•Chapitre I : Bois de cerisier et ventricule de dragon•

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Sur le célèbre Chemin de Traverse, où sorciers et sorcières se profilaient à perte de vue, les Malefoy avançaient d'une démarche arrogante et assurée. Certains s'écartaient même de deux mètres lorsqu'ils passaient un peu trop près. D'autres baissaient la tête, par peur sans doute, tandis qu'Iris les regardait avec un air désolé sur le visage. Pourquoi avaient-ils si peur d'eux ?

— Arrête de faire cette tête là, tu vas finir à Poufsouffle ! s'indigna Drago en esquissant une moue de dégoût.

Sans pour autant s'arrêter, le père se tourna vers eux dans une expression de réprimande, leur ordonnant qu'ils avancent sans un mot. Ils se turent alors, marchant la tête baissée.

Ils allèrent à Gringotts récupérer de quoi payer leurs fournitures -et les deux enfants étaient restés émerveillés par les montagnes de gallions qui remplissaient les coffres de la famille Malefoy-, chez Fleury & Bott acheter des livres flambants neufs, mais aussi chez Madame Guipure, prêt-à-porter pour mages et sorciers, où la jeune Malefoy avait paniqué à la vue de leurs vêtements scolaires déjà ornés des couleurs de Serpentard. « Nous ne sommes pas même sûrs de ce que le Choixpeau nous dira ! » avait-elle pensé.

Cependant, elle avait gardé ses pensées pour elle, mieux valait ne pas s'attirer les foudres de sa famille. Bien que cette dernière n'était plus très grande - ils n'étaient plus que 4 à porter le nom de Malefoy, sa mère étant morte en couches-, ils devaient absolument éviter toute querelle inutile pour une simple histoire de maison. Son père avait bien des cousins et des cousines du côté de la famille Black mais Iris les trouvait étranges et austères. Et puis, sa grand-mère était partie vivre en Amérique depuis sa naissance et passait tous les Noël leur rendre visite.

En soit, ils n'étaient que peu et même lorsqu'ils croisèrent Narcissa Black en ressortant de la boutique de vêtements, Iris ne put mettre un sourire sur son fin visage de poupée.

La sorcière, toujours pas mariée, était considérée comme la honte de sa famille mais elle restait pour le moment la seule héritière légitime des Black à ne pas être déshéritée ou à Azkaban. Les cernes creusaient son visage qui, selon Iris, avait dû être celui d'une jolie jeune femme autrefois. Ses cheveux bruns parfois parsemés de mèches blondes ne faisaient qu'encadrer ce pauvre minois impassible.

Elle les regarda tous les trois tour à tour puis ses yeux croisèrent ceux de Lucius Malefoy :

— Narcissa, salua-t-il poliment. Quel bon vent t'amène ici ?

Iris leva la tête vers elle et crut voir dans son regard une lueur de colère et d'agressivité. Elle ne lui avait pourtant rien fait, si ce n'est faire partie de sa famille. Mais ça, peut-être qu'Iris n'en avait jamais décidé non plus.

— Rien d'important mais je vois que la rentrée approche. Serpentard va peut-être pouvoir acquérir des sorciers compétents, dit-elle avec ironie. Mais sache que si tu manques de compagnie, je passerai au Manoir quand le temps me le permettra, rajouta-t-elle avec un sourire plaqué sur le visage.

Lucius haussa un sourcil, perplexe, avant qu'elle ne parte dans un mouvement de cape élégant. Drago interrogea son père mais celui-ci l'ignora royalement. Iris trouvait cette femme plus que bizarre et elle était bien heureuse de ne pas la croiser tous les jours.

— Dépêchons-nous, nous devons aller chercher vos baguettes, les précipita leur père en se dirigeant déjà vers Ollivander.

Quand ils pénétrèrent dans la manufacture, ils ne virent qu'un dédale de boîtes rangées les unes sur les autres, donnant l'impression qu'au moindre choc tout s'écroulerait au sol dans un vacarme assourdissant.

Un homme aux cheveux gris en pagaille se présenta à eux et Iris en déduisit qu'il s'agissait d'Ollivander. En effet, il travaillait seul avec ses baguettes pour seule compagnie. Il les salua de la manière la plus extravagante qui soit, ne cessant de flatter ces sang-purs dont la réputation n'était plus à faire. Il s'émerveilla quand il vit qu'il ne devait non pas trouver une baguette mais deux ! La tâche se révéla de suite plus compliquée...

— Voilà qui risque de me poser problème, il est particulièrement ardu de trouver des baguettes pour des jumeaux. En général, il ne suffit que de deux baguettes quasi voire totalement similaires, or, vous êtes des personnes plus que particulières, sans vouloir vous offenser. Je doute que vous faire essayer de quelconques baguettes serait productif, il faut choisir la perfection, la perle rare !

Ollivander s'affairait dans sa boutique à placer et replacer plusieurs dizaines de boites, parlant à lui même, cherchant avec enthousiasme et inquiétude.

Iris ne voyait pas l'intérêt d'avoir la même baguette que son frère : ils ne pouvaient tout simplement pas avoir la même personnalité. Car même si elle n'était pas savante, la jeune fille savait qu'une baguette avait, à quelques points près, une certaine ressemblance avec son sorcier. Et bien évidemment, elle savait plus que tout qu'elle et Drago n'étaient pas destinés à avoir la même personnalité : là où celui-ci se montrait arrogant et tout permis, Iris ne se contentait que d'écouter et garder ses idées pour elle. Bien que son éducation l'avait préparée à cela pendant onze ans déjà, cela durerait jusqu'à ce qu'elle n'habite plus dans le manoir familial.

— Peut-être que des baguettes similaires à la vôtre Monsieur Malefoy les choisiront, dit le vendeur en tenant entre ses mains quelques boîtes qu'il posa sur le comptoir.

Le patriarche semblait s'impatienter du temps que le vieil homme prenait pour trouver de simples bouts de bois pourtant si importants.

— Ou peut-être devrais-je essayer de... ?

Ollivander sembla avoir une idée de génie et revint une nouvelle fois avec deux boîtes couvertes de poussière. Il les ouvrit une à une et les donna aux enfants Malefoy.

— Aubépine, crin de licorne, 34 centimètres et demi, relativement souple ; cerisier, ventricule de dragon, 34 centimètres, légèrement rigide. Faites donc le geste, leur dit-il en s'écartant légèrement.

Tandis qu'Iris regardait sa baguette avec admiration, Drago ne se fit pas prier et lança un Serpensortia à la gauche d'Ollivander. Une vipère en sortit alors, sifflant et rampant sur le sol de la boutique, sous l'expression paniquée du fabricant de baguettes et le sourire fier de Lucius Malefoy. Cependant, Ollivander mit fin au sortilège d'un léger Finite Incantatem puis déclara d'un rire nerveux :

— Je pense que c'est la bonne. À vous, Miss.

Iris leva son regard émeraude vers lui puis retourna à la contemplation de sa baguette. Contrairement à son jumeau, elle baissa juste sa baguette d'un coup sec qui fit virevolter plusieurs papiers qui traînaient par là.

— Parfait, mon intuition s'est révélée exacte. J'espère que vos baguettes vous suivront et vous accompagneront pendant plusieurs années. Et surtout, si vous doutez d'elles, n'oubliez jamais que la baguette choisit son sorcier.

Et sur ces derniers mots de la part de Garrick Ollivander, ils s'en allèrent comme ils étaient entrés, la mine froide et sans expression. Ce que les Malefoy ne savaient pas, c'est qu'au moment où ils franchirent le pas de la porte, le sorcier murmura pour lui-même :

— J'espère ne pas m'être trompé, parfois certaines actions sont irréversibles...

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Hello!
Après quelques temps à avoir rédigé les prochains chapitres, voici le second.
J'espère qu'il vous plaira et bien sûr, n'hésitez pas à me donner votre avis! :)

P.S: le chapitre 3 sortira cette semaine si tout va bien.
Bonne journée à vous tous !

The_Slytherin_Girl 🐍

Iris MalefoyOù les histoires vivent. Découvrez maintenant