•Prologue•

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— Papa ! s'exclama la petite fille en montant quatre à quatre les escaliers.

De ses jambes frêles, la petite fille âgée de 11 ans à peine courrait, ses cheveux couleur de neige volant dans l'air.

Elle croisa une autre tête blonde, son frère jumeau Drago, qui l'intercepta et essaya de lui voler le courrier qu'elle tenait dans ses mains.

— Donne le moi ! ordonna le garçon.

Malgré les efforts de la petite pour garder son précieux butin, le garçon réussit à s'en emparer et le leva haut en l'air, là où la petite Iris ne pouvait pas l'atteindre.

— Je l'ai eu avant toi ! disait-elle en sautillant pour récupérer le courrier. C'est pas juste !

Son frère rit de sa petite taille et elle le poussa, ce qui le fit tomber au sol, le courrier éparpillé. Aussitôt atterri sur le sol en bois, elle le prit de ses deux mains et repartit de plus belle, courant à toute vitesse.

Elle continua sur sa lancée jusqu'à une grande porte qu'elle poussa de toute la force qu'elle possédait et entra dans la pièce en s'exclamant :

— Papa regarde ce que le hibou a apporté !

Cette fois-ci une autre tête blonde se retourna en haussant un sourcil d'un œil interrogateur :

— Et de quoi s'agit-il mademoiselle ? demanda Lucius Malefoy en s'avançant vers sa fille.

Il se baissa à sa hauteur et prit le courrier que lui tendait la petite qui souriait de toutes ses dents. Ouvrant lentement l'une des lettres où était inscrit l'emblème de l'école de sorcellerie Poudlard, le père s'amusait de voir sa fille se mettre sur la pointe des pieds pour regarder ce qu'il y était écrit.

Une fois ouverte, il sortit et déplia le papier en faisant mine d'être interloqué.

— "Chère Miss Malefoy... commença Lucius d'une voix assurée.

Il jeta un regard vers Iris qui regardait toujours la lettre avec impatience et continua sa lecture :

... Nous avons le plaisir de vous informer que vous bénéficiez d'ores et déjà d'une inscription au collège Poudlard. Vous trouverez ci-joint la liste des ouvrages et équipements nécessaires au bon déroulement de votre scolarité. La rentrée étant fixée au 1er septembre, nous attendrons votre hibou le 31 juillet au plus tard. Veuillez croire, chère Miss Malefoy, en l'expression de nos sentiments distingués. Minerva McGonagall, Directrice-adjointe."

Après avoir fini de lire la lettre, il la replia et examina la réaction d'Iris qui, contrairement à ce qu'il pensait, arborait un regard triste. Inquiet, il s'abaissa à nouveau à sa hauteur et lui demanda pourquoi elle n'était pas heureuse d'aller à Poudlard.

— Ça veut dire que je vais devoir partir ? lui demanda-t-elle.

— Oui. Et Drago aussi.

— Mais tu vas être tout seul...

Amusé par sa réplique, il sourit en posant une main sur la tête blonde de sa fille :

— Être seul est une chose qui m'est familière, tu n'as pas à t'inquiéter de cela. Je suis sûr que tu te plairas à Serpentard, affirma-t-il avec fierté.

Elle leva ses beaux yeux verts sur lui avec une lueur de panique dans le regard et s'agita dans tous les sens :

— Et si je ne vais pas à Serpentard ? Tu seras triste ?

Lucius fut étonné des propos de sa fille et y réfléchit rapidement. Il ne pouvait pas lui dire qu'il était absolument hors de question qu'elle et Drago aillent dans une autre maison que celle du serpent : les Malefoy allaient dans la même maison depuis des siècles. Malgré tout, il ne se voyait pas dire à sa fille qu'il voulait qu'elle soit à tout prix à Serpentard ; non seulement ce serait choisir à sa place -bien qu'il soit son père-, et ce serait la rendre à la fois triste et honteuse si finalement le Choixpeau se décidait à la mettre chez les Serdaigles ou chez les Poufsouffles... ou encore pire ! Chez les Gryffondors !

