Chapitre 12

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Jake

Karl nous observe, Ava et moi. Il semble hésité quant à la réaction approprier. Va-t-il m'arrêter pour tentative de meurtre ou agression ? Va-t-il me demander de ne plus jamais approcher Ava ? Va-t-il refuser qu'elle revienne travailler avec nous à l'orphelinat ? Les doutes m'assaillent même si je sais que j'ai pris la bonne décision. Peu importe ce qu'il peut m'arriver, Ava mérite que la vérité soit dite. Elle mérite d'être innocenter et de pouvoir racheter son image auprès de son père adoptif.

- Merci d'être venu me dire tout ça, commence Karl après un long silence, Ava ne m'a jamais rien dit. Je te crois, Jake. J'ai moi même rêvé plus d'une fois d'étrangler ce foutu gamin, mais ne le répète à personne, je suis shérif ! »

Je lui sourit, soulagé de voir qu'il semble plus détendu qu'à mon arriver. Ava le regarde avec étonnement.

- Ce n'est grave que quand je suis responsable en fait ! » Lance-t-elle, quelque peu vexé.

- Oui, reprend le shérif, parce que tu es ma fille Ava. Ça a de l'importance lorsque ça te concerne, que ce soit quelque chose de négatif ou de positif. Je m'intéresse à toi. Je m'inquiète pour toi. Même si je sais que tu n'en as pas l'impression, tu es ma fille. »

Ava ne semble pas quoi répondre. Elle se calme immédiatement et ses yeux sont de nouveau humide de larmes.

- Si, je le sais. Je suis ta fille. Tu es le seul père que j'ai jamais eu. » Laisse finalement échapper Ava tout en me lançant un regard.

Je comprends qu'elle fait référence à notre discussion et je suis content d'avoir pu lui ouvrir les yeux à ce sujet. Karl semble étonné. Il se crispe dans son fauteuil et je me rends compte qu'il tient de contenir ses larmes. Rien n'aurait pu lui faire plus plaisir que d'entendre sa fille lui dire enfin ses mots. Je me sens un peu de trop dans cet échange intime mais je n'ose rien dire. Karl lance son plus beau et heureux sourire à sa fille avant de reprendre.

- Oublions cette histoire. Ava, tu sembles beaucoup manquer à l'orphelinat. Tu es libre d'y retourner si tu veux. Quant à toi Jake, sache que Limerick est en prison. Je l'ai arrêté il y a quelques jours. Il ne pourra pas échapper à un flagrant délit ! Il va retourner là où est sa place pendant quelques années au moins et nous serons tranquille à son sujet. Mais la prochaine fois, évite tout de même la tentative de meurtre ! Ma fille semble t'apprécier et je n'aimerai pas devoir faire mon travail de shérif contre son bonheur. »

Je me contente de hocher la tête avec gêne. A mes côtés, Ava semble ravie. Elle demain à son père si elle peut se rendre à l'orphelinat immédiatement. Karl approuve et elle court se préparer. Pendant qu'elle est absente, Karl me remercie une nouvelle fois.

- C'est la première fois en six ans que Ava dit qu'elle est ma fille et que je suis son père. Et j'ai comme l'impression que c'est grâce à toi, alors merci. Et tu as bien fait de venir me dire la vérité. Je ne suis pas fier de moi. Je l'ai tout de suite jugé comme coupable, par habitude peut-être ... Je n'aurai pas dû. Je comprends maintenant pourquoi elle m'en veut autant. Je me rends compte de mon comportement envers elle. Tout cela va changer. » M'explique Karl avec émotion.

- Ava ne montre pas ses sentiments mais elle vous aime beaucoup. Vous compter énormément pour elle et elle ne veut qu'une chose, que vous soyez fier d'elle. Elle a vraiment fait beaucoup d'effort dans ce sens là quand elle est arrivée à l'orphelinat. C'est compliqué pour elle. Elle doit changer un petit peu, perdre de mauvaises habitudes mais elle va y arriver pour vous. » Je lui intime avec un sourire heureux.

