Sous un soleil d'été

Chapitre 11

-Finalement je crois que je vais vomir.

Elise regarda son fiancé inquiète à l'idée de le voir vider son estomac. C'est en observant son regard braqué qu'elle comprit que cela n'avait rien à voir avec l'alcool. Ses yeux suivirent la direction de ceux de son fiancé et elle soupira.

-Putain, souffla Emma en osant enfin détourner les yeux pour fuir ceux de Maxime.

Elle se cacha à nouveau contre le torse musclé de Thomas qui l'encercla de ses bras pour la réconforter, déposant un baiser protecteur dans ses cheveux. 

-Il faut qu'on monte dans le bateau, susurra-t-il doucement.

Elle s'écarta à regret et concentra tout ses efforts à ne pas regarder une nouvelle fois dans la direction du couple fiancé. Elle rentra la première dans la cabine du bateau où aucun siège n'était pris. Pourquoi était-ce si difficile de choisir ? Elle ne savait pas quoi faire, mais derrière elle Thomas, Maxime et Elise attendaient. Elle devait se décider et rapidement ...

-Assieds-toi à droite, lui murmura doucement le grand brun qui la serrait encore dans ses bras il y avait quelques minutes à peine.

Sans réfléchir plus longtemps elle s'exécuta. Thomas s'assit à côté d'elle, attrapant sa main gauche et enlaçant leurs doigts. Le couple passa devant eux, partant s'installer un peu plus loin dans l'habitacle. Emma détourna le regard, se plongeant dans le paysage extérieur éclairé par le soleil levé si tôt. Elle sentit alors doucement le nez du jeune homme caresser sa joue et ses lèvres déposer de délicats baisers sur sa mâchoire. Elle savait qu'elle n'avait qu'à tourner la tête pour qu'ils s'embrassent, pour que leur langue se rencontrent et qu'ils se laissent aller. Et même si une part d'elle en avait envie, elle sentait le regard de Maxime braqué sur elle, sur eux. Et elle ne pouvait pas faire ça, elle ne pouvait lui faire ça ni se faire ça à elle-même. Alors à la place elle s'enfonça un peu plus dans le siège jusqu'à reposer sa tête sur l'épaule musclée du pâtissier.

Et la jeune femme avait bien raison. Maxime ne pouvait détourner les yeux de la scène qui se jouait quelques sièges devant lui. Et même la main d'Elise qui avançait dangereusement vers son entrejambe ne pouvait rien y faire.

-Babe... souffla-t-il en la repoussant gentiment.

-Super, râla-t-elle en s'écartant.

Alors pour s'excuser il posa une main rassurante mais immobile sur sa cuisse. C'était pour la rassurer sans montrer plus d'envie qu'il n'en avait vraiment. Et cela sembla lui convenir puisqu'elle appuya son front contre la vitre et focalisa son attention sur les remous dans l'eau provoqués par le moteur du bateau. Tout cela sans décrocher un mot de tout le trajet.

Ils arrivèrent enfin sur leur île et descendirent à tour de rôle. S'ils avaient pu s'éviter en s'installant à l'écart l'un de l'autre dans le bateau, les jeunes gens faisaient désormais le chemin jusqu'à la maison en silence, marchant les uns à côté des autres. Tous étaient conscients d'à quel point ce silence était lourd et inconfortable, mais personne n'avait les mots pour le briser. Ils arrivèrent devant la porte d'entrée et Maxime et Elise se jetèrent un regard surpris: aucun n'avait de clé et pas une fois ils n'avaient pensé à ce détail lorsqu'ils avaient décidé de rentrer. Heureusement Emma y avait pensé et elle sortit le trousseau de son petit sac. Après deux tours la porte s'ouvrit et ils regagnèrent tous l'intérieur de la villa, toujours dans la même ambiance gênée. La mannequin ne s'attarda pas au rez-de-chaussée et gravit rapidement les marches jusqu'à sa chambre, suivie par son futur mari. Il s'interdisait de se retourner pour voir ce que faisaient sa précieuse Emma et Thomas derrière lui. Mais lorsqu'il entendit l'escalier menant au deuxième étage craquer deux fois, il sût. La chambre à côté de la sienne serait vide ce soir.