-Peter-

665 48 3
                                    

Les premiers mois dans ce nouveaux siècle étaient loin d'être faciles pour Mavy. Il y a tant de choses à rattraper et à apprendre. Ce qui la surprenait le plus était la technologie qui, en quelques années, avait fait un bon fulgurant étant presque trop avancé me pour l'ère dans laquelle elle se trouvait. La science avait, elle aussi, beaucoup changer. Les remèdes ont été remplacés par des cachets, les visites chez le docteur sont plus fréquentes, les équipements sont plus complexes et la méthode plus délicate et minutieuse. Le futur était dorénavant le présent de Mavy. Le quartier qu'elle habitait, n'était pas le plus en vogue de New York et cela ne l'invitait encore moins à sortir de son trou. Elle ne sortait même pas faire les courses, c'est Steve qui lui rapportait de quoi vivre une fois par semaine. Jusqu'au soir où, une femme très élégante frappa à sa porte.

-Bonsoir, je me présente je m'appelle May Parker, voici mon mari Ben et notre neveux Peter.
-Euh bonsoir.
-Voila, je sais que c'est soudain mais est-ce que je peux vous confier Peter pour la soirée ? La baby-sitter nous a planté.
-On ne se connaît pas et vous voulez me confier la vie de votre neveux ?
-Monsieur Rogers vous a beaucoup recommandé. Je le croise souvent lorsqu'il vient vous voir. Reprit Ben.
-Dites oui ! La supplia May.
-Bon... d'accord...
-Merci beaucoup !! Pete ! Plus de bonbons tu viens de manger, ne reste pas trop devant la télé et euh... on ne rentre pas tard.
-Oui May...
-Et tu es sage avec Mademoiselle Nikolah.

Mavy les regarda abasourdie, Steve leur avait même donné son nom de famille, il ne perdait rien pour attendre celui là, il avait tout calculé. Monsieur et madame Parler sortirent de l'appartement et Mavy se retrouva face à un enfant de dix ans qui la fixait du même air interrogateur.

-Bon... euh... tu... Tu veux regarder un film ?
-Oui, pourquoi pas.
-J'ai pas grand chose, Star Wars ça te tente ?
-Je connais pas...
-Tu vas adorer !

C'est sans doute à ce moment là que l'amour de Peter pour les vieux films de science-fiction est né mais ce qui était sûr, c'est que cette soirée fut la première d'une longue liste. Mavy avait prit l'habitude de le garder le soir et les week-ends. Elle aimait regarder des films avec lui et parler avec lui, malgré son jeune âge c'était un garçon très intéressant avec une grande culture et un cerveau hors normes. Peter lui avait parlé de toute sa vie jusqu'à son arrivée chez son oncle et sa tante. Mavy avait tenté de résumer vaguement sa vie en essayant de ne pas dévoiler son véritable âge et toutes les choses qui s'étaient produites avant aujourd'hui. Peter n'était pas dupe, si elle était amie avec le Captain c'est qu'elle était forcément comme lui. En dehors du SHIELD et des Avengers, Pete fut le premier à apprendre la vérité sur Mavy.

-Salut Mavy.
-Salut May.
-Je dérange ?
-Oh non, j'allais entamer une nouveau livre.
-Tu lis énormément.
-Je suis de la vieille école. Plaisanta la jeune fille.
-Oh arrête t'as bien vingt ans de moins que moi.
-Qu'est-ce que je peux faire pour toi ?
-C'est son quinzième anniversaire aujourd'hui et je voulais lui offrir quelque chose de spéciale. Ben est en ville pour acheter le gâteau et n'a pas d'idée non plus.
-Une orange ?
-Mavy je t'en prie, il adore passer du temps avec toi, tu dois bien avoir une idée.
-Un portable ? Il est au lycée maintenant, il est grand et responsable et surtout il monopolise ma ligne tous les soirs pour parler à Ned.
-On a pas les moyens pour lui offrir un portable...
-Je te donne cent cinquante dollars et Ben et toi mettez ce qu'il faut pour le portable que vous choisirez.
-Je ne peux pas te demander tant d'argent ! Avoua May avec gêne.
-Arrête May, il est comme mon frère.
-Merci beaucoup, je te revaudrai ça !
-Commence par me payer les deux dernières années de baby-sitting que tu m'as pas versé. Lança Mavy d'un air narquois.

       May se mit à rire et serra Mavy dans ses bras avant de partir. Même si Peter avait passé l'âge d'avoir une baby-sitter, il gardait ce réflexe d'aller chez Mavy après les cours jusqu'à ce que May ou Ben appelle pour qu'il rentre. Cependant ce soir là, Peter n'avait toujours pas pointer le bout de son nez et depuis quelques jours d'ailleurs, il agissait de façon très bizarre et rentrait de plus en plus tard. Il était presque vingt-deux heures, Ben non plus n'était pas rentré et May faisait les cent pas sous les yeux impuissants de Mavy.

-May, respire, Benjamin va le ramener.
-Je sais pas ce qu'il a en ce moment.
-C'est un ado, il n'a plus dix ans.
-Je sais mais... je suis quand même responsable de lui et tu sais comme moi que le quartier n'est pas sûr la nuit.
-Aucun quartier n'est sûr la nuit. Reprit Mavy. T'as essayé de rappeler Ben ?
-Je tombe sur la messagerie.
-Hm, on attend encore un quart d'heure et on sort voir.
-Tu crois que c'est une bonne idée ? S'inquiéta May.
-Si ça peut t'aider à te calmer... sait-on jamais...

       Après cinq longue minutes d'un silence pesant charger de stresse et d'angoisse, le téléphone sonna et May se précipita sur le combiné pour le décrocher. Mavy était assise dans le canapé tourné vers la tante de Peter attendant une quelconque nouvelle sur la situation. May posa le téléphone sur la petite table basse, s'effondra dans le canapé, le teint livide et éclata en un sanglot incontrôlable. Aucun mot ne pu sortir de sa bouche, il lui était impossible d'expliquer à Mavy ce qu'il se passait et la jeune fille sentit son ventre se nouer. C'était grave, il ne fallait pas être un génie pour le comprendre.

       Il était bientôt minuit, May avait finit par s'écrouler d'épuisement alors que Mavy regardait sans relâche par la fenêtre. Elle sentait son cœur s'alourdir depuis des heures et quelques larmes venaient perler à ses yeux de temps à autre, mais elle se refusait à pleurer. May avait besoin d'elle, elle ne pouvait pas craquer, pas maintenant. L'appartement était plongé dans un profond silence qui fut briser par le son de la porte d'entrée. Mavy se tourna et vit Peter, débrailler, les yeux rouges et les joues encore humides, traîner lourdement les pieds dans le salon. Lorsque son regard croisa celui de Mavy, il se précipita dans ses bras et pleura à chaudes larmes. Mavy l'étreignait aussi fort que possible, retenant par dessus tous ses propres larmes. L'entendre pleurer lui déchirait le cœur. May et Peter vivaient la pire nuit de toute leur vie. Ben les avait quitté.

MisfitsOù les histoires vivent. Découvrez maintenant