Voulait

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Le brun marchait dans la rue, les mains dans les poches. Deux sentiments s'entrechoquaient dans son cœur et il soupira lentement.

La tristesse et la joie.

La tristesse d'avoir perdu sa mère, comme un gros vide au niveau de la poitrine qui se creuse encore, comme des coups de couteaux à chacune de ses respirations.

La joie d'aimer et d'être aimé en retour, comme si on rebouchait peu à peu son vide, comme si on mettait des pansements à chaque coup de couteaux.

Deux sentiments complètement différents.

Le garçon se détestait de ressentir deux opposés, devait-il sourire ou pleurer ?

Il n'en savait rien.

Eden arrivait devant chez lui et baissa la tête. En aucun cas, il l'avait envie de rentrer chez lui, mais dormir à nouveau sur l'herbe de la colline le repoussait également.

Il avança alors d'un pas lourd et le plus calmement qu'il pouvait. Son père releva la tête à l'entente du grincement de la porte et regarda son fils.

Le brun faisait comme s'il n'avait pas senti le regard de son aîné sur lui et enleva ses chaussures et sa veste.

La tension était présente dans la maison.

Finalement, son père se leva tandis que le garçon finissait son activité.

"- Eden.."

Le concerné ne lui adressa même pas un regard et marcha vers sa chambre, mais s'arrêta doucement devant un meuble. Il l'observa et se retourna précipitamment.

Son regard noir se posa sur son père qui s'avançait vers lui.

"- Où sont les photos de Maman ?

- Eden... Je...

- J'ai dit : où sont les photos de Maman ?!"

Le plus vieux regarda son fils différemment que toutes les fois où ce dernier lui parlait d'un ton aussi froid. La mort de sa femme l'avait fait réalisé certaines choses et il regrettait de ne l'avoir pas vu plus tôt.

Pire, il se détestait que ce soit sa mort qui l'avait chamboulé. Il aurait tellement voulu ouvrir ses yeux avant tout ça.

Mais il avait été trop con, et trop aveugle.

Trop aveugle pour réellement voir son fils, et pas celui qu'il voulait qu'il soit.

Les paroles d'Alice lui tournaient sans cesse en tête depuis l'appel. Et plus il y pensait, plus sa haine contre lui, plus ses regrets s'agrandissaient.

Il regardait son fils, qui lui le fixait avec tellement de haine.

Il soupira.

"- Je les ai mises au grenier."

Eden le regarda encore et claqua sa langue contre son palet avant de partir se réfugier dans sa chambre.

C'est en ouvrant la porte de celle-ci qu'il y découvrit sa guitare posé sur son lit. Il s'approcha lentement de celui-ci et regarda si autre chose avait changé dans sa chambre.

Son regard se posa sur son bureau et il avança également vers celui-ci. Une feuille reconstituée, ornée de bout de scotch un peu partout était posé sur sa table.

Il la prit de ses mains tremblantes et ses yeux s'agrandirent devant le texte écrit d'une écriture qu'il connaissait très bien.

Son écriture.

Son père avait recollé tous les morceaux que lui-même avait déchirés sans regret pour à nouveau constitué la feuille si précieuse aux yeux du brun.

C'était sa chanson.

Il regarda à côté et vit une pochette grise. Le garçon l'ouvrit doucement et sortit les vingtaines de feuilles qui s'y trouvait à l'intérieur.

Plus il lisait ces feuilles, plus son cœur se serrait.

C'étaient toutes ses chansons.

Son père les avait toujours gardés, en aucun ne les avait abîmés à l'exception de sa dernière, mais les avait rangés dans cette pochette grise.

Eden les posa et soupira. Il ne comprenait plus son père, il ne comprenait plus rien. Trop de sentiments s'entrechoquaient dans son cœur et il avait l'impression que la troisième guerre mondiale se déroulait dans son esprit.

Finalement, il soupira et se laissa tomber sur son lit en regardant son plafond d'un regard vide.

Soudainement quelques chose atterrit dans sa chambre, et quelques secondes plus tard une autre chose tapa légèrement contre sa fenêtre.

Le garçon se leva et regarda l'origine de tout ça en regardant par sa fenêtre et vit Alice tenant la main de son frère en pleurs.

Sans réfléchir plus, le brun sortit de sa chambre et courut à l'entrée pour rejoindre son amie.

Ses yeux reflétaient la fatigue et on pouvait voir sur ses joues des traces de larmes. Eden se rapprocha d'elle et ouvrit ses bras.

La fille et son frère cherchèrent alors refuge dans ses bras et le petit garçon pleura bruyamment tandis que sa grande sœur essayait de retenir ses larmes qui coulaient silencieusement malgré tout.

Après quelques minutes, le brun les fit rentrer chez lui et les emmena dans sa chambre sous le regard de son père qui ne dit rien.

Alice se posa sur le fauteuil de son bureau, et le garçon s'assied sur son lit en prenant Chris sur ses genoux.

"- Que s'est-il passé ?

- Mes parents. Elle soupira un bon coup alors que Chris serra le t-shirt d'Eden à l'entente du mot. Ils se sont disputés encore une fois, mais vraiment violemment. On était à table et comme d'habitude, ils ont d'abord commencé à se disputer verbalement. J'ai demander la carafe d'eau à mon père mais au lieu de me la donner il la éclater au sol et s'est levé. Ma mère a été surprise, mais a pris son assiette et la lancer au sol aussi. Sa voix se brisa vers la fin. Tout à fini au sol, et il se disputait comme jamais devant nous. J'arrivais plus à bouger, j'étais paralysée."

Eden l'écoutait en gardant Chris dans ses bras. La brune souffla longuement.

"- Finalement ma mère est partie en claquant la porte et mon père nous a hurler dessus en insultant notre mère. Je me suis alors levé et j'ai pris Chris qui n'arrêtait pas de pleurer et on es partis à notre tour.

- J'aime pas la pièce de Papa et Maman ! Dit soudainement Chris entre deux pleurs. Je veux qu'il s'entraîne à autre chose moi..."

Eden le serra dans ses bras et regarda son amie qui séchait les quelques larmes apparentes.

"-Vous pouvez rester dormir chez moi. Repose-toi avec ton frère.

- Et toi ?

- Je ne pense pas dormir, mais toi, tu es fatiguée et ton frère aussi, alors profite, j'ai un lit double. Dit-il en souriant.

- Merci.."

Alice lui sourit doucement et prit sa place sur son lit tandis que le garçon fermait les volets.

Il sortit de la chambre, mais son amie l'appela.

"- Eden ?

- C'est moi ?

- Merci vraiment.."

Le brun sourit et ferma la porte, en regardant son amie s'endormir avec son petit frère dans ses bras.

Depression of Music Où les histoires vivent. Découvrez maintenant