Chapitre 2 - Laurence Woods, A.K.A, la maman de Faye

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L’opinion est quelque chose d’intermédiaire entre la connaissance et l’ignorance – Platon

Retour à une heure plus tôt…

Laurence Woods quitta la chambre de Faye Daltroy d’un pas pressé et sans regarder en arrière. Elle n’avait pas envie de regarder en arrière; et elle n’aurait plus jamais envie de le faire. « Laurence attend! » Son petit ami Julian Blair, qui l’avait accompagné et même encouragé à entrer dans cet établissement maudit, rattrapa sa copine et saisit son bras. Le contact la fit frémir. « Je ne comprends pas Laurence… je croyais que tu voulais voir ta sœur? » Une larme coula sur la joue de l’adolescente. « C’est pas ma sœur… » « Quoi? » Un moment de silence s’installa. Laurence évita de regarder les murs blancs du couloir qui semblait vouloir l’engloutir. Ceux-ci renfermaient tellement d’horreurs… Elle se concentra sur la tête de Julian. Une mèche de ses cheveux noirs était tombée sur son visage et recouvrait son œil droit. Ses mains serraient les siennes fortement. « Tout est trop compliqué… tu ne peux pas comprendre. » Dévoila-t-elle. « Alors explique-moi… » Laurence secoua la tête et laissa tomber ses deux mains. « Et… je penses qu’on devrait rompre. » Les yeux du garçon s’écarquillèrent comme deux grosses boules de golf. Il s’avança vers Laurence pour l’embrasser et son visage s’adoucit soudainement. Laurence reçue ses lèvres mais détourna la tête. « Je suis sérieuse. Je pense que ce serait mieux si on ne se voyait plus. » À ce moment, Julian recula d’un pas en arrière. Sa bouche se serra et ses yeux se plissèrent légèrement. Il soupira bruyamment comme si cette rupture le mettait en colère. « Si c’est ce que tu désires. » Dit-il d’un ton dogmatique. « Ça serait mieux comme ça. » Répéta Laurence en tentant de garder une voix forte, même si à l’intérieur elle était brisée… Elle évita ses yeux qu’elle voyait être remplient de mépris. Julian se tenait maladroitement contre le mur, les épaules voutées mais les bras relâchés sur le côté de son corps. Soudainement, il s’avança vers elle en fixant quelque chose sur le mur à sa droite. D’un geste agressif, il fit éclater une fenêtre avec son poing. La vitre explosa et projeta des résidus coupants partout dans le couloir. « Es-tu malade!? » Paniqua Laurence. Celui-ci jeta son regard vide sur elle sans donner aucune réponse. Tout à coup, l’alarme de sécurité de l’édifice retenti aux oreilles de Laurence, quand au même moment, Julian sauta par la fenêtre et disparu. Laurence, délaissée à elle-même, se couvrit les oreilles avec ses mains pour diminuer le son perçant de l’alarme. Elle ferma les yeux. Une main ferme se referma sur son bras et l’obligea à bouger. Peut-être aurait-elle pu s’échapper, mais en ce moment, elle n’en avait même pas envie.                                                                     …                                                                                                                                                                             Laurence s’écrasa le dos contre le mur déteint qui l’enfermait. Ses fesses étaient surement déjà endurcies par le matelas rigide qui était l’un des rares meubles de cette cellule. Depuis presque une heure, Laurence était confinée dans une cellule de prison comme un animal sauvage en captivité. Elle n’avait rien d’autre à faire que d’écouter les discussions des cellules voisines et d’attendre que le bon dieu paie sa caution. Avant, elle aurait pu penser que Julian viendrait la délivrer… mais maintenant, il n’y avait plus aucune chance. L’isolement allait la rendre folle. Soudainement, un bruit de porte métallique fut entendu et tous les prisonniers s’excitèrent. Un garde traversa le long corridor prosaïque et s’arrêta devant sa cellule. Il passa sa clé dans la serrure et ne se gêna pas de la soulever de son lit pour lui passer les menottes. « Quelqu’un vient de payer votre caution. » Annonça-t-il. À sa grande surprise, Laurence se redressa et dévisagea le policier. « Sérieusement? » Questionna-t-elle. Celui-ci fronça les sourcils de façon étrange puis prétendit ne pas avoir entendu sa question, il faut se l’avouer, assez stupide. Les deux traversèrent le poste de police jusqu’à la porte de sortie, où l’attendait son sauveur. « Bonne continuation. » Lui souhaita le policier en lui retirant ses menottes. Laurence fut surprise de voir qu’on la laissait partir si facilement. Puis elle chercha son sauveur des yeux. Il lui fallut un moment avant que son regard se pose sur quelqu’un qu’elle connaissait trop bien, mais qu’elle n’aurait jamais cru voir ici. « Papa? » Les mots lui échappèrent de la bouche… Jackson sortit de sa poche une pipe qu’il monta à ses lèvres aussitôt. « On rentre à la maison. » Dit-il en se mettant à marcher vers sa voiture. Il marcha si vite que Laurence eu besoin de courir pour le rattraper. « Attends, tu n’as pas de questions à me poser? » Demanda celle-ci. Après tout, Jackson venait de la sortir de prison… et c’était sans doute le plus beau geste qu’il n’avait jamais fait pour elle. « Non. » Maugréa-t-il en réponse à sa question. Ensuite il accéléra le pas jusqu’à sa voiture où il prit la place du conducteur. Laurence s’asseya à sa droite. « Je veux dire… tu as payé ma caution? » Souligna-t-elle. « Et alors? Savais-tu que j’avais de l’argent? » Oui, Jackson avait l’héritage de sa mère… Laurence fixa un point en face d’elle pour éviter son regard. Puis elle se rendit compte qu’il ne la regardait pas non plus. Elle soupira. « J’aurais cru que tu m’aurais laissé là. » Avoua-t-elle. « Bien oui, de manière à ce que tu te fasses utiliser par ces criminels et que tu tombes enceinte encore! » Laissa échapper Jackson. Il baissa la tête et démarra la vieille guimbarde. La mâchoire de Laurence tomba presque au sol. Il l’avait dit… alors il était au courant. « Encore? » Répéta Laurence entre deux ronronnements de moteur. L’automobile sortit du stationnement brusquement et fit un virage à droite pour entrer sur l’autoroute. Jackson prit une accélération remarquable en dépassant considérablement la limite de vitesse. Il ne détourna pas les yeux de la route. Laurence claqua des doigts pour capter son attention. « C’est au sujet de Faye ais-je raison? » Poussa-t-elle. L’homme au volant alluma la radio, grogna, et poussa un long soupir. « Il y a une raison au pourquoi tu n’es pas sensé te souvenir de cela. » « Et quelle est cette raison, veux-tu bien me la dire Jackson? Et pourquoi est-ce que le souvenir que j’ai toujours gardé jusqu’à maintenant est celui de ma mère qui était enceinte le jour de sa mort? » « C’est beaucoup plus compliqué que ça… » Avoua Jackson. Laurence s’approcha de lui pour l’obliger à la regarder dans les yeux. Elle voulait voir l’expression de son visage lorsqu’il lui dirait la vérité. Elle voulait voir comment bon menteur il était, et comment il avait réussi à lui cacher un tel secret depuis tant d’années. Alors elle poursuivit son interrogatoire. « J’étais dans l’accident? » « Oui, tu y étais… » « Alors pourquoi ais-je le souvenir de policiers qui viennent m’annoncer que ma mère est morte? » Ajouta-t-elle. « Parce que c’est ce je t’ai fait croire. » « Mais pourquoi ais-je oublié? C’est à cause de l’accident? » Tout à coup, un automobile gris défila à toute allure sur un feu rouge. Jackson immobilisa son véhicule abruptement en blasphémant. Une voiture derrière le klaxonna. Finalement, il ouvrit sa portière en adressant ses prochaines paroles à Laurence. « Sors de la voiture. » Laurence resta sans bouger, le cœur lourd. « Réponds-moi et je vais sortir. Jackson… est-ce que c’est à cause de l’accident que j’ai tout oublié? » Laurence soutint son regard. « Ce n’est pas la seule chose que tu as oublié. » « Qu’est-ce que tu veux dire? » Son père prit un long soupir comme s’il allait lui révéler quelque chose qui allait changer sa vie. Comme si elle n’avait pas déjà assez changé… « Tu soufres d’amnésie lacunaire. » Dévoila son père. Laurence débarqua de la voiture et sa fréquence cardiaque sembla s’accélérer. Soudainement, sa tête lui faisait terriblement mal et le poids de son propre corps luis semblait insupportable. « J’ai quoi? » Bafouilla-t-elle. « Un trouble de mémoire lié à un choc physique et psychologique. Pour être plus concret, ta mémoire efface certains souvenirs trop désagréables et douloureux; des souvenirs que ton cerveau a préféré oublier. Mais ses souvenirs sont restés dans ton subconscient. » Laurence s’éloigna de la voiture. Jackson la regardait maintenant avec un regard triste qui lisait la pitié et la culpabilité. « Pourquoi tu ne me l’as pas dit? » Paniqua l’adolescente qui sentait déjà le vent froid pousser ses cheveux blonds dans son visage humecter par les larmes. Mais elle ne pleurait pas parce qu’elle était triste; elle pleurait parce qu’elle avait peur… Peur d’elle-même. « Comment tu te sens? » Questionna Jackson, comme si ce n’était pas déjà étampé dans son front. « Terrible. » Jackson haussa les épaules. « Voilà ta réponse. »

Pour en savoir + sur ce qu'est l'amnésie lacunaire, Jetez un coup d'oeil au lien connexe ( je vous le recommende grandement!! )

http://tout-sur-la-memoire.com/amnesie-lacunaire

Merci encore pour lire mon histoire et désolé pour l'attente! Le prochain chapitre comprendra les 4 personnages principaux et sera beaucoup plus long, ainsi seront tous les autres chapitres :)
Bonne lecture :) <3 :) <3 xox

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⏰ Dernière mise à jour : Oct 18, 2014 ⏰

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