presque fini. Elle demanda alors à Maréme de servir les femmes.Quelques instants, les hommes, amis d'Alioune reviennent avec beaucoup de bois morts sur les Charmettes. Ils sont braves.
Ils déchargent rapidement et on les servit les repas.
Après avoir rempli les ventres de “thiéb bou wéx”, ils prennent du thé sous le grand arbre de la maison avant de se donner rendez-vous le lendemain.Vous êtes arrivés à la fin de cette partie.
Merci de l'avoir lu.“Sama xalima, sama bátt”✍️✍️
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LEGITIME DEFENSE
General FictionDans cette chronique intitulée LEGITIME DEFENSE, l'auteur Seydoux DIOUF décrit la vie de Malick, un jeune talibé qui a perdu ses parents depuis son enfance. Il fut alors élevé par sa grand-mère maternelle. Après la mort de cette dernière, son oncle...