Capsule | Skz

18 | La peur.

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   Dans la nuit du 21 août, entre les ruelles mal éclairées de la ville et les enseignes fermées, il y avait un garçon qui courait à perdre son souffle. Parce qu'il était tellement court, ce souffle. Il était coupé par la peur, par la crainte, par le stress et par tout ce qu'il ressentait à ce moment-là. Et il ressentait plein de choses, trop de choses et toutes ces choses lui donnaient envie de vomir, de crier et surtout de disparaître.

    Alors il courait sans se soucier des regards étonnés des quelques passants qui défiaient la nuit eux aussi, comme lui, mais sûrement pas pour les mêmes raisons. Il courait pour arriver devant l'appartement d'un de ses amis. De ses anciens amis ? Est-ce que c'était toujours son ami ? Il ne savait pas. Avec toutes les histoires, il ne savait plus rien. Il ne savais plus rien mais il se souvenait encore du chemin pour arriver jusqu'à chez Woojin alors, avec les larmes qui dévalaient son visage, il tourna une fois à gauche, deux fois à droite et encore une fois à gauche avant d'arriver devant le bâtiment complètement éteint.

   Il cria son prénom une fois, au risque de réveiller les habitants des alentours. Il cria son prénom une deuxième fois mais Woojin ne répondait pas. Alors il attrapa quelques cailloux qu'il envoya sur les volets en bois, ceux sur lesquels la peinture s'enlevait.

– Woojin ! s'écria-t-il entre quelques sanglots.

   De nouveau, personne ne répondait. Le garçon commençait à désespérer. Il se disait que c'était terminé pour lui. Dans un sens, ça allait être terminé, c'est vrai, mais c'était censé se terminer avec Woojin et avec personne d'autre. Mais quelques cailloux lancés plus tard, Woojin ouvrît enfin les volets, passant par la fenêtre son visage tout endormi. Quand il vit le garçon qui pleurait en bas de son immeuble, l'expression que portait son visage se métamorphosa.

– Mais... qu'est-ce que tu fous là maintenant ?

– Ça y est Woojin ! Putain ça y est Changbin est allé tout raconter à la police, je l'ai vu quand il est sorti !

– Oh putain, monte, répondit Woojin en rentrant rapidement la tête pour ouvrir la porte de la cage d'escalier.

Le garçon au souffle encore court monta quatre à quatre les marches en suivant Woojin qui claqua la porte et la ferma à clef quand ils arrivèrent dans son appartement.

– Tu sais ce qu'il a dit ?

– Aucune idée mais il est pas sorti seul Woojin. Il est sorti avec des putains de policier.

– Mais tu penses qu'ils peuvent faire quoi ?

– J'en sais rien ! Je sais pas mais j'ai peur ! Tu devrais avoir peur aussi putain pourquoi t'as pas l'air paniqué ?

– Parce que je sais pas ce que Changbin a dit ni ce qu'ils vont faire !

– On doit faire ce qu'on avait prévu on peut pas faire autrement.

– T'es sûr ?

– Tu te dégonfles ?

– Non mais je sais pas si tu te rends compte ce que ça veut dire. Je finis ma vie pour toi et tu finis la tienne. Je finis ma vie pour tes actes ! s'écria Woojin.

– On est ami non ? Les amis font tout pour les autres.

– De toutes façons je peux pas reculer.

– On l'a décidé y'a un an déjà.

– Je me dis juste qu'on fait peut-être ça pour rien, on pourrait attendre. Peut-être que y'aura rien du tout.

– Et s'il y a quelque chose ? Woojin, s'il y a quelque chose ? On sait même pas combien de temps on a là. Ça fait déjà plus d'une heure que je les ai vu sortir.

– Bon... je vais chercher les lettres, murmura Woojin avant de partir fouiller sous ses vêtements et de tirer un paquet de 6 lettres. T'es sûr qu'on le fait maintenant ?

– C'est assez tard, c'est pour ça que je suis venu maintenant.

– Alors on y va.

  Les deux garçons se levèrent du parquet de l'appartement et Woojin ferma a clef son appartement de l'extérieur avant de descendre lui aussi dans la rue. Et pendant plus d'une heure, ils sillonnèrent la ville à la cherche des 6 boites aux lettres où ils déposèrent les 6 lettres écrites de leur plus belle écriture. Les 6 lettres qui sonnaient la fin.

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Là je lutte si fort pour ne pas vous sortir toute la suite d'un coup

Je lutte d'une force

Je lutte plus fort que quand y'a un paquet de gâteaux apéro qui me regarde depuis l'étagère avec des yeux doux

Je lutte

Mais je pense pas poster ce soir

Je sais pas

Je lutte