Chapitre 4 - Epona .

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En fin de matinée, le crâne résonnant encore des révélations d'Alaric et de ses parents, Kiran était descendu pour se rafraîchir au ruisseau, après avoir repris ses besognes. Il avait encore beaucoup de questions. Mais une en particulier lui revenait sans cesse. Qui était cette mystérieuse femme qui s'était faite passer pour une prêtresse?

Accroupi, il se lavait les mains et s'apprêtait à remplir sa petite outre en peau, quand il aperçut en face de lui, ébahi, une créature qu'il n'avait jamais vu jusqu'alors. De quelle espèce était-elle ?

Sa tête ressemblait beaucoup à un aigle et son corps paraissait celui d'un cheval, mise à part ses antérieurs qui finissaient par des serres aiguisées. Son plumage blanc descendait en cascade jusqu'au garrot de l'animal, d'où naissaient de magnifiques ailes, en cet instant, repliées. Des poils prenaient ensuite le relais pour le reste de son anatomie.

C'était une créature superbe autant que fascinante. Entièrement blanc jusqu'à la pointe des sabots, la bête le fixait intensément. Ses yeux dorés perçants, le touchaient intimement. C'était troublant. Kiran n'osait faire un mouvement de peur que l'animal ne fuit.

Mais celle-ci, loin d'être farouche, avança vers lui. En un saut, elle avait traversé le ruisseau. Il se trouva donc nez à nez avec elle en un rien de temps. Le bec de l'animal n'était qu'à quelques centimètres de son visage, mais bizarrement, il en exhalait une odeur vraiment agréable qu'il ne pouvait définir.

Kiran, captivé par son regard, n'avait pu faire un geste. Soudain, les ailes de la créature se déployèrent et elle s'envola. Surprit, Kiran était tombé à la renverse. Il l'observa s'éloigner en se redressant.

- Kiran ? Ça va ?

La voix de son père le fit sursauter. Il fit volte face. Il était juste en haut de l'étroit sentier qui menait au ruisseau.

- Que s'est-il passé ?

- Tu... Tu ne l'as pas vu ?

- Pas vu quoi ? Qui ?

Joran cherchait autour de lui, mais ne voyait rien. Kiran se retourna mais la bête s'était envolée. Comment pouvait-elle avoir disparue aussi vite ? L'avait-il réellement vu ? Comme son fils restait muet de stupeur et avait l'air désorienté, il reprit la parole :

- Je venais te chercher quand je t'ai vu tomber. Tu ne t'es pas fait mal au moins?

- Heu... Non... répondit-il en se massant sa fesse douloureuse, là où il avait heurté un caillou en tombant.

Il décida de ne pas effrayer son père qui visiblement n'avait pas vu la créature.

- Non... Non. Ça va. Je remplissais mon outre, quand j'ai cru voir quelque chose. Mais ne t'inquiète pas. Ça va...

Rassuré, Joran tourna les talons tout en demandant à Kiran de le rejoindre dans la maison.

- J'arrive, papa.

Kiran tenta une nouvelle fois d'apercevoir la créature, mais ne vit rien. Une fois encore, il eut cette impression d'être observé. Il examina les alentours. Rien. Complètement tourneboulé, il remonta jusqu'à la maison. La porte était fermée, mais plus il avançait, plus il distinguait clairement une conversation.

- Vous devez lui dire.

- Non ! Il n'est pas prêt.

- Je m'y refuse. C'est trop dangereux !

Il reconnaissait la voix des ses parents, mais pas la troisième.

- Il doit savoir. Cela pourra l'aider...

Les Jardins d'Epona. Où les histoires vivent. Découvrez maintenant