Chapitre 5

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- Chaud, chaud, chaud ! On s'écarte ! Cria Alessandro, deux plateaux de plats en main.

Jilian, qui était dans son chemin, un plateau de verres vides en main, fit un pas sur le côté de justesse, évitant la portant western qui amenait en cuisine. Alessandro était le plus pressé des serveurs. Cet homme était tout le temps sous tension, même en temps de non rush comme c'était le cas en cette fin de matinée.

- Froid, froid, froid, on s'écarte, ma p'tite dame ! L'imita avec plus d'humour Mateo en entrant à son tour dans la cuisine.

L'italien fit sourire quelques cuisiniers ainsi que Jilian à qui il adressa un clin d'œil. Cette dernière laissa le plateau sal pour la plonge et saisit à nouveau deux plats. Mateo prit les deux suivants et la suivit puisque c'était pour la même table.

- Attention, le revoilà qui arrive, la prévint-il en lui soufflant dans l'oreille.

Ce n'était pas méchant lorsqu'il se moqua d'Alessandro, c'était juste un petit jeu. De plus, il n'était pas le seul à s'y prendre, Rosita même s'amusait à parfois se moquer gentiment de son employé. Alessandro passa à côté d'eux sans leur adresser un regard, ni vérifier que les clients avaient ce qu'ils désiraient. Jilian suivit son chemin et sortit dehors avant de poser les plats de lasagnes maisons devant les yeux étincelants des deux enfants les ayant commandés.

- Grazie, la remercia le fils aîné tandis que le plus petit la regarda simplement avec de grands yeux ouverts.

Jilian offrit un chaleureux sourire aux clients et leur souhaita un bon appétit.

- Tu vas arrêter de draguer les clients, oui ? La taquina Mateo lorsqu'ils revinrent à l'intérieur.

- Moi ? Et la cliente de la 12 alors ? Tu lui as fait ton charme pour qu'elle prenne cette glace !

Loin de là, Rosita observait, derrière le bar, d'un œil de maître l'ensemble du restaurant, veillant à ce que tout le monde ne manque de rien, envoyant par moment Antonia ou Alessandro voir tels ou tels clients. Deux clients étaient assis au bar, sirotant respectivement leur boisson lorsqu'une femme, qui était en réalité une amie de Rosita, sourit, amusée en apercevant Mateo et Jilian rire ensemble.

- Ils sont mignons ces deux-là, ils s'entendent bien on dirait, déclara cette dernière.

- Oui, ils ont bien accroché, affirma Rosita.

- On dirait un petit couple !

Rosita sourit et acquiesça de la tête puis commença à faire un mojito qu'Antonia lui commanda.

- Qui est-ce cette petite d'ailleurs ?

- C'était la fille d'une de mes plus grandes amies, Natalie. Elle reste un moment ici. Elle fait une pause dans ses études.

- Était ? Posa la cliente.

- Oui, sa maman est décédée, il y a cinq ans. Je l'ai connu petite mais à voir comment elle est aujourd'hui, elle est toujours aussi gentille et serviable qu'étant enfant.

La patronne du restaurant regarda Jilian avec nostalgie se remémorant des souvenirs du passé. Elle se revoyait avec la jeune femme, son frère jumeau, Arthur et leur plus grand frère, Michael, entrain de visiter la capitale française. Jilian et Arhur avaient une complicité et une énergie débordante tandis que leur frère tirait la tête, n'aimant pas les visites. Natalie et Paul regardaient leur enfant, tout en discutant avec Daniel, Marize et Rosita, la bande de l'université italienne de Venise. Les parents de Jilian n'étaient pas italiens mais s'étaient connus en Italie où Natalie faisait ses études.

- Et le Peter ? La fit sortir la cliente de ses songes. J'entends déjà beaucoup de bruit sur lui.

Rosita hésita sur ce qu'elle allait répondre. La vérité aurait été de dire qu'elle connaissait ce gamin plus que Jilian puisqu'il venait presque passer tous ses étés avec sa famille jusqu'à ce qu'il commence à percer dans le cinéma. Mais, l'italienne décida une toute autre version, voulant respecter le choix de Tom.

- Peter, je l'ignore. C'est un anglais qui aime l'aventure et voulait se poser un moment. Je n'en sais pas plus.

