hongjoong

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tu avais emménagé il y a environ 3 mois dans cet appartement. plutôt petit, tu t'en contentais très bien, très organisé, chaque objet était à sa place et tu te plaisais à vivre ici, en banlieue de séoul. tu avais très vite sympathisée avec ta voisine de palier, ahn hyorin. celle-ci était un vrai moulin à paroles, elle ne tarissait pas de ragots concernant les autres occupants de l'immeuble.

ce qui l'intriguait le plus, c'était l'homme qui habitait en face de chez vous. vous aviez emménagé à la même période, mais tu ne l'avais jamais vu, à part une fois ou deux, quand tu étais allée chercher ton courrier mais celui-ci, de dos, avait vite disparu.

hyorin inventait toute une vie à ce jeune voisin, un soir il était espion au service de la corée du nord, un autre mafieux. dans ces moments là, tu te contentais de hocher la tête, par peur de la froisser.

au grand contraire d'elle, tu pensais que l'homme craignait juste la société et aimait vivre seul et éloigné des autres.

pourtant un soir, il devait être minuit, quelqu'un sonna à ta porte. surprise de l'heure tardive, tu regardas dans l'interphone, un inconnu, de profil, se tenait là et semblait hésitant, comme si il ne savait pas quoi faire.

tu lui ouvris la porte à moitié, interrogative, et il se retourna finalement vers toi.

"- je suis désolé de vous demander cela, mais auriez-vous de la farine à me prêter ?"

tu le détaillas de la tête au pied, ses vêtements étaient tachés de peinture et il semblait avoir garder les mêmes pendant plusieurs jours. sous le regard de l'homme, tu hochas finalement la tête et lui demandas d'attendre un instant.

"c'était quoi ça ? pensas-tu intérieurement, le fameux voisin ?"

tu secouas la tête et fouillas les placards à la recherche de l'ingrédient. tu finis par trouver la farine, tu te mis sur la pointe des pieds pour l'atteindre, mais même avec ça tu n'y arrivas pas.

la seule solution qui te vint en tête et de laisser entrer l'inconnu pour qu'il puisse lui-même le prendre. il n'était pas bien grand mais semblait faire l'affaire pour l'attraper.

tu lui ouvris finalement la porte, et le guidas vers la cuisine, sans que aucune parole ne fût échanger.

il récupéra la farine, sans grand mal, s'inclina pour te remercier et s'apprêta à partir, mais un élément de ton appartement le retint.

"- vous- vous aimez l'art ? t'interrogea-t-il."

il pointait une petite peinture, que tu avais acheté dans une farfouille il y a de ça quelques années. l'originalité de la peinture, faite seulement avec les couleurs primaires, t'avaient décidé à l'acheter.

"- je ne suis pas spécialiste, mais c'est vrai que je suis amatrice d'art, oui. répondis-tu en hochant la tête."

ses yeux s'illuminèrent et un sourire, semblable à celui d'un enfant, apparu sur son visage creusé par les cernes.

"- est-ce que vous pouvez me suivre ? s'empressa-t-il d'ajouter.

- hmm je-"

ne te laissant pas le temps de répondre, il t'empoigna le bras et te tira jusqu'à sa porte d'entrée. il rentra manuellement le code à 4 chiffres, poussa la porte de sa main de libre, et te laissa découvrir son appartement.

il contenait du sol au plafond diverses œuvres d'arts, l'homme touchait vraisemblablement à tout. tu observas de nombreuses minutes minutieusement chaque chose de cette pièce. l'artiste, en face, analysait chaque mouvement de cils que tu pouvais faire.

tu remarquas finalement la seule photo apparente présente, une mère et son fils souriant fidèlement à l'objectif. tu souris et levas la tête vers l'homme.

"- avant de faire quoi que ce soit d'autre, je suis N/P et vous ?

- ah oui j'oubliais, kim hongjoong, enchanté. répondit-il avec un petit sourire.

- de même. donc en quoi aviez-vous besoin d'aide ?"

tu ne te rendis pas compte à quel point ces mots déclencheraient immédiatement chez ce kim hongjoong, une vraie passion.

il commença par te décrire son projet de vie, lancer une marque de vêtements. il te montra différents accessoires qu'il avait réalisé ces derniers mois, ils étaient aussi la raison du pourquoi il s'était enfermé chez lui. très vite, tu compris à quel point il était perfectionniste, chaque détail dans ses créations avaient minutieusement été travaillé sans relâche.

plus il parlait, plus ton cœur battait vite. c'était con, dit comme ça. mais chaque mot qui sortait de lui était si profond, que tu ne pouvais faire autre chose que l'admirer.

il était deux heures du matin quand il finit son monologue. vous étiez tous les deux appuyés au dos de son lit. tu l'avais écouté sans broncher, lui donnant quelques fois des conseils pour qu'il s'améliore. un long silence s'installa, vous étiez perdus l'un et l'autre dans vos pensées.

il ajouta finalement, si lentement, chuchotant presque, d'un souffle :

"- j'ai raté tellement de choses ces trois derniers mois à ne pas te connaître, mais maintenant je vais tout rattraper, je te le promets, alors s'il te plaît, reste à mes côtés..."

ton cœur battit encore plus fort, alors que tu voulus tourner la tête vers lui, c'est la sienne qui tomba sur ton épaule. il s'était finalement endormi, ces nuits blanches passées à travailler avaient finalement eût raison de lui.

tu souris, restas quelques secondes à le contempler avant de finalement le hisser jusqu'à son lit.

tu refermas tout doucement la porte d'entrée et rentras finalement chez toi.

tu regardas le plafond de ton appartement, affalée sur ton canapé, le sommeil allait être long à trouver, tu le savais. il s'était passé tellement de choses en si peu de temps que tu étais perdue, noyée dans tes sentiments naissants.

tu tournas la tête vers la table à manger, le pot de farine y trônait fièrement. tu ne pus t'empêcher de sourire de nouveau, sa passion l'avait emporté sur la raison de sa première venue, et c'est ce que tu aimais chez lui.

***

991 mots, 2019.

imagines ateezOù les histoires vivent. Découvrez maintenant