- Pour vous aussi, me fait remarquer le shérif, elle vous aime bien et vous l'aimer bien aussi. Tant que vous la rendez heureuse, je n'ai pas de problème avec ça ! »

Heureusement pour moi, Ava revient à ce moment là, coupant court à notre conversation. A mon plus grand étonnement, elle va embrasser son père avant de m'attirer avec elle jusqu'à la sortie. Lorsque nous nous retrouvons dehors, je la conduis silencieusement à ma voiture. Ava reste silencieuse jusqu'à ce que sa maison est disparue à l'angle d'une rue.

- Merci pour ce que tu viens de faire. C'était très courageux et tu n'étais vraiment pas obligé de le faire. » Me remercie-t-elle tout en regardant la route.

- Tu rigoles ! C'était la moindre des choses ! » Je lui fais remarquer avec plaisir.

- Je t'ai détruit le dos à coup de pelle, me rappelle-t-elle en rougissant, d'ailleurs, comment va ton dos ?

- Parfaitement bien, je la rassure immédiatement, il ne reste plus qu'un petit hématome !

- Je suis vraiment désolée pour ça ... » S'excuse-t-elle avec gêne.

- Tu n'as pas à l'être, tu m'as empêcher de commettre un meurtre ! Non pas que j'aurai regretter Limerick mais toi, tu m'aurais manqué depuis la prison ... » Je lui avoue tout en rougissant à mon tour.

Je vois du coin de l'œil Ava sourire. Puis elle pose sa main sur la mienne avec une tendresse que je ne lui connais pas. Son contact m'électrise et tout d'un coup, je n'ai plus du tout envie d'arriver à l'orphelinat. En fait, j'ai envie que cette balade en voiture avec elle ne s'arrête jamais. Ava m'a énormément manqué cette semaine. A son arrivée, il y a deux semaines, je ne pensais pas m'attacher à elle à ce point. Je ne pensais pas qu'elle pourrait me manquer ou manquer à l'orphelinat. Mais la semaine sans elle avait été un vrai calvaire et je n'avais plus envie qu'elle soit loin de moi, plus jamais.

- Au fait, Pamela ne veut peut-être pas que je revienne ... » Pense-t-elle soudain.

Son teint devient pâle et elle retire sa main de la mienne. La perte de son contact me tend mais je ne dis rien.

- Tu rigole ! Pamela ne fait que culpabiliser depuis plus d'une semaine maintenant ! Elle voulait te parler, venir te voir, mais elle n'osait pas. Elle avait trop peur que tu l'envoie balader. Et tu aurais eu toutes les raisons de le faire. Elle t'a jugé trop rapidement, comme nous tous. Quand je lui ai dis ce qu'il s'était vraiment passé, elle s'est sentie très mal. Elle m'a bien recadrer aussi, d'ailleurs ! Je suis traumatisé ! » Je lui explique en riant.

Ava semble se détendre et elle rigole à mes côtés.

- Je ne lui en veux pas. Je n'en veux à personne en fait. Dans le fond, je suis responsable. Je n'ai jamais donner le contraire à penser aux gens ... » Murmure-t-elle en tournant sa tête vers la vitre.

- Plus maintenant. » Je lui fais remarquer avec force.

- Merci. » Me chuchote-t-elle de nouveau en se tournant vers moi.

Je gare la voiture devant l'orphelinat mais ne bouge pas de mon siège. Ava en fait autant. Lentement, je tends ma main vers la sienne et entrelace nos doigts. A mon plus grand soulagement, elle me laisse faire. Elle semble soudain si timide face à moi. Cela la rend encore plus belle et craquante. Je meurs d'envie de me pencher vers elle, de la serrer dans mes bras, de l'embrasser. Je suis tombé sous le charme de cette fille en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire. Pourtant, je n'ose rien faire et après un long moment de silence, Ava détache sa ceinture et s'éloigne de moi pour sortir de la voiture. Elle m'attend avant de se diriger vers l'entrée de l'orphelinat. Je remarque qu'elle est légèrement tendue. Pourtant, je sais déjà qu'elle n'a pas de raison de l'être. Les enfants n'attendent qu'une chose : son retour. Et Pamela va s'étendre en excuse dès qu'elle va nous voir arriver. Nous sommes a quelques jours de Noël et pour la première fois depuis longtemps dans ma vie, je peux dire que tout va pour le mieux et que je suis vraiment heureux. Peut-être est-ce qu'on appelle : la magie de Noël ?

Make a wish for ChristmasOù les histoires vivent. Découvrez maintenant