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Un lundi matin banale, Mark ferma les yeux puis se massa durement les tempes. Un nouveau dossier venait de s'empiler sur la longue pile, le bruit du bout des doigts qui tapaient sur le clavier résonnait dans toute la salle où chacun de ses collègues travaillaient, trop concentrés pour se rendre compte qu'un des leurs était sur le point d'exploser.

Le café brûlant de Mark fumait tout comme son cerveau. Une soudaine rage s'empara de lui, une si grosse rage qu'il en avait les larmes aux yeux. Mais il ne pouvait rien dire, juste accepter et travailler, que pouvait-il faire d'autre ? Si il osait se plaindre, il n'avait qu'à prendre la porte.

Le temps grisâtre de la ville lui pesait un peu plus sur le moral. Des jours que le soleil n'avait pas pointé le bout de son nez, il laissait le froid enlacer Seoul, étouffant au passage les habitants. Mark se noyait dans un énième rhume, ses poumons réclamaient de l'air pur, ses yeux voulaient voir autre chose que des larmes qui brouillent la vue, ses cheveux en avaient assez d'être arraché. Son cerveau voulait autre chose que toutes ces pensées sombres qui le hantaient depuis maintenant trois mois.

Il y a trois mois, Donghyuck était parti. Il avait fait son bagage en pleurant après une énième dispute, puis avant de claquer la porte, il avait regardé dans les yeux son ancien petit ami qui essayait tant bien que mal de le garder près de lui en lui rappelant leurs beaux souvenirs.

«Se rattacher aux souvenirs montre que nous n'avons plus rien à faire ici.»

Mark n'avait pas compris. Il l'avait finalement laissé partir en baissant les épaules, le visage triste. Au début, il pensait qu'il allait revenir. Après tout, les deux amants se disputaient sans cesse depuis plusieurs mois. C'était ça le problème, depuis des mois ils n'avaient créé aucun autre souvenir que des cris et des concerts de portes qui claquent qui pouvaient parfois durer plusieurs jours. Peut-être que Donghyuck avait trouvé un autre homme ? Mark ne savait même pas où il était.

Pourtant, le canadien âgé de 23 ans s'était créé un tas de souvenir avec son amant. Des tas et des tas inoubliables, qui lui rappelaient chaque fois comment il avait pu tomber amoureux d'un jeune homme qui puait la simplicité, qui vivait au bord de la mer accompagné de ses parents et de son chat adoré. Ces vagues souvenirs que Donghyuck avait rejeté, Mark les chérissait plus que tout.

Lorsqu'il se sentait un peu trop pris dans les tourments de la mort, il repensait à Donghyuck, à sa peau hâlée brillante au soleil, à ses rires lorsqu'il se laissait frapper par une vague, à ses petits soupires lorsque les deux amants s'embrassaient tendrement sur le sable. Mais tous ces beaux souvenirs dataient d'il y a 5 ans... Bien sûr, ils s'en étaient créés tout un tas d'autres, des joyeux comme des tristes. Mais les derniers étaient si tristes que Donghyuck avait préféré fuir. Qui pouvait l'en blâmer ? Personne ne voulait assister à l'écroulement d'une relation, encore moins avec l'amour de sa vie. Alors il avait fuit avant qu'un des deux ne craquent.

Mark prit une gorgée de son café avant de grimacer sous la chaleur qui se répandait dans sa bouche. Puis, discrètement, il se laissait emporter par ses souvenirs. Il en avait besoin.

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courte ff
ici, les vacances seront pareilles qu'en france pour que ce soit plus simple

WHEN WE WERE YOUNG. markhyuckWhere stories live. Discover now