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Alois est tombé.
Depuis quelques jours Alois ne se sent pas bien, et pour cause, il a été choisi pour participer au jeu du meurtrier.
Il s'est réveillé ce matin dans une maison qu'il ne connait pas, et dans un lit trop bien fait pour être le sien.
En se levant du lit il avait remarqué sur son poignet un tatouage. Un sept.
Il comprit immédiatement que c'était son numéro de joueur.

Maintenant, Alois est assit par terre, il attend des secours. Mais personne ne viendra.
Il doit jouer pour survivre.
Ses cheveux châtains retombent sur ses yeux verts, ses quelques tâches de rousseurs parsemés sur son nez et ses pommettes lui donnent un air enfantin ainsi que ses oreilles légèrement décollés. Ses lèvres roses sont collées l'une à l'autre, ses sourcils bien dessinés sont froncés. Il a peur. Il ne veut pas sortir pour se confronter aux autres.
Alois est quelqu'un de timide, craintif et trop gentil pour ce monde. Dès le jour où il a apprit qu'il était choisi pour le jeu il savait qu'il n'y survivrait pas.
Son cœur rate un battement quand il entend quelqu'un frapper à sa porte.
Tout doucement il se lève et s'approche.
Il se tient devant la porte mais n'ose pas ouvrir. Il hausse donc le ton de sa petite voix.

"(Alois)Q-quoi ? Qu'est-ce que tu veux..?

-Viens dehors on attend que toi

(Alois)Pourquoi ? Je veux pas sortir"

La personne derrière la porte soupire. C'est une jeune fille du même âge que lui, elle s'impatiente et frappe de nouveau sur la porte, plus fort cette fois.

"Tu viens ou quoi ?! Ça devient chiant, si tu viens pas on commence sans toi

(Alois)Commencer quoi ?

-La 'réunion'

(Alois)Ça..m'intéresse pas"

La jeune fille tique et repart en faisant voler ses longs cheveux roux dans l'air. Elle rejoint les dix-huit autres adolescents autour d'une grande table ronde, installée dans une grande salle de fête.

***

Alois tend l'oreille pour s'assurer qu'il n'y a plus personne devant sa porte.
Tout est redevenu calme. Il se décide enfin à ouvrir et découvre pour la première fois sa prison.
Tout ressemble à une ville normale. Ou plutôt un quartier de riches, mais ce qui l'intrigue vraiment c'est cette gigantesque muraille qui entoure leur pâté de maisons.
Les rues sont désertes, il n'y a pas un chat. Tout le monde est à cette réunion.
Le châtain met un pied dehors et se fige en remarquant seulement la présence d'un garçon qui le fixe du regards.
Il est assit à la terrasse de ce qui doit être sa maison et qui se trouve être juxtaposée à celle d'Alois.
Il lui donne froid dans le dos. Alois préfère s'enfermer à nouveau dans sa maison, les deux verrous fermés.

***

La nuit tombe. Il fait sombre et comme par hasard toutes les ampoules de sa maison ont grillés. Il commence à fouiller dans les tiroirs et trouve une lampe torche.
Cette maison il se l'est attribué, mais tout est meublé et équipé.

"(Alois)Ça doit être pareil pour les autres..."

Il avance dans la maison, le plancher craquant sous ses pas, et la lumière jaune de sa lampe éclairant le fond du couloir.
Il ouvre la porte qui termine cette allée et se retrouve dans les toilettes. Une envie pressante poussera toujours à vaincre nos peurs, même celle du noir.

Alois cale la lampe entre son épaule et sa joue pendant qu'il ouvre sa braguette.
Au moment fatidique, un énorme bruit sourd résonne dans toute la maison.
Un long frisson parcours tout son corps figé.
Ses petits doigts tremblant remontent doucement la braguette. S'il doit mourir ce sera avec dignité.
Le silence qui suit un bruit mystérieux est toujours plus effrayant que le bruit lui même.
Il reprend la lampe dans sa main après un long moment à être resté figé.
Doucement, il ouvre la porte, assez pour jeter un coup d'œil dans le couloir sombre.
Il n'y a rien.
Le châtain pose une main sur son cœur qui s'était emballé et ferme les yeux en soupirant de soulagement.

"(Alois)Ça devait être le vent"

Il allait sortir de la salle de bain mais un obstacle le fait reculer. Il couine en se frottant le front et quand il dirige sa lampe vers la masse qui l'avait bloqué il croit sentir son cœur s'arrêter.
Il y a quelqu'un.
Juste là devant lui.
Alois ne peut pas croire que son heure soit déjà arrivée.
Dès le premier jour.
Il n'a jamais eu de chance.

Alois se laisse tomber en arrière, son corps entier tremblant. Il n'ose pas relever la tête pour regarder le meurtrier.
Le garçon dans l'ombre fait un pas en avant, entrant dans le champs illuminé par la lampe torche qui était tombé des mains du châtain. Il la ramasse, et la dirige vers Alois.
Celui-ci se met à pleurer en suppliant. Il relève la tête mais la lumière l'aveugle.

"(Alois)P-Pitié je...fais pas ça..."

Arès.
Il avait choisit ce petit peureux comme première victime.
La hache qu'il avait trouvé dans la cave de sa maison lui servirait d'arme.
Il la serrait dans sa main. Il aurait pu frapper depuis bien longtemps.
Mais ce garçon lui rappelle quelqu'un.
Quelqu'un qu'il a oublié. Quelqu'un qu'il n'aurait jamais du oublier.
Sa voix grave fait sursauter le plus petit.

"(Arès)Je ne vais pas te tuer"

Ses doigts se crispent sur la lampe quand le châtain apeuré se met à sourire. Ses pommettes se relèvent, mais elle sont toujours inondés de larmes. Ses yeux verts retrouvent une lueur d'espoir.

"(Alois)Tu-T'es pas le..meurtrier ?"

Arès se mord la joue. Il a vu la tache de naissance en forme de papillon qui décore le cou du garçon.
Il connait trop bien cette petite tâche. Combien de fois a t-il rêvé de la revoir.
Il éteint la lampe torche et la repose par terre avant de repartir aussi vite qu'il était arrivé.
Il n'aurait jamais imaginé le retrouver dans ces conditions.
Les pires conditions.
L'un d'entre eux doit mourir.
Mais lequel.
C'était à Arès de choisir, et rien que l'idée lui donnait des nausées.
Il ne rentre pas chez lui directement.
Dans sa poche, un mp3 qu'il avait trouvé dans un placard de sa maison. Il enfile les écouteurs et lance la première musique.
Sa première victime sera une fille.

Meurtrier (BxB) [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant