Chapitre 1 (réécrit)

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    Elina. Elina Dawson.

Un nom courant, une silhouette frêle. De longs cheveux bruns, et la taille marquée. Petite de taille, mais ne passe pas inaperçue. Un visage pâle et de grands yeux noirs. Des lèvres minces mais légèrement rosés. Et des traits creusés mais féminins. Le regard pétillant,un sourire qui ne disparaît jamais vraiment. Un grand cœur, mais de nombreuses blessures.

Elina n'est pas née dans un contexte facile, et continue à braver les épreuves.
Mais parfois, lorsqu'on pense que tout est finis, un inconnu peut vous tendre la main et vous sauve, le temps d'un instant.

Je ferme les yeux pour essayer de cacher la triste scène qui se déroule devant moi. J'amène les mains à mes oreilles pour étouffer les cris, mais sa voix grave me parvint toujours. Je comprends, dans ses hurlements, qu'il m'ordonne de me lever. Mais la peur me fait rester à terre.

Avec un coup de pied sur le sol, qui fait résonner le carrelage, je comprends qu'il insiste. Je me redresse difficilement sur mes avant-bras, bien que la douleur soit très forte. Accroupie sur le sol, je dévisage l'homme qui fait une scène devant moi. Il hurle, et ses mots durs ne m'atteignent même pas. Ce bourru bedonnant dans tout ses états est mon tuteur. Payé par l'état pour me garder, il est ma famille d'accueil, jusqu'à nouvel ordre. J'ai longtemps songé à demander de l'aide, changer de vie ou fuir.

Mais il faut croire que je ne suis pas assez courageuse.

Je ne connais pas mes parents. Mon père est parti, à l'annonce de la grossesse et ma mère, décédée lors de ma mise au monde. Cela m'a souvent attristée, au départ, puis le temps a passé et je remercie chaque jour cette mère qui m'a gardé. Je l'idéalise, je l'imagine.Parfois dans mes rêves, j'espère rencontrer une grande brune, aux yeux noirs qui passerait ses mains dans mes cheveux et me prendrait dans ses bras. L'amour d'une mère ou d'un père.

Une douleur à l'arcade me sort de mes pensées, et je reste béa.

« Tu m'écoutes, putain ? » hurle l'homme.

J'imagine alors qu'il m'a assené une gifle, en comprenant bien que je ne l'écoutais plus depuis longtemps. Quel enfoiré.

« Oui, je t'écoute. »

« -Bien. Je t'ai dis déjà de ne pas rentrer trop tard. Et, qu'est ce que tu fais ? Tu rentres bien après tes cours ! »

Je me mets à rigoler légérement car je ne suis rentrée qu'à 18h30,soit 30 minutes après la sonnerie. Le temps de rentrer et de discuter avec quelques amis. Je porte ma main à mon sourcil, quand une vive douleur fait son apparition. Du sang. Beaucoup de sang. Qui dégouline contre mon front et tâche mes doigts. Je commence à suffoquer légérement.

« -Merde... » dis-je dans un souffle.

En comprenant le danger et la gravité de la situation, je réunis mes dernières forces et dans un effort presque surhumain, je réussis à me lever et prend appuie sur la commode. Ma tête tourne, et j'ai besoin de quelques secondes pour retrouver l'équilibre. L'homme me dévisage, prêt à m'assener un coup une deuxième fois. Je vacille légèrement, prend une décision en vitesse dans ma tête et ni une, ni deux je m'élance à grandes enjambées vers la porte principale.Je sens l'homme essayer de me rattraper, mais il est déjà trop tard. Je sors de la maison en furie et me mets à courir le plus vite possible dans la rue. Il fait sombre, les lampadaires éclairent à peine mon passage mais j'ai l'impression d'aller de plus en plus vite. J'ai chaud, et froid. Mal à la tête et peur. Mais l'envie de fuir est bien plus forte.

Le souffle coupé, je m'adosse quelques secondes contre un mur, et réfléchis.

Que faire maintenant ?

Viens alors dans mon esprit, le nom de Deaton.
Seul vétérinaire de la ville, il m'a souvent ramené chez lui lorsque j'attendais le bus et qu'il pleuvait. Il ne voulait pas que je sois trempée, alors il me proposait un toit le temps que l'averse se calme et m'offrait un chocolat chaud. Lorsque j'ai besoin d'un service ou simplement d'un conseil, Deaton est toujours présent pour moi. Comme un aîné, il sait me guider et ne me laisserait jamais seule.
Je me dirige donc vers son cabinet, à l'opposé de la ville.
Je commence à grelotter, le sang continue de s'écouler, inlassablement et goutte sur le goudron. Je ne m'arrête pas.

Au bout d'un moment, dans le brouillard, apparaît l'enseigne du vétérinaire. Brillante dans la nuit.

Je m'approche et appuie sur le bouton de garde. L'interphone se met à sonner.

Sa voix résonne de l'autre côté.

Il doit être à l'intérieur. Sans réfléchir, je pousse la grande porte en bois et m'engouffre dans le couloir sombre.

« DEATON ! »

Je le vois arriver, surpris d'abord. Puis paniqué. En perte d'équilibre, je me rattrape à une commode et menace de m'effondrer.
Deaton m'attrape le bras, et m'assoit de force sur une chaise. Il s'accroupit pour être à ma hauteur et lance : « Elina !Est- ce que ça va ? »

Je ne réponds pas, beaucoup trop fatiguée. Deaton s'enfuit alors de la pièce, sûrement pour récupérer du matériel médical. C'est alors qu'en m'efforçant d'ouvrir les yeux, je devine 4 silhouettes qui me dévisagent.

Une douleur lancinante traverse ma tempe, et je réalise que je risque de m'évanouir. S'échappe alors de mes lèvres , comme une supplication « aidez-moi. »

Un homme, jusqu'à alors silencieux s'approche de moi. Il est grand, presque imposant et terrifiant par sa carrure. Les cheveux en bataille, il a de grands yeux noirs et une barbe de quelques jours. Les yeux graves ; il me dévisage.

« -Écoute moi bien, je peux t'aider. Mais laisse moi faire, d'accord ? « me dit-il.

Je ne comprends pas d'abord, puis finit par hocher la tête.

Il agrippe alors ma main , la serre fort. Les yeux dans les yeux,je lui fais confiance. Puis petit à petit, ses veines noires commencent à sortir de son avant-bras et mes yeux s'écarquillent. Effrayée, j'essaie de m'enlever de sa prise mais à cause de sa force, il m'en empêche.

Une douleur lancinante traverse alors mon bras, et dans la minute qui suit, un élan d'énergie envahit mon corps.

Il m'a guérit.

Love, Dad (réécriture)Où les histoires vivent. Découvrez maintenant