random pieces of writing.

2.

Aube d'une nuit d'hiver. Oaska allait enfin rencontrer celle qu'elle aimait depuis toujours. Celle dont elle rêvait toutes les nuits.

La fille de l'autre côté du mur.

Annah était impatiente. Chaque lettre qu'elle envoyait à Oaska était un appel à la liberté, un appel à l'amour. Si son père apprenait sa fugue pour retrouver une femme qui plus est de l'autre côté du mur, elle ne serait déjà plus de ce monde.

Quatre heures trente du matin. C'est l'heure pour les deux amantes de se retrouver à la frontière : la forêt de Alès ou plus récemment appelée la frontière naturelle. Oaska peut sortir de chez elle sans problèmes, c'est une jeune femme libre. Elle est née du "bon côté" comme dirait son frère Alan.

Pour Annah c'est plus compliqué. Elle est plus visible à cause de son manteau en laine rouge. Elle s'attache les cheveux et prend le fusil de son père pour se faire passer pour un garde. La frontière naturelle est très bien surveillée. Mieux que le mur. Annah, avide de courage, choisi la voie la plus ardue. Elle atteint la pleine avec quelques difficultés : un garde a eu des soupçons mais il ne s'en ait pas préoccupé plus que ça.

Là voilà. La plaine recouverte du manteau blanc bien connu. Annah ne tient plus en place, elle a hâte d'enfin voir Oaska la fille aux cheveux d'ébène. Enfin, elle aperçoit au loin une tâche sombre qui se rapproche rapidement. C'est Oaska, c'est sûr et certain. Annah se met à courir a en perdre haleine. Des larmes de joie coulent le long de ses joues. Elle sourit. C'est le plus beau sourire du monde. Un sourire plein de chaleur, un sourire d'amour. Ça y est, elles se rapprochent dangereusement, amoureusement. Oaska aperçoit les traits de la célèbre fille au manteau couleur sang. Un nez rougit par le froid de l'hiver, des lèvres rouges comme les roses, la peau d'un blanc pur. Annah saute dans les bras de sa bien-aimée, celle qu'elle aime depuis qu'elles correspondent, celle qu'elle chérit depuis qu'elle aime sa poésie. Elles se retrouvent recouvertes par la neige. Oaska se relève. Annah l'imite. Leurs nez se touchent. Elles sourient. C'est un bonheur infini que d'être enfin avec la personne qu'on aime. Elles se détachent l'une de l'autre pour s'observer. Oaska a des traits fins et chaleureux, la peau rosie par ce moment tant attendu, excitant, exaltant. Une idée impensable, inimaginable passe par la tête de Oaska.

"Enfuie toi. Viens avec moi." Annah est perplexe. Avec un temps d'hésitation, elle finit par accepter, sans penser au danger qu'elle courra. Oaska approche ses lèvres de la bouche de Annah. Elles s'embrassent tendrement, rapprochent leurs corps rafraîchis puis collent leurs fronts. Annah sourit. C'est une nouvelle vie qui commence pour elle. Une vie bien plus heureuse que ce qu'elle imaginait. Une vie pleine d'espoir.

Un jardin d'Eden a créer, a explorer, a chérir.