Chapitre 9

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Le lendemain matin, Erold était assis à la table du petit-déjeuner, avec sa femme, qui lui tenait la main en silence.

Garry et Freddy firent leur entrée dans la cuisine.

- Bordel! Garry! Je sais bien que tu sais que je sais, mais était-ce nécessaire autant de phéromone? Manquerait plus que tu lui pisse dessus, pour marquer ton territoire! S'exclama l'Alpha.

- Il n'a pas voulu, grommela Garry en s'asseyant.

L'Alpha ouvrit la bouche sous la stupéfaction, puis il se tourna vers Freddy.

- Dis moi qu'il rigole...

- Même pas, il voulait réellement le faire, je lui ai juste fait remarquer que de toute façon nous étions ensemble toute la journée. Ce n'est donc pas utile, et puis je lui loin de raffoler de l'odeur d'urine, ricana-t-il.

Erold se pinça le nez en secouant la tête.

- Vous ne vous êtes pas encore revendiqué? Demanda Margie.

- Non, nous attendions d'avoir le courage de le dire à l'Alpha avant, et maintenant que c'est chose faite on va encore attendre un peu, lui répondit Freddy.

- Il ne veut pas froisser Warick, marmonna Garry.

- Je comprends, dit Margie, mais tu sais Freddy, il ne voudrait pas que tu fasses passer ton bonheur avant le sien. Tu sais qu'il t'aime comme un frère.

- Je veux déjà lui dire et ensuite on verre, fit Freddy.

- En parlant de Warick, où est-il? demanda l'Alpha.

- Il est rentré très tôt ce matin, l'informa Garry.

Freddy se leva aussitôt en entendant ces mots.

- Je vais aller le voir...

- Non, reste, lui dit Erold. Je vais le voir, il est temps que je reprenne mon rôle de père, dit-il en se levant et en partant vers la chambre de Warick.

Devant la porte, il prit une grande inspiration, donna trois petits coups puis entra après avoir entendu un grognement.

Il trouva son fils assit sur son lit, les épaules voûtées et les avant bras posés sur ses genoux. De lui emmenait une profonde tristesse. L'Alpha s'avança et s'assit sur le lit à ses côtés.

- Comment vas-tu? Demanda-t-il.

- Comment veux tu que je me sente? Marmonna Warick. Elle aurait put nous tourner le dos et nous laisser mourir. Au lieu de ça, elle a sacrifié son bonheur. Elle met sa vie en parenthèse, juste pour passer une unique journée avec mon loup, que dis-je même pas une journée, une nuit seulement. Après tous ce que je lui est fait, j'en reviens toujours pas.

- Je sais que c'est difficile, fils, mais dit toi que tu as peut être encore une chance de pouvoir te faire pardonner. Après tout si elle a laissé sa chance à Lou, peut-être auras tu la chance de lui montrer que tu as changé.

- Je n'en reviens toujours pas d'avoir été si immature et égoïste. Je suis un métamorphe et malheureusement j'ai oublié ce que cela voulait dire. Nous sommes deux et les décisions se prennent à deux. Et moi je me suis cru supérieur. Qui étais-je pour me croire meilleur qu'un loup? Par ma bêtise j'ai gâché nos trois vies.

Son père lui posa la main sur son épaule en signe de soutien. Soulagé qu'il comprenne enfin les choses. Il priait la Déesse pour que Isalyne lui laisse une dernière chance.

Ils restèrent un long moment silencieux. Ce silence fût troublé par la voix de Margie surexcitée.

Erold se leva brutalement et partit rejoindre sa compagne suivit de près de Warick.

- Margie? Que se passe-t-il?

- Célène...

- Quoi Célène?

- Elle arrive... Sa voiture ne devrait plus tarder...

Erold était stupéfait, Célène n'était plus venue ici depuis ce jours fatidique. Y avait-il de l'espoir pour Warick? Puis il se rappella que Isalyne lui avait dit qu'elle préviendrait Célène. Elle devait donc être là pour le corps de la sorcière.

L'Alpha sortit de la maison au moment où un Hummer noir s'arrêtait dans l'allée. Des hommes en uniforme en sortirent pour ouvrir la porte arrière.

Célène en sortit. Warick trouva qu'elle n'avait pas changé en cinq ans. Elle portait la même robe blanche que dans ses souvenirs. Elle le regarda un moment avant de se retourner vers le véhicule. Warick crut qu'elle allait repartir à cause de sa présence. Mais au lieu de cela, elle se pencha comme si elle parlait à quelqu'un, puis elle se releva et s'écarta.

À cet instant, une jambe fine fit son apparition, une personne sortit à son tour du véhicule. C'était une magnifique jeune femme aux cheveux blond, et lorsqu'elle leva la tête vers eux, Warick en eut le souffle coupé.

Isalyne!!!

Plus belle que dans ses songes. Finit les affreuses cicatrices, finit la calvitie. La jeune femme qui se tenait devant lui était d'une beauté immatérielle.

Il n'osa plus faire un geste, de peur que ce sublime mirage s'évapore.

Erold s'approcha des deux femmes pour les saluer avec chaleur.

- Bonjour, Célène, heureux de te revoir, malgré ces tristes circonstances. Isalyne... je suis surpris.

- Bonjour, Alpha Erold. J'ai décidé d'accompagner Célène pour voir le corps.

- Bien sûr...

Freddy passa à côté de Warick pour rejoindre l'Alpha. Garry se mit derrière Warick lui empêchant toute possibilité de retrait.

- Isalyne, content de te voir, lui dit Freddy avant de la serrait dans ses bras, faisant grogner Garry mais surtout Warick.

Isalyne lui donna l'accolade en souriant.

- Heureuse de te revoir Freddy.

- Allez viens on y va, lui dit-il en la prenant par la main et en se tournant vers Warick.

- Hé, mon pote, tu nous montre le chemin, lui dit-il.

Warick sembla sortir de sa torpeur, et les regarda interdit. Pourquoi agissaient-ils comme si de rien n'était? Il avait pourtant fait souffrir la jeune.

- Profites-en pour bien te comporter et essayer de te faire pardonner, lui dit Lou.

Warick sentit son cœur s'arrêter, son loup avait décidé de lui parler de nouveau. Son cœur se remplit de joie.

Il ocha la tête et s'avança vers le groupe. Il passa près de la jeune femme et inspira profondément heureux de pouvoir sentir de nouveau sa délicieuse odeur. Son loup avait l'air dans un bon jours, il lui permettait d'utiliser toutes ses capacités. Et c'est ainsi que par dessus l'odeur de la jeune femme il sentit celle de Garry mélangé à celle de son meilleur ami. Il se stoppa net et se retourna vers ce dernier.

- Bordel, dis-moi que c'est pas vrai... lui dit-il.

Freddy comprit aussitôt de quoi il parlait, Isalyne également et elle fût extrêmement déçue qu'il est toujours l'esprit si fermé.

- Euh, hé bien, si tu parles de moi et de Garry...

- En quoi ça te dérange, Warick, lui grogna Garry.

- À part le fait que mon meilleur ami se mette en couple avec mon pire ennemi? Bah je trouve juste dommage que je me sois tellement apitoyé sur mon sort que je n'ai même pas fait attention aux états d'âme de mon meilleur pote.

Warick s'approcha de Freddy et lui mit une main sur l'épaule.

- Désolé mec, j'aurais dû être plus à l'écoute.

À peine eut-il dit ces mots que Freddy le serrait contre lui sous le grognement de Garry et le sourire attendrit de Isalyne, qui était heureuse de s'être trompée.

- Ouais, bon, ça va aller les accolades, et toi Freddy si tu veux serrer quelqu'un, je suis là... grommela Garry.

Tous regardèrent ce grand costaud qui faisait la moue, les bras croisés sur son torse et ils éclatèrent tous de rire.

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⏰ Dernière mise à jour : Aug 02, 2019 ⏰

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