La vie d'un calice de Kelokelo

Chapitre seize : Accepter ses actes

Il crut cauchemarder pour de bon lorsqu'il vit la prochaine personne qui se trouvait devant lui. Dolorès Ombrage en personne.

Là, il déclarait forfait.

Politesse ou pas, il était hors de question qu'il danse avec cet immonde personnage qui avait voulu user du Doloris sur lui.

Non, non et non !

Il entendit dans la seconde une voix amusée dans son oreille :

- Enfin disponible pour moi ?

- Sev ! S'exclama-t-il en se tournant vers lui avec un grand sourire. Bien sûr !

Un toussotement arrêta brutalement les pas d'Harry, mais il se sentit aussitôt vigoureusement tiré et enlacé par Severus qui lui siffla aux oreilles :

- Fais plutôt semblant de n'avoir rien vu, ni entendu !

Ce qui immanquablement fit pouffer Harry.

Les têtes commencèrent à se tourner vers eux sans qu'Harry en eut conscience. C'était en effet la première fois de la soirée qu'Harry se détendait complètement et se laissait aller à la musique. Il laissait enfin éclater toute la joie d'un adolescent qui dansait sans réserve. Il s'accordait parfaitement avec Severus qui le menait avec dextérité. Il y eut bien quelques murmures étonnés, surtout parmi les amis d'Harry, en constatant que leur ancien professeur de potions dansait de telle façon, mais il y eut surtout une certaine prise de conscience qu'Harry pensait chaque mot de son discours lorsqu'il avait parlé de l'amour qui le liait à Severus.

Ce n'était pas juste des mots, c'était la stricte vérité.

Amour qui devint encore plus évident lorsque le premier slow de la soirée commença. Même Trelawney aurait pu deviner qu'il était hors de question qu'Harry change de bras pour le danser.

Ils étaient aussi proches que possible l'un de l'autre, sans pour autant que la bienséance ne puisse s'en offusquer. Harry avait posé ses mains sur les épaules de Severus, tandis que ce dernier avait croisé les siennes sur les reins de son compagnon. Ni trop haut, ni trop bas.

- Tu sais que Fudge est en rage par chacune de tes actions ? Attaqua Severus avec un petit sourire.

- Pourquoi ? S'étonna Harry.

- Récapitulons : tu vas l'obliger à ressortir le dossier de Black, et avec les preuves que j'ai accumulées, il n'a aucune chance d'éviter de déclarer son innocence.

- C'est vrai ?

- Oui, Harry. Black sera innocenté, au moins de la trahison de tes parents ...

- Ce qui te fait sauter de joie au plafond à ce que je vois ...

- Je ne suis pas mécontent, si ça te fait plaisir, et je sais que c'est le cas. Mais cela n'empêche rien à ce qui s'est passé entre nous à Poudlard !

- Je sais. La prochaine fois que Sven et Mark viennent chez nous, Remus viendra aussi pour que j'essaye de comprendre ...

- Ensuite, pour en revenir à Fudge, tu as dit le minimum sur le rôle du ministère dans la bataille.

- Normal ! Il a fait le minimum, il a les remerciements minimum ! Surtout après m'avoir traité de menteur pendant plus d'un an et m'avoir fait subir Ombrage !

- Pour continuer, tu as eu l'audace d'énoncer à haute et intelligible voix la raison pour laquelle nous nous sommes liés. En évitant de prononcer tous les mots, ce qui est parfait, car il ne sait toujours pas tout.

- Et en quoi cela l'ennuie ?

- Parce qu'il aura bien plus de mal à tenter de nous séparer, puisque tout le monde sait maintenant que tu veux rester avec moi ! Et pour terminer, tu arrives à sous-entendre que son décret sur les créatures dangereuses est une imbécillité. En un nombre de mots tout à fait restreint. Tu étais vraiment inspiré ce soir, dis-moi ?