-Ça suffit vous deux !
Emma et Maxime se figèrent. Leurs poitrines se soulevaient à un rythme rapide. Ils n'avaient pas réalisés que ce n'était plus de simples paroles mais des cris qu'ils avaient échangés. Le visage de la jeune femme était humide et de nouvelles larmes s'accrochaient à ses yeux. Ils étaient essoufflés, dépassés par l'intensité de la conversation qu'ils venaient d'avoir. Et aucun n'arrivait à trouver le courage de détourner le regard pour voir qui était à la porte. Ils savaient qu'ils n'étaient pas seuls. Mais affronter les autres était bien plus dur que d'affronter le regard de l'autre. Parce que malgré toute la colère et la tristesse qu'ils pouvait lire dans leurs yeux, il y avait aussi quelque chose de rassurant dans ces pupilles si familières.
-Emma ? Maxime ?
Ils finirent par briser leur connexion visuelle pour porter leur attention sur Luca qui venait de les interrompre pour la seconde fois, avec une voix plus calme cette fois-ci. Et bien évidemment il n'était pas seul dans l'encadrement de la porte. Derrière lui se tenait Millie encore vêtue de sa robe de soirée, ainsi que Thomas et Elise en pyjama. Génial.
-Il est même pas sept heures du matin. C'est pas possible là... Vous pouvez pas vous engueuler et hurler dans la maison comme ça, déclara d'une voix posé le grand-frère.
Personne n'osait parler et Emma et Maxime se sentaient comme deux enfants qui étaient en train de se faire sermonner.
-On s'est laissé un peu emporter ... avoua le jeune homme en jetant un coup d'œil à la jolie blonde qui tenait encore fermement son mug.
-On a tous bien entendu ça, souligna le grand châtain. Et c'est moi qui vous ai amené tous les deux ici, alors s'il faut je demanderai à l'un des deux de partir. Parce que vous pouvez pas vous comporter comme ça tous les jours.
Il conclut avec sérieux, ce qui ne lui ressemblait pas tant et s'éloigna, suivi par Millie. Il ne restait donc plus que Thomas et Elise. La situation était gênante et personne ne savait trop comment agir. Alors Emma se lança en prenant la défense de Maxime.
-N'en veux pas à Ma, Elise, c'est moi qui lui ai demandé à ce qu'on se parle quand on s'est croisé dans le couloir tout à l'heure. C'est pas de sa faute, déclara-t-elle avec aplomb.
Le photographe ne quittait pas sa précieuse Emma des yeux, touché qu'elle le couvre pour lui éviter des problèmes. Même si au fond il savait que ce n'était pas du tout ce qu'elle avait à faire. Pas alors qu'il y avait toute cette ambiguïté entre eux. Emma se retourna alors qu'elle quittait la pièce et après un bref coup d'œil à celui qu'elle avait tant aimé, elle s'adressa à sa fiancée:
-Je sais pas ce que t'as entendu mais Ma n'est plus comme ça. T'aurais tort de le juger sur ce qui s'est passé entre lui et moi.
Elle n'esquissa pas de sourire, rien qui aurait pu nuancer son assurance et son affirmation, et elle retourna dans sa chambre la tête haute. Thomas quitta la cuisine mais ne la suivit pas, il se dirigea au salon où il trouva refuge sur le canapé. Élise et son futur mari étaient à présent seuls dans la pièce. Il soupira, appréhendant ce qui allait arriver, et s'approcha de l'évier pour y vider la fin de sa boisson désormais bien froide.
-Est-ce que je dois la croire ? demanda doucement la québécoise avec son accent qui avait tant charmé le photographe.
Il prit une grande inspiration et hocha la tête.
-Ouais, c'est vrai.
-Mais... T'as-tu des doutes sur nous ? voulut-elle savoir la voix tremblotante.
-Babe... C'est toi que j'aime, déclara-t-il en s'approchant pour la serrer fort dans ses bras.
Il encercla son corps mince de ses bras forts et embrassa son front. Il était peiné de la voir si triste. La colère de la veille n'était plus et la mannequin était désormais en proie au doute. Elle craignait que son homme ne soit plus sûr de ce qu'il souhaitait vraiment et rien qu'à cette pensée les larmes se faufilèrent jusqu'à ses yeux.
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Sous un soleil d'été
RomanceDans la capitale norvégienne, les journées s'allongent considérablement une fois l'été arrivé. Lorsqu'Emma arrive à Oslo pour rejoindre son frère Luca pour les vacances le soleil brille déjà plus de dix-huit heures par jour. La mer est fraiche et l'...