La cliente haussa des épaules, visiblement peu satisfaite. Cette dernière aimait les potins mais aimait surtout les diffuser. Rosita, quant à elle, soulagée de ne pas avoir à plus mentir, finit son mojito qu'elle donna à la serveuse venue le réclamer, quand Jilian arriva avec Mateo, tous deux avec le sourire.

- Rosita, ton fils est le Don Juan italien ! Déclara Jilian.

- N'importe quoi, elle, c'est l'Esméralda de Paris, rétorqua Mateo.

Rosita rit franchement alors que Mateo entoura le cou de Jilian de son bras.

- Oh bonjour, madame Sacramento, comment allez-vous ? Demanda Mateo en remarquant enfin la cliente qui les regardait d'un drôle d'air.

- Fort bien.

- Vous ferrez attention, vous avez du rouge à lèvre sur le coin de la lèvre, lui fit remarquer Mateo.

- Ouh ! Veuillez m'excuser ! S'exclama cette dernière en se levant et se dirigeant vers les toilettes.

Sur ce, Mateo retira son bras, libérant Jilian d'un poids qui commençait à peser sur sa nuque. Ce dernier reçu un regard fusillant de sa mère mais il garda son air fier.

- Mateo Juliano Madicis, tu es incroyable.

- Ha ça, je peux vous le confirmer ! Affirma une voix derrière eux.

Le regarde du garçon s'illumina et se dirigea vers la personne en question qu'il embrassa d'un court baiser.

- Bonjour Paolindra, la salua Rosita.

- Hola Rosita, hola Jilian.

Paolindra était la petite amie de Mateo. Jilian l'avait rencontré en même temps, les ayant interrompus dans une partie d'embrassade alors qu'elle devait jeter les poubelles à l'arrière. Cette dernière avait eu du mal à comprendre son prénom. Avec son fort accent, elle avait compris Paolina avant de comprendre sa méprise.

- Je peux vous l'enlever ?

- Ca va, je peux le remplacer, assura Jilian.

- Merci, Jil', je te le revaudrai ! La remercia Mateo.

Le couple quitta le restaurant au moment où Peter entra. Rosita laissa échapper un cri qui fit sursauter Jilian qui avait pris un plateau de verre de bière en main.

- Dio mio, qu'est-ce-que tu t'es fait ?! S'exclama la femme en voyant la main en sang de Tom.

- C'est superficiel, ne t'en fais pas, la rassura Tom.

- C'est totalement ma faute ! Arriva Giovani, je n'avais pas vu sa main.

Rosita ouvrit grand ses yeux face à de telles paroles tandis que Jilian était incapable de partir et cela, Tom le remarqua. Elle avait reposé son plateau, prête à aider si nécessaire. Le jeune acteur prit une serviette afin d'essuyer le sang sur sa main.

- Giovani, je t'ai dit cent fois de ne plus prendre de marteau ! Le réprimanda Rosita sévèrement.

Le ponton étant cassé de deux lattes de bois au milieu, le vieux marin persistait à vouloir le réparer lui-même. Seulement, avec la vue qui baisse, quelqu'un devait l'aider, et surtout, ne pas lui laisser des outils en main, chose que Tom ignorait. Du moins, jusqu'à ce que Giovani lui plante presque un clou dans la main.

- C'est juste une coupure, ce n'est rien, persista à dire Tom.

- Va te laver ça, derrière, lui indiqua Rosita. Toi, tu retournes au port et tu laisses les jeunes s'occupent des réparations, ordonna-t-elle ensuite au vieux marin qui remit correctement ses petites lunettes sans branches.

Jilian les regarda partir l'un comme l'autre avant de sourire de compassion à sa patronne. Finalement, ce fut plus de peur que de mal, même s'il fallait l'avouer, il y avait quand même eu beaucoup de sang qui avait coulé.

- Les hommes...soupira cette dernière.

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Olala, veuillez m'excuser, j'aurai du poster ce chapitre, il y a bien longtemps et j'ai oublié O:- )

J'espère qu'il vous aura plu. On va pas tarder à rentrer dans le vif du sujet 😏

Source photo: moi

Time of a moment - Tom HollandOù les histoires vivent. Découvrez maintenant