La vie d'un calice de Kelokelo

Chapitre trente-huit : Carolina

Harry et Severus se plongèrent avec plus ou moins de bonheur dans leurs nouvelles carrières respectives. Harry se délectait de son travail, chaque jour il devait trouver comment avancer, avec ses collègues, dans les enquêtes, le tout sans être repéré comme anormal par les moldus. De son côté, Severus était un peu moins joyeux, car Scrimgeour usait sans complexe de sa capacité en potions et en magie noire pour le faire intervenir à tout bout de champ dans les missions des autres, ce qui était fort désagréable pour tout le monde.

Au bout d'un an et demi, il finit même par lui demander d'être affecté avec Harry car il en avait assez d'être exploité de la sorte. Oui, il faisait les potions plus vite que les autres et alors ? Si certains voulaient prendre le temps de brasser certaines potions complexes, ils en avaient le droit, non ? Mais Scrimgeour lui refusa ce transfert, arguant qu'il était beaucoup plus utile du côté sorcier que du côté moldu. Severus ne dit rien, mais n'en pensait pas moins. Il savait désormais qu'il pouvait travailler dans un tout autre domaine qu'Harry sans que cela n'influe sur le lien, il devrait donc attendre patiemment que ses cinq ans d'engagements dans la brigade d'auror soient terminés, ensuite, il négocierait nettement plus ferme, avec sa démission à la clef si Scrimgeour ne voulait rien savoir !

En ce début juillet, à la veille de ses vingt-trois ans, Harry rentrait tout juste d'un après-midi passé au Terrier pour les préparatifs du mariage de Ron et Hermione. Ils avaient voulu attendre que la jeune femme soit également diplômée pour convoler, et c'était chose faite, avec les félicitions de la faculté de médicomagie. Il aurait bien passé la soirée à discuter avec eux, et le reste de la famille Weasley, mais Severus l'attendait Square Grimmaurd pour recevoir son filleul et la jeune femme qui venait avec lui. Lorsqu'il lui avait dit ça, Harry avait haussé un sourcil et dit :

- Ah ? Qu'est-ce qu'elle a de spécial celle-là ?

En effet, avec son métier l'amenant à voyager, son physique agréable et sa fortune renommée, Drago ne se privait pas pour enchaîner conquête sur conquête. En revanche, lorsqu'il venait chez eux, ou lorsqu'il les recevait au manoir, ils n'avaient jamais vu l'ombre d'une femme dans son sillage.

Severus avait haussé les sourcils en signe d'ignorance, mais lui avait simplement signifié qu'il ne souhaitait pas le voir rentrer pas trop tard. Harry s'était un peu fait prier pour la forme, jusqu'à obtenir sa dose, à son avis nécessaire et suffisante, de passion et de caresses.

C'est la raison pour laquelle il arriva chez lui quinze minutes avant sept heures, certain que Drago ne serait pas là, car il était toujours exactement à l'heure, ni en retard, ni en avance. Il avait ainsi le temps de prendre une douche rapide avant l'arrivée de leurs invités.

Lorsque la sonnette retentit, il laissa Severus aller ouvrir comme à l'habitude, et se tint sur le pas de la porte du salon. Ce qui le dérouta au premier abord fut la soudaine tension des épaules de son compagnon lorsque la porte fut ouverte, avant même qu'une parole soit prononcée.

- Bonjour, Severus, commença Drago. Je te présente Carolina Kant. Carolina, mon parrain Severus Rogue.

- Bonjours, Drago. Bonjour, Mlle ... Kant.

- Bonjour ... M. ... Rogue ...

Harry entendit à peine ces mots prononcés d'une voix étranglée.

Il n'en comprit la raison que lorsqu'il vit la jeune femme qui accompagnait Drago : que faisait donc la jeune sœur de Mark ici ? En compagnie de Drago ? Sous le nom de Kant ? Alors qu'elle était censée être avec une amie pour attendre sagement son anniversaire ?

Il croisa le regard impassible de Severus par dessus la tête de Carolina qui ne savait plus ou se mettre. Seul Drago semblait inconscient de ce qui se passait, mettant le mutisme sur le choc de Carolina de se retrouver dans la demeure du Sauveur du monde sorcier.