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Alois n'a que huit ans quand sa mère décède d'un cancer du foi.
Arès n'a que huit ans quand son père commence à le battre.
Alois et Arès n'ont que huit ans et pourtant ils se retrouvent tous les deux à l'hôpital.
Alois est sagement assit dans un couloir blanc en attendant son père qui passe un dernier moment avec le corps de sa défunte femme.
Arès en blouse blanche s'assoit dans ce même couloir après avoir fuit de sa chambre.
Les deux garçons ne se regardent même pas. Mais ils sentent la présence de l'autre.
Un lien invisible se crée entre eux.
Arès prend la main du petit Alois.
Le petit Alois se raccroche à cette chaleur humaine pour ne pas pleurer.
Les deux garçons s'endorment l'un contre l'autre.

La tête du châtain repose sur l'épaule du brun.
Et la tête du brun repose sur celle du châtain.
Ils n'ont pas échangés un mot.
Pas un regards.
Seulement leur peine.
Le père du petit Alois sort de la chambre macabre et réveille son fils.
Alois s'en va.
Arès reste seul.

Mais il n'oubliera jamais le papillon.
Jamais.

***

Un hurlement. Tout le quartier est réveillé par un hurlement strident.
Alois se réveille difficilement, la nuit a été longue.
Il enfile un sweat trouvé dans une armoire pour contrer la fraîcheur du matin et sort de quelques pas de sa maison.
Tous les autres se sont regroupés autour d'une jeune fille. Elle semble complètement paniquée et pointe du doigt l'intérieur d'une maison dont la porte d'entrée est resté grande ouverte.
Alois comprends immédiatement.
Il y a eu un premier meurtre.
Si seulement il avait pu voir le visage de la personne qui est entré chez lui cette nuit, il aurait pu aider à démasquer le meurtrier.
Il tourne la tête vers la gauche, et son voisin est encore assit au même endroit, en le fixant.
Un nouveau frisson parcours le châtain et il va rejoindre le reste du groupe.
Un garçon, plus grand et plus fort que les autres, ressort de la maison désormais inhabité, avec une jeune fille dans les bras. Ses longs cheveux roux sont tâchés de sang. Sa gorge est presque sectionné, et ses yeux sont encore ouverts.
Une autre fille perchée sur des talons et les cheveux tirés en queue de cheval, plus calme que les autres, suggère quelque chose.

"Il faut brûler le corps"

Tout le monde est d'accord et s'active pour préparer un grand brasier.
La scène est surréaliste aux yeux d'Alois.
Très vite, un gros tas de bois est rassemblé dans un coin de rue vide. On y met le feu avec du gazole, puis deux grands soulèvent le corps à bout de bras pour le balancer dans les flammes.
Personne ne pleure.
Personne n'a eu le temps de la connaitre.
Personne ne se souvient de son prénom.
Mais tout le monde craint d'être le prochain.
Certains commencent à parler. Certains ont déjà des soupçons.

Un grand blond, celui qui a sorti le corps de la maison, pointe Alois du doigt et s'écrit devant les autres.

"Eh toi là ! Pourquoi t'es pas venu à la réunion d'hier ?

(Alois)M-moi ? Mais je-

-Et pourquoi tu nous a pas aidé à rassembler du bois ? On dirait que ça t'a pas étonné qu'elle soit morte ! Je me trompe ?"

Tout le groupe est tourné vers lui.
Il reste sans voix.
Jamais on ne lui a prêté autant d'attention. Il ne sait pas quoi dire. Pourtant il voudrait nier.
Une jeune fille avec les cheveux coupés courts se met d'accord avec le grand blond.
Ils sont vites rejoints par les autres.

Meurtrier (BxB) [TERMINÉ]Où les histoires vivent. Découvrez maintenant