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6.

« Dom ! Tul'as ? Vite, dépêche toi de sortir d'ici ! Ça va s'écrouler ! »

L'indice en main, nous pouvions déguerpir de la grotte indemnes. Mais c'est sans savoir la venue des Loups de cuir qui nous traquent. Ils sont là, avec leurs armes prêts à en découdre. Nous avions réussi à leur échapper la première fois mais nous n'aurons certainement pas droit à une seconde victoire.

Leur chef, Amaï se tient devant nous l'amulette - permettant de trouver le repaire des Sabaths et la Relique d'Émeraude - en main. Il rit à gorge déployée et se réjouit déjà de sa réussite. Il m'est impossible de trouver une échappatoire, surtout la tête à l'envers. Dom me fixe. Je vois la peur grandir dans ses iris et je commence à ressentir la même chose. Cet effroi qui me tiraille l'estomac. Nous étions si près du but ! Et tout s'effondre au dernier moment, comme à chaque quête. Aucun des douze pouvoirs ne pourra être protégé. D'abord les pupilles d'or des Ganshas, le pouvoir de voir l'avenir capturé par les Sanguinolents ces horribles créatures qui veulent diriger le monde à tout prix et qui assouvissent le peuple des Loups de cuir... Ensuite le cœur de Rubis des Dwalaï, le pouvoir de guérir ou de tuer n'importe qui, volé par ces mêmes monstres. Puis les Opales des dieux qui permettent de créer ou détruire n'importe quoi. Ce sont encore les Sanguinolents qui les ont. Ces créatures hideuses possèdent dix des pouvoirs. Ils réussiront bientôt à obtenir la Relique d'Émeraude des Sabaths qui les mènera à la douzième pierre. Ils détruiront l'équilibre instauré par nos peuples depuis des années et nous serons prisonniers de leur emprise. Je ne trouve plus de solution pour nous en sortir. Amaï se crée déjà un avenir, une utopie grâce à ses exploits. Il pense être épargné par les Sanguinolents.

« Ce que tu peux être bête Amaï ! Je souffle entre deux râles.

- Bête ? Moi ? Ce n'est pas moi qui suis attaché par les pieds ! Se moque-t-il. »

Il s'approche de moi. Il touche mon visage de ses mains crasseuses et dit.

« Tu n'es pas si mal que ça Tao. Je te trouvais très masculine mais tu as certains atouts... Je me marierai volontiers avec toi si tu n'étais pas du mauvais côté...

Je lui mords fermement la main.

- Même si j'étais de ton côté je ne me marierai jamais avec un pouilleux dans ton genre ! L'amour ne m'intéresse pas de toute façon. Seule la survie de mon peuple et des onze autres m'importe !

- Et que vas-tu faire saucissonnée comme tu l'es ?

- Moi, Tao cheffe des Vainkas, je continuerai de me battre pour l'équilibre jusqu'à mon dernier souffle ! »

A ces mots, la corde qui attache mes pieds étant un peu lâche je réussis à me détacher et a asséner à Amaï un violent coup de pied dans le ventre. Ça le met à terre pendant quelques secondes qui me permettent de détacher Dom. Je récupère l'amulette et nous courons vers la sortie de leur camp pour rejoindre la jungle. Des cris s'élèvent de l'endroit où nous étions auparavant et j'entends déjà les pas de nos ennemis se rapprocher de nous.

« Il faut trouver un endroit où se cacher !! me crie Dom

Je regarde aux alentours.

- Les arbres ! Il faut grimper !

Je fais la courte échelle à Dom puis lui donne l'amulette. Je ne grimperai pas.

- Je vais faire diversion. Ne t'inquiètes pas, je vais m'en sortir. On se retrouve devant l'arbre Oracle. »

Je recommence à courir à toutes jambes. Je les sens tout près. Je me retrouve rapidement dans une clairière. Je déteste les clairières. Une flèche m'effleure le côté gauche créant une entaille dans mon bras. Ça m'arrête dans ma course. Je sors mes dagues, prête à les affronter un par un. Un guerrier me surprend par derrière. Je le tue d'un coup sec dans le cœur. Pas de quartier, pas de pitié. Les sous-fifres d'Amaï arrivent par dizaine armés jusqu'aux dents. Prêts à me trucider. Mais je ne vais pas me laisser faire, j'ai été entraînée pour des cas beaucoup plus compliqués que ça. Je tue chaque guerrier que j'ai sous la main. Je n'en laisserai aucun vivant. Et je ne me laisserai plus marcher sur les pieds et me faire prendre les pouvoirs.