Nous étions partis très tôt ce matin afin d'arriver à destination au plus vite. En effet, la route allait être longue. Jonathan marchait en tête, suivi de Gaïa puis de moi.
«Au fait, vous ne m'avez toujours pas dit où nous allons, demanda-t-elle.»
Jonathan s'apprêtait à lui répondre quand je le coupai :
«Que le temps passe vite, il est presque midi et demi et on a toujours rien mangé! Vous n'avez pas faim, vous?
-Tu as raison Romane!, se réjouit Gaïa en se ruant sur le sac à dos de notre guide. À table!»
Pendant qu'elle sortait les repas, je pris Jonathan à part.
«Je peux savoir pourquoi tu m'as coupé?, chuchota-t-il
-Nous avons déjà perdu un membre de l'équipe à cause de toi et je ne tiens pas à en perdre un deuxième.
-En quoi connaître notre destination ferait peur à Gaïa? On s'est déjà battus contre trois monstres!
-Je te l'assure, mieux vaut qu'elle ne le sache qu'une fois arrivée.»
Après un délicieux repas, nous continuâmes à marcher vers notre destination mais, au fur et à mesure que nous avancions, la végétation se faisait de plus en plus rare, les arbres avaient de moins en moins de feuilles sur leurs branches et un léger brouillard troublait notre vision.
«Euh... Vous êtes sûrs qu'on est sur la bonne route?, dit Gaïa. J'ai comme un mauvais pressentiment...»
Lorsqu'elle eut fini sa phrase, le brouillard se leva pour nous dévoiler l'immense manoir qu'il cachait.
«C'est ici, confirma Jonathan.»
Je m'avançai vers la porte qui s'ouvrit dans un long grincement. J'entrai la première, Jonathan avait réussi à convaincre mon amie de venir avec nous. Nous arpentions des couloirs les uns plus sinistres que les autres, avec des tableaux accrochés sur les murs. La nuit tombait dehors et un orage éclata. Gaïa nous éclairait à l'aide de son sceptre et observait ces tableaux quand elle s'arrêta.
«Attendez, on l'a pas déjà vu ce tableau?»
C'était un labyrinthe. Jonathan était désespéré :
«Et comment on est sensé partir d'ici? On ne connait ni le chemin pour continuer, ni celui pour sortir!»
Il s'assit par terre pendant que Gaïa tentait de chercher une solution. Soudain, mon regard se posa au coin d'un mur. Un message était marqué ; «Les larmes de sang ouvrirent à l'enfant le puits des âmes».
«Suivez-moi, j'ai une idée.»
Je courus dans les couloirs suivie de mes amis et arrivai devant le tableau que je cherchais. On y voyait une jeune fille au bord d'un puits. «Les larmes de sang...». Je saisis mon couteau et me blessai la main gauche.
«Romane!, cria Gaïa. Ça va pas?! Tu as perdu l'esprit!»
Sans l'écouter, je peignis des larmes sur les joues de l'enfant. Un violent bruit se fit entendre et le mur en face de nous s'enfonça dans le sol. Une nouvelle salle s'ouvrit devant nous.
«Bien joué, dit Jonathan.»
Dans cette salle se trouvait un puits asséché dont on ne voyait pas le fond.
««Le puits des âmes...». Je suppose que c'est par là, soupirai-je
-En effet, dit Gaïa, je sens l'aura d'un monstre ainsi que celle de la clé. On ferait mieux de se dépêcher.
-Si tu sens le monstre d'ici, continua Jonathan, il doit être sacrément puissant...»
Nous descendîmes l'échelle et arrivâmes dans une pièce encore plus lugubre que les précédentes. Elle était jonchée d'une multitude de squelettes et de cadavres. Une voix chuchotait :
«Ceux emportés par les caprices du Grand Faucheur veulent se venger des vivants... Personne ne peut échapper à la mort quand on se jette droit dans son antre... Défunts, macchabées, tuez-les!»
À ces mots, tous les cadavres se levèrent et tentèrent de nous attraper. Terrifiée, Gaïa brandit son sceptre et la pièce s'illumina d'une intense lumière. Lorsque celle-ci s'éteignit, tous les monstres avaient disparus.
«Rien de tel qu'un sort purificateur pour nous débarrasser de tout ça!
-Ça c'est la Gaïa que je connais!, me réjouissais-je
-Je me demande ce que cette voix voulait dire, dit Jonathan
-Le Grand Faucheur, lui répondis-je, est celui qui assure le transport des âmes vers les Enfers ou le Paradis.
-Mais pourquoi parlait-elle de «caprices», demanda-t-il?
-Peut-être qu'il a abusé de ses pouvoirs et a tué sans permission, d'où les «caprices» et les «vengeances», proposai-je. Quant à la phrase «Personne ne peut échapper à la mort quand on se jette droit dans son antre», je suppose qu'il s'agissait d'une menace.
-Regardez, cria Gaïa de l'autre bout de la pièce, une porte s'est ouverte!»
Nous nous engouffrâmes dans un petit couloir qui déboucha sur une immense salle. Un souffle glacial nous arrêta et un monstre géant sortit de nul part et s'écrasa sur le sol, une faux à la main. Je murmurai :
«À nous deux, Grand Faucheur.»
Des escaliers nous permettaient de monter à la hauteur de sa tête.
«Restez en bas, je vais monter!
-Sois prudente Romane, me dit Gaïa. Ne croise surtout pas son regard ou cela pourrait t'être fatal!»
Je lui volais autour de la tête en lui portant des coups d'épée pendant que Jonathan et Gaïa continuaient de l'attaquer par le bas. Le Grand Faucheur balançait sa faux dans les airs. J'essayais de voler, de l'attaquer et de l'esquiver mais je vis soudain sa faux et son regard tous deux se diriger vers moi. Je ne pus qu'esquiver son regard, sa faux me fit m'écraser au premier étage. J'étais sonnée. Heureusement je ne fus touchée que par le plat de son arme. Je tentai de me relever, ouvris les yeux et, avant que je ne réalise que le Grand Faucheur se trouvait face à moi, une flèche se planta droit dans son œil. Il disparut alors dans un nuage de poussière noire. Jonathan et Gaïa arrivèrent en courant et me virent inconsciente dans les bras de mon sauveur.
«Ça fait plaisir de vous retrouver.»
Le Grand Faucheur
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La quête de la Graine d'Exaucement (terminé)
ParanormalAprès avoir rétabli la paix dans les trois mondes, l'ange Romane et son amie Gaïa se retrouvent confrontées à une nouvelle menace. Même prisonnier des Enfers, Hadès parvient à troubler le monde des Mortels. Accompagnées de l'ange déchu Jack et de no...