Je te laisserais pas tomber, Drago

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[ Plus tard, après le repas, le serpentard était assis dans un fauteuil, un livre à la main. Il leva les yeux quand une main apparut dans son champ de vision.

- Ça te dirait que je te montre quelque chose ? ]

Bien sûr que ça lui disait. Il ne pouvait rien refuser à Harry. Alors il pris sa main tendue et le suivit à travers les étages du manoir. Le brun les fit monter au grenier. Il ouvrit ensuite une fenêtre du toit et sortit en se tirant sur ses bras, laissant Drago seul dans l'obscurité. Le Gryffondor reparût quelques secondes plus tard, tendant sa main à Drago afin de le faire monter à son tour. Le blond s'y agrippa et il fut sur le toit en quelques secondes. Le vue lui coupa le souffle. Le ciel était coloré d'orange, des nuages d'un rose bonbon étaient parsemés par-ci par-là alors que les immeubles en contre jour étaient noirs, formant un contraste parfait.

- C'est beau...

Le seul inconvénient était peut-être la hauteur, mais Drago ne le fit pas remarquer sous peine d'avoir l'air ridicule. Il se contenta de s'accrocher fermement à Harry et de rester proche de la fenêtre par laquelle ils étaient sortis.

- Ça va Drago ?

- Oui, pourquoi ? Demanda le blond, nerveux.

- On peut redescendre si tu veux.

- Non ! Il était hors de question de mettre fin à cet instant magique. Il suffisait qu'il ne regarde pas en bas.

Cela semblait idiot qu'un joueur de quidditch ait peur de la hauteur, n'est-ce pas ? La hauteur ne le dérangeait pas à proprement parler. Il avait plus peur de ne pas pouvoir se retenir à quelque chose en cas de chute, de ne pas avoir le contrôle de la situation. À Poudlard c'était différent. C'était lui qui contrôlait son balai, au pire, un professeur aurait le temps de lancer un sort ou même un autre joueur pourrait le rattraper. Et puis à Poudlard, ils avaient Pomfresh. Mais là, il n'y avait qu'Harry, et il devait avoir laissé sa baguette à l'intérieur. Le brun lui sourit et le prit finalement dans ses bras d'un air protecteur. La situation pouvait sembler ridicule puisque Harry était bien plus petit que lui, mais peu leur importait.

- Je te laisserais pas tomber, Drago.

- Je sais.

Harry déposa un baiser délicat sur son front et ils restèrent ainsi ne quelques minutes alors que le soleil terminait sa course derrière les bâtiments.

- On devrait rentrer, il va commencer à faire froid, dit Harry.

Drago ne voulait pas bouger. Il voulait que cette soirée dure éternellement. Ils étaient bien là, l'un contre l'autre, dans le silence, seuls. Mais il acquiesça tout de même et ils rentrèrent donc. Le Gryffondor remarqua l'air déçu de son ami et lui proposa de s'installer dans la bibliothèque où ils pourraient être au calme. Bien sûr, le blond ne refusa pas. Main dans la main, ils se dirigèrent vers la bibliothèque et s'installer dans un fauteuil, entrelacés.

- Merci encore de m'avoir accueilli, Harry.

- Merci à toi d'être venu. Je pense que mes vacances auraient été bien ennuyantes sans toi, lui répondit Harry en relevant la tête, souriant.

Drago réfléchit quelques secondes. Il était bien dans les bras d'Harry, il ne pouvait nier, mais peut-être Harry n'était pas bien là, avec lui. Peut-être aurait-il préféré être avec Blaise. Blaise qui était bien plus sympathique et moins compliqué. Blaise qui pourrait le rendre heureux.

- Dis, Harry. Est-ce que Blaise et toi ..? Le brun le regarda, les sourcils froncés.

- Blaise et moi ? Non, dit le brun d'un air moqueur. Drago se sentit idiot.

- T'aurais pas... préféré qu'il soit à ma place ?

- Pour rien au monde je ne voudrais que quelqu'un d'autre soit à ta place, dit Harry en relevant son visage vers celui du blond. Ce dernier détourna le regard. Pourquoi ? Drago fut pris de court, il rougit.

- Je- commença-t-il en regardant enfin Harry.

Ce même Harry qui était beaucoup trop proche de lui pour qu'il ait assez de présence d'esprit pour finir sa phrase. Ses lèvres étaient si proches qu'il pourrait les lècher si l'envie le prenait. Le Gryffondor se pencha légèrement et embrassa la commissure des lèvres de blond qui s'empourpra avec de cacher son visage de le cou d'Harry.

- Pardon, je voulais pas te brusquer...

- C'est rien, bafouilla Drago dans le cou du brun qui frissonna.

Ils restèrent ainsi quelques secondes sans parler. Harry pouvait sentir le cœur de son ami ? petit-ami ? battre dans sa poitrine. Les battements réguliers le firent tomber endormi alors que Drago lui caressait les cheveux de manière distraite. Le blond rigola doucement quand un petit ronflement s'échappa de la bouche du survivant. Il l'encercla de ses bras afin de le mettre dans une position plus confortable et il ne tarda pas à le rejoindre dans les bras de Morphée.

Quand Drago se réveilla, Harry avait toujours les yeux fermés, un sourire heureux était plaqué sur son visage. Le blond rougit en repensant au presque-baisé qu'ils avaient échangé.

- Pourquoi tu souris comme un imbécile ?

Harry le regardait avec ses grands yeux verts et ses lunettes un peu de travers. Drago se sentit sourire d'autant plus mais ne répondit pas. Hors de question de dire à Harry qu'il voulait qu'il l'embrasse encore. Il était tard quand c'était arrivé, peut-être que le brun ne s'en rappelait même pas.

- Pour rien du tout.

- Donc ça te dérange pas si je... Harry commença à se glisser hors de bras de Drago qui tentait d'opposer une résistance.

- Reste... s'entendit dire le serpentard. Il était étonné de lui même. Jamais auparavant il n'aurait eu l'audace de lui demander de rester à ces côtés. Mais il y a une première fois à tout.

- D'accord ! Répondit Harry avec un air satisfait avant de revenir dans les bras du blondinet.

Drago ne savait plus quoi penser. Cette proximité le rendait heureux, mais Harry ne parlait pas de ce qui s'était passé quelques heures auparavant alors il était on ne peut plus confus.

- 'Ry, j'ai une question... Hier... C'était réel ? Je veux dire-

Avant que le blond n'ait le temps de finir sa phrase, le survivant vint poser ses lèvres presque timidement sur celles de Drago.

- Ça répond à ta question ?

- J-Je pense que oui...

Satisfait, Harry posa sa tête dans le creux de la nuque de son plus qu'ami, puisqu'il ne savait pas ce qu'ils étaient, venant y déposer occasionnellement quelques baisers qui faisaient frissonner son blond. Peut-être qu'il n'était pas si arrogant, pourri gâté et incapable, ce Serpentard.

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