Misfits

-L'admirateur Secret-

       Vendredi, dernier jour de cours avant le week-end et Mavy n'attendait qu'une chose, retrouver les garçons. Les dernières heures furent longues, elle regardait sans cesse sa montre et tapotait son stylo sur la table espérant que les minutes défilent à la vitesse de la lumière. La sonnerie n'eut pas le temps de retentir que la jeune fille se trouvait déjà devant son casier pour récupérer ses affaires. Mais lorsqu'elle en ouvrit la porte, un petit mot tomba.

« À la plus jolie fille de l'école,
J'ai glissé une surprise dans ton sac.
Un admirateur secret »

       Au fond de son sac, entre deux cahiers se cachait une seconde feuille que Mavy s'empressa de déplier. Ce mystérieux admirateur secret l'avait dessiner alors qu'elle riait aux éclats. Ce portrait était troublant, elle avait l'impression de se voir dans un miroir, cependant elle ne se souvenait pas avoir autant ri comme le montrait le dessin. En tous cas, pas au lycée. Elle tourna sur elle-même en essayant de chercher quelqu'un qui pourrait peut-être l'épier dans l'ombre mais comme elle s'en doutait, elle ne vit personne. Bucky et Steve l'attendaient chez elle comme d'habitude et elle hésita longuement à leur parler de son admirateur secret qui étrangement se manifestait à quelques jours du bal de fin d'année.

-C'est super ça ! Sourit Steve. Ta première amourette.
-C'est pas une amourette, elle le connaît même pas. Grogna Bucky.
-Je sais pas trop quoi en penser... avoua la jeune fille.
-C'est un psychopathe ce mec ! Il t'a suivit c'est clair, ce dessin te représente quand on était au café tous les trois la semaine dernière.
-Mais oui c'est vrai, c'était la blague que j'avais sortit sur le pingouin unijambiste. Affirma Steve. Mais comment tu peux te souvenir de ça ?
-Peut importe, ne cherche pas à savoir qui c'est.
-Pourquoi es-tu autant sur la réserve Bucky ? Lui demanda Mavy.
-Laisse tomber.

       Bucky ne demanda pas son reste et sortit de la chambre en claquant la porte. Steve et Mavy se regardèrent sans trop savoir quoi penser et Steve finit par embrasser gentiment son amie sur la joue pour rejoindre leur soldat en furie. Bucky était déjà au bout de la rue lorsque Steve franchit la porte d'entrée et malgré ses petites jambes, il finit par le rattraper. Il n'osa cependant pas prononcer un mot, il ne connaissait que trop bien le caractère de son ami et un seul mot de travers pourrait le transformer en véritable ouragan. Il se contenta alors de marcher silencieusement à ses côtés même si son comportement le troublait.

-T'y crois toi à cette histoire d'admirateur ?! Lança furieusement Bucky.
-Pourquoi Mavy aurait menti ?
-Pas elle, la personne qui a mit ce dessin dans son casier.
-Je trouve ça bizarre qu'il l'aie suivit mais c'est peut-être un garçon bien.
-A seize ans on cherche pas à être romantique avec les filles.
-Tu sous entends qu'il cherche à avoir plus d'elle ?
-Oui.
-Tu t'entends ? Qu'est-ce qui te prends à être aussi agressif ?
-Je t'ai demandé ton avis sur la question, pas de venir me faire un sermon. Conclut-il en rejoignant son immeuble.

       Steve tomba dénu, qu'est-ce qu'il pouvait lui arriver ?

       Lorsque Mavy arriva à son casier le lendemain matin un petit mot y était collé.

« Une fleur parmi les épines, un ange parmi les démons, une déesse parmi les mortels. Son nom est Mavis. »

       La jeune fille se mit à rougir mais sentait tout de même une gêne s'installer, et si quelqu'un avait lu ce mot avant qu'elle n'arrive ? Elle le rangea immédiatement dans son sac et ouvrit son casier pour récupérer ses livres mais fut surprise par une avalanche de pétales de roses rouges. Son cœur s'accéléra et ses joues s'empourprèrent, tous les regards étaient braqués sur elle, tout le monde allait savoir que quelque chose se tramait.

       Tout le reste de la journée elle resta sur ses gardes et surtout à l'affût. Elle guettait son casier aussi longtemps qu elle le pouvait, férocement déterminer à savoir qui se cachait derrière tout ça. Bien évidement la fin de journée fut infructueuse et elle rejoignit ses amis au café de Brooklyn plus frustrée que jamais.