— Si le Choixpeau décide de t'envoyer dans une autre maison que Serpentard, c'est que cette autre maison te correspond mieux. En tout cas, même si Serpentard est une noble maison et la plus... admirable, je serai ravi pour toi quoi que le Choixpeau fasse.

Elle lui sourit en retour et se retourna lorsque Drago arriva, essoufflé, et la pointa du doigt en s'exclamant :

— Tu n'avais pas le droit de faire ça ! Lorsqu'enfin j'aurai ma propre baguette, tu regretteras de t'en être prise à moi ! Espèce de...

— Cela suffit ! ordonna le maître de maison. Dobby !

Un pop retentit soudainement, laissant apparaître une frêle créature aux grandes oreilles et aux yeux globuleux : un elfe de maison.

— Oui, Maître ?

— Ramène Iris et Drago dans leurs chambres, tout de suite.

Les deux jeunes gens ne se firent pas prier, l'elfe non plus, et déguerpirent aussitôt, craignant les représailles. Et c'est non sans un regard hautain pour l'elfe et sa sœur que Drago quitta la pièce, énervé.

Lucius soupira et alla s'asseoir dans son fauteuil fétiche en se servant un verre de Whisky Pur-Feu. Dans très peu de temps, ses deux uniques enfants allaient s'en aller et bien qu'au départ il ne les voyait que comme la prochaine génération des Malefoy et ne leur accordait pas plus de considération qu'à un de ses lévriers Irish Greyhounds, il s'était attaché à eux -à son plus grand regret- et pouvait presque les séquestrer au Manoir pour qu'ils restent avec lui.

Il avait peaufiné leur éducation au millimètre près, les préparant à un destin tout tracé, et bien que les deux se prenaient au jeu, il savait que le plus dur était à venir. Drago était certes capricieux -et cela n'allait pas s'arranger avec le temps- mais Lucius finirait par lui faire comprendre qui était vraiment le maître des lieux. Quant à Iris... il avait quelques doutes à son sujet. Tout d'abord, elle n'avait pas le sale caractère dont son frère avait hérité. Elle était plus calme, plus réfléchie, et plus ouverte à d'autres possibilités. Avec un caractère pareil, il était peu probable qu'elle aille à Serpentard, et il le savait.

Sa fille adorée avait tout pour réussir et il ne s'inquiétait pas pour sa scolarité à Poudlard. C'est la suite, en revanche, qui lui faisait peur : en tant que fille de Sang-Pur, elle devait être mariée à un Sang-Pur dès la fin de sa scolarité afin de perpétuer une lignée et ce, même sans son accord. De plus, on parlait toujours du Survivant à tout bout de champ et de son « exploit » face au Seigneur des Ténèbres. De cela, Lucius vivait dans une perpétuelle crainte de revoir son Maître resurgir...

•~•~•

Contrainte de rester enfermée dans sa chambre à cause de son frère, Iris s'assit par terre en réfléchissant, ne sachant que faire. Drago avait certes été odieux de l'accuser d'une chose si insignifiante mais elle était incapable de lui en vouloir : elle l'aimait beaucoup trop pour ça. On lui avait déjà dit qu'elle ne devait pas s'attacher à tout le monde car certains ne le méritaient pas, mais elle ne voulait pas que les gens pensent être détestés.

Néanmoins, depuis quelques temps, elle avait vu le caractère de son jumeau changer au point de refuser de faire des choses avec elle, ce qu'il ne refusait jamais avant. « Il est comme ça depuis que Père lui a parlé l'autre jour. » se répétait-elle encore et encore.

Elle était excitée d'aller à Poudlard, comme tout enfant de sorcières et de sorciers l'était. Mais elle avait comme un mauvais pressentiment : ce genre de pressentiment qui vous dit de prendre garde à tout ce qui vous entoure et de rester avec ceux que vous aimez.
La rentrée allait s'annoncer grandiose -de par l'entrée de Harry Potter dans le monde des sorciers- et ça, tous le savaient déjà, même Iris Malefoy.

« Je les rendrai tous fiers de moi. » se dit-elle dans le plus grand des silences.

Iris MalefoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant