Chapitre II : Un Ami Fidèle

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Chapitre n°2 : avoir un(e) ami(e) est précieux car il/elle nous tend la main et nous aide à nous relever,
                                            Lou.

Je savais exactement ce qu'il me restait à faire. En voyant le corps inerte de l'homme, sa tête baignant dans le sang, je fus dégoutée - par moi même ? Je ne savais pas. Pour la première fois depuis que j'avais reconstruit ma vie, je doutais de moi. Étais-je une meurtrière ? Je réussit à envelopper le corps dans une housse en plastique et a nettoyer tout le sang. Je jetais le cendrier dans les égouts. Je pensais également à changer l'inventaire et remplacer le "dix cendriers" par "neufs cendriers". Et maintenant, qu'allais-je faire du corps ?
Après un certain temps passé assise dans l'obscurité, je me décidai enfin à appeler Joe, le patron du bar. Ce grand homme brun à la carrure musclée d'environ vingt-cinq ans qui avait repris le bar à la mort de son père était très sévère au travail et très fêtard en soirée, mais il avait bon coeur. Il m'avait toujours aidée et jamais il ne m'avait laissé tomber. Une vingtaine de minutes plus tard, il débarquait.
- Lou ? Ah Lou tu es là, soupira-t-il d'un air soulagé, par où est-il parti ?
Je me contentais de pointer du doigt l'autre côté du bar. Il fit quelque pas et resta bouche-bée devant la housse.
- Est-ce que tu m'en veux Joe ?
Il se précipita vers moi pour me prendre dans ses bras.
- Oh non ma petite Lou, je ne t'en veux pas le moins du monde ! me rassura-t-il en étouffant un sanglot.
- Est-ce qu'il...
- Je ne veux pas en parler, le coupais-je.
- Je comprend. me répondit-il d'un ton rassurant.
-

Que va-t-on faire maintenant ?
- Qu'est ce que je vais faire, rectifia-t-il en insistant sur le "je". Toi tu vas rentrer chez toi et te reposer. Je m'occupe de tout fais-moi confiance. Je te jure que personne ne se doutera de quoi que ce soit. Je vais effacer la bande vidéo-surveillance. Allez bonne nuit Lou.
- bonne nuit Joe, dis-je d'une petite voix.
Une fois rentrée chez moi, je me fis couler un énorme bain - mon vieux et petit appartement avait au moins la chance de comporter une baignoire.
Je m'effondrais dans la mousse chaude et réconfortante de mon bain.
Étais-je un monstre ? Qui étais-je pour hôter la vie ? Est ce que j'étais conditionnée pour tuer ? Trop de question sans réponses se posaient.
Des flashs de mon passé ressurgirent. Quand j'avais quinze ans, un ami de mon père à abusé de moi. J'étais trop jeune pour me défendre alors je me suis tue. Jusqu'à ce qu'il pose sa main sur ma cuisse pendant un repas de famille. C'en était trop alors je me suis enfermée dans ma chambre et j'ai pleuré jusqu'à ce que tout le monde ailles se coucher. Mon père est rentré malgré le verrou et m'a sermonné sur mon comportement alors j'ai du tout lui raconter. Tout ce que j'ai reçu de sa part était des insultes et une énorme gifle. Je n'en attendais pas moins ni plus de sa part. Il m'a chassée de la maison en pleine nuit. Quand ma mère la appris - certainement le lendemain matin - elle m'a appelée une centaine de fois et laissé beaucoup de messages mais j'ai préfère les ignorer. Ça valait mieux pour moi que je vive ailleurs et que ne fasses pas "honte à ma famille" comme l'a si bien dit mon père.

Le Sang Et Le BienOù les histoires vivent. Découvrez maintenant