Chapitre trente-trois : Où la passion dépasse la peur...

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Dès qu'ils furent seuls dans la chambre qu'ils partageaient chez Mark et Sven, Severus sentit Harry se tendre avant de s'éclipser dans la salle de bain. Les dix minutes qu'il y passa lui semblèrent bien longues, mais il ne fit aucun commentaire lorsqu'il en sortit. Il se contenta de tapoter doucement la couette à côté de lui.

Harry était assez mortifié de sa réaction, mais, malgré la potion calmante qu'il avait encore prise ce soir, il était anxieux. Encore plus qu'au Square Grimmaurd, car il reprenait malgré tout des forces, et redoutait les avances éventuelles de Severus. Néanmoins, il posa sa nuque sur le bras de son compagnon comme à son habitude, mais uniquement après avoir remonté la couette sur lui. Il fut surpris lorsqu'un doigt léger redessina lentement les courbes de son visage. Ses doigts se refermèrent instinctivement sur le bras qui lui prodiguait cette caresse et Severus haussa immédiatement un sourcil interrogateur.

- C'est bon, souffla Harry doucement.

- Alors, ferme les yeux pour savourer.

Harry fit ce qui lui était demandé et se concentra sur les sensations légères provoquées par son compagnon. Il sentit au bout d'un moment un souffle chaud remplacer le doigt, et ne put s'empêcher de sourire de bien-être.

Enfin, il sentit des lèvres venir effleurer les siennes. Légères, taquines, elles caressaient sans hâte, sans exigence. Instinctivement, il entrouvrit la bouche pour permettre l'approfondissement du baiser. Mais, contrairement à ce qu'il pensait, Severus explora longuement le contour de ses lèvres avec sa langue, avant de demander, presque timidement, l'accès à sa bouche. Harry gémit en posant sa main sur la nuque de son amant, l'encourageant de fait à poursuivre ce qu'il avait commencé.

Lorsque Severus mit fin au baiser, Harry n'avait envie que d'une seule chose : que cet instant de pure douceur ne s'arrête jamais. Il se tourna sur le côté pour être plus près encore de son compagnon. La voix grave de Severus chuchota enfin à son oreille :

- Il n'y a pas si longtemps, quelqu'un a murmuré dans mon oreille qu'il ne s'agissait pas d'une question de dominant ou de dominé, mais d'une question de donner du plaisir à l'autre. C'est exactement ce que je veux, Harry : te donner du plaisir, rien que du plaisir.

- C'est juste que ... Ca a été si ... horrible ...

Severus se contenta de resserrer son étreinte sans rien dire. Il trouvait particulièrement stupide les personnes qui répondaient « Je sais, je sais », alors même qu'elles n'avaient jamais subi la même épreuve ! Il se contenta de tracer des cercles avec sa main dans son dos pour l'apaiser. Et il comprit parfaitement le signal lorsqu'Harry tourna légèrement son corps sans bouger sa tête : son cou était totalement découvert. Severus s'abreuva lentement. Il ne pouvait pas encore boire tout son saoul compte tenu de la faiblesse d'Harry, mais il tenait à ce que cette forme d'intimité soit la plus longue possible.

Il le regarda ensuite sombrer facilement dans le sommeil. Le désir n'allait pas revenir aussi rapidement qu'il l'aurait souhaité chez Harry, mais au moins, il ne refusait pas le contact physique. Il savait que c'était déjà beaucoup. Il n'avait pas vraiment eu à séduire son compagnon, puisqu'Harry s'était plutôt jeté à son cou en juillet dernier, il allait le faire maintenant.

Le week-end chez Sven et Mark fit beaucoup de bien à Harry. Physiquement, il semblait avoir passé un cap, il ne ressentait plus aucune séquelle des tortures subies et Severus avait cessé de lui passer les différents baumes sur le corps. Moralement, il en était étonné, mais parler de sa captivité avec Mark le soulageait. Cela n'enlevait rien à sa douleur, mais il arrivait petit à petit à se faire à l'idée que c'était bien lui la victime, qu'il n'avait rien voulu de tout cela, et qu'il n'avait en aucune manière aguiché Pettigrew. Il commençait aussi lentement à accepter à nouveau le regard de Severus sur son corps nu, et à ne pas craindre qu'il lui saute dessus à chaque instant.

La vie  d'un calice de KelokeloOù les histoires vivent. Découvrez maintenant