Chapitre 8 - Éclairées par la lune

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La lune brillait dans le ciel et tout le monde dormait à poing fermé, tout le monde, excepté moi. Je ne parvenais pas à trouver le sommeil. Je me levai de mon lit en prenant soin de ne pas réveiller Gaïa avec qui je partageais la chambre et allai sur la terrasse. Prendre un peu l'air me ferait peut-être du bien.

«Quelque chose te tracasse?»

Je me retournai et vis Céleste avançant vers moi.

«Ce n'est rien, lui répondis-je, je voulais juste me changer les idées.

-Et rien de tel pour se changer les idées que d'admirer la lune se reflétant dans le lac, n'est-ce pas? Je pourrais rester des heures sur cette terrasse rien qu'en regardant le ciel étoilé.

-Vous avez raison. Je suis heureuse d'avoir pu retourner sur Terre, je ne me souvenais plus qu'elle était aussi belle.

-La mort t'as emportée bien tôt j'ai l'impression. Mais tu dois être heureuse au Paradis maintenant, je pense.

-Oui, beaucoup. Mais je ne peux pas m'empêcher de penser à ma vie d'avant, aux gens qui m'aimaient et que je ne connais plus...»

Céleste regarda la lune et dit d'un air pensif :

«J'avais une fille, avant ma petite Elise. Elle aussi, la mort l'a emportée trop tôt.

-Je suis désolée. Comment est-ce arrivé?

-C'était il y a longtemps, je vivais à Misthallery avec ma famille quand un homme arriva à cheval, gravement blessé. On l'emmena d'urgence chez le médecin du village, qui se trouvait être mon père. Celui-ci parvint à le soigner et me demanda de veiller sur lui. Lorsque l'homme fut guéri, il y eut instantanément un coup de foudre entre nous. Il était fort, beau, intelligent et mon père était ravi que j'eus trouvé l'homme de ma vie. Quelques temps plus tard, il me donna une petite fille. Jamais je n'avais été aussi heureuse que ce jour-là.

-Mais qu'est-il arrivé?

-Le jour de ses dix-huit ans, son père la regarda, sourit et se mit à rire d'un air malsain. Je lui demandai ce qui lui arrivait et il prononça ces mots : «Tu es enfin prête... ».»

Je voyais que Céleste retenait ses larmes.

«Il se mit alors à rire de plus en plus fort. Le ciel jusqu'alors bleu se couvrit de nuages noirs et un orage éclata. Ma fille couru vers moi mais son père ne s'arrêtait pas : «Tu auras beau fuir, tu ne pourras pas m'échapper!». Je lui ordonnai de s'expliquer et il me répondit quelque chose que je n'oublierai jamais : «Depuis sa naissance, je veille à ce qu'elle soit en bonne santé, je m'assure qu'elle sache tirer profit de ses qualités, je fais en sorte qu'elle soit parfaite dans l'ultime but de me l'approprier!». Il l'arracha de mes bras et lui planta une lame dans le cœur. Il me regarda droit dans les yeux et dit, pour m'achever : «Très bientôt, l'armée des anges déchus viendra attaquer votre monde et à sa tête se trouvera le plus puissant de tous, ta fille! Crains mon nom, mortelle, car toute la Terre se soumettra au terrible dieu des Enfers, moi, Hadès! ».»

Je ne pouvais plus bouger. Céleste s'approcha de moi et me prit dans ses bras. Nous nous mîmes toutes les deux à pleurer.

«Je savais que tu serais plus forte que lui, Romane.»

La quête de la Graine d'Exaucement (terminé)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant