Iris Malefoy

•Chapitre II: Le Quai 9¾ : direction Poudlard•

Pour la première fois de sa vie, Iris mettait les pieds à la gare de King's Cross. C'était une sensation étrange, surtout lorsque l'on savait que pendant les 6 prochaines années, c'était à cet endroit qu'allait débuter chaque année scolaire.

Bien que son père lui en avait déjà parlé, il lui semblait que la gare de King's Cross -ainsi que le Quai 9¾- était un mythe: mais c'est bien à cet endroit qu'elle se présentait aujourd'hui.

Des dizaines de moldus couraient dans tous les sens, pressés, espérant ne pas rater leur train. Iris ne pouvait pas s'empêcher de les observer avec étonnement et fascination: elle n'avait pas vu beaucoup de moldus dans sa vie mais selon son père ils n'étaient que des «gens inintéressants, inutiles et idiots à souhait». Elle se rendit vite compte qu'ils n'étaient pas si différents -à part ne pas avoir de pouvoirs magiques bien sûr- mais mieux valait qu'elle garde ses pensées pour elle, ou mieux, qu'elle les oublie. Son rang ne lui permettait pas de penser des choses pareilles; c'était totalement inacceptable!

Elle se concentra plutôt sur le moment présent, lorsque Drago la tira brusquement par la manche pour passer à travers le mur en face d'eux. Elle retint sa respiration durant le passage et ne souffla qu'après avoir détaillé avec émerveillement la grande locomotive rouge qui patientait sagement sur les rails.

Le Poudlard Express était aussi brillant qu'elle se l'imaginait, si bien qu'elle aurait pu y voir son reflet. Dans cette allée-ci de la gare, tenue secrète aux yeux du reste du monde, ceux qu'elle pouvait appeler ses semblables semblaient enfin à leur aise. Parmi les sorcières et sorciers aux chapeaux pointus, baguette à la main, il était difficile de reconnaître quelqu'un.

Toute cette foule mettait cependant la jeune fille mal à l'aise, si bien qu'elle en avait les mains moites. Elle jeta un œil à la cage de son hibou grand-duc -qu'elle avait nommé Hermès- et lui dit alors, comme s'il pouvait la comprendre:

- Je trouve cet endroit beaucoup trop bruyant. Je regrette presque d'avoir quitté le manoir...

Il ne répondit pas mais ses grands yeux dorés la regardaient fixement. L'heure d'embarquer arrivant peu à peu, ils s'immiscèrent dans la masse afin de se décharger de leurs bagages.

D'un coup de baguette, une sorcière responsable du train s'empara des valises des jumeaux et les fit voler jusqu'à l'intérieur de la soute à bagages. Il en fut de même pour leurs hiboux qui protestèrent quand un rat se faufila entre les différentes cages, suscitant l'agacement des personnes pressées d'en finir avec tous ces rangements.

Lorsqu'un rappel du départ prévu dans dix minutes fut annoncé, les trois Malefoy s'écartèrent le long des wagons de la locomotive. Il n'en fallut pas plus que leur simple présence pour attirer le regard des gens, en particulier ceux des Sang-Purs déjà attelés à dire au revoir à leur chère progéniture -quoique de manière très froide.

Une troisième année de Serpentard repoussait avec peine une femme qui tentait de la serrer dans ses bras. Elles avaient le même visage et il ne faisait aucun doute qu'elles étaient mère et fille. Elles parurent familières à Iris mais il lui était impossible de se souvenir où elle les avait déjà vues.

Un peu plus loin, elle distingua la face dédaigneuse de Pansy Parkinson et celle, effrayante, de son géniteur. Cet homme avait toujours été effrayé la jeune Malefoy qui, quand elle était plus jeune, était persuadée que c'était un vampire.

Plein d'autres enfants de Sang-Purs allaient faire leur rentrée à Poudlard pour la première fois et cela les effrayait quelque peu. Ils ne le montraient pas mais Iris le savait, puisqu'elle ressentait elle aussi cette appréhension. Se plairait-elle là-bas? Aurait-elle des amis? De bonnes notes? Tant de questions pour une si petite tête déjà bien remplie par des tas de choses qu'elle ne comprenait pas. Mais surtout: finirait-elle à Serpentard comme tous les membres de sa famille avant elle? Elle avait déjà imaginé toute sa scolarité dans ladite maison, il ne pouvait en être autrement. Personne ne l'accepterait, sa famille ne l'accepterait